La plus belle édition ancienne des Chroniques de Froissart, « infiniment supérieure aux éditions précédentes ». (Brunet, II, 1405-1406).
« Cette édition, devenue peu commune, est très belle, et, malgré le jugement désavantageux qu’en a porté Jean Le Laboureur (Mémoires de Castelneau, I, p. 677), elle mérite d’être recherchée ; car, selon Sainte-Palaye, juge irrécusable en pareille matière, Sauvage, avec le peu de secours qu’il a pu se procurer alors, a fait, pour améliorer le texte de Froissart, tout ce qui était en son pouvoir ; et si son édition est encore très imparfaite, elle n’a point de défauts qui ne lui soient communs avec les éditions précédentes auxquelles elle est du reste infiniment supérieure (Mém. de l’Acad. des inscriptions et belles-lettres, XIII, p. 568 et suiv.) » (Brunet).
Cette édition, dédicacée au connétable Anne de Montmorency, est la première donnée par Denis Sauvage et la première édition critique du texte de Froissart qui assura à l’auteur une grande popularité.
Les « Chroniques de France, d’Angleterre et des païs voisins » sont le récit des guerres qui se sont déroulées depuis l’avènement d’Edouard III (1327) jusqu’à la mort de son petit-fils et successeur Richard II (1399-1400). Les Chroniques restent une des sources narratives capitales pour l’histoire de l’Europe occidentale au XIVe siècle comme pour celle de la guerre de cent ans.
Le troisième Livre est le plus brillant de tous ; il relate les événements depuis la paix de Tournai en 1385 jusqu’aux préparatifs de l’entrée d’Isabeau de Bavière à Paris en 1389, cérémonie à laquelle Froissart assista. Une partie importante du volume est consacrée au voyage que fit l’auteur en Béarn à la cour de Gaston Phébus en 1388, pour mieux comprendre ce qui s’était passé dans le sud-ouest de la France, après la défaite de Poitiers.
Superbe exemplaire relié à l’époque aux armes d’Antoine d’Alsace-Hénin-Liétard, baron de Dieuville, mort grand-bailli de la Morée (Loir-et-Cher), vers la fin du XVIe siècle, provenance des plus rares selon Guigard. « Les lettres A.H.D. représentent ses initiales. Le millésime de 1565 est, bien certainement, la date de la reliure. Du reste, marque des plus rares. » (Guigard, Armorial du Bibliophile, II, p. 10).