Célèbre et belle édition que Voltaire fit imprimer par souscription chez les frères Cramer à Genève, en l'accompagnant de commentaires, afin de doter une descendante du grand Corneille qu'il avait recueillie. toute l'Europe y prit part.
Brunet, II, 281 ; Picot, Bibliographie cornélienne, 307.
La genèse de cette édition est donc due à Voltaire. « Il pensa qu'une édition de Corneille commentée par lui serait la meilleure dot à offrir à sa protégée, et, avec l'activité prodigieuse qui le caractérisait, il se mit à l'œuvre. L'aventure avait fait grand bruit, et la souscription qu'il organisa eut un plein succès. Sur la liste des souscripteurs, le roi est inscrit pour 200 exemplaires, l'impératrice de Russie également ; Madame de Pompadour pour 50, les fermiers généraux pour 60, et Bouret, le plus riche d'entre eux, pour 24.
On songea immédiatement à notre dessinateur Gravelot, qui venait de donner tant de preuves de talent, dans la première partie des Œuvres du seigneur de Ferney, et on lui demanda un dessin pour chaque pièce. »
« L'édition est ornée d’1 frontispice gravé par Watelet représentant le génie couronnant le buste de corneille et 34 figures par Grâvelot. » (Cohen, 255).
« Ce fut un vrai succès pour Gravelot, dont les compositions, peu naturelles dans les tragédies, sont parfaites pour les comédies, où le costume moderne le met plus à l'aise. Les figures de ‘l'Illusion comique’ et de la ‘Galerie du Palais’ sont de beaucoup les meilleures. » (Baron Roger Portalis).
Notre exemplaire est enrichi du rare supplément Réponses de l’Auteur des Commentaires à un Académicien qui comporte une réponse de Voltaire à un détracteur de Corneille.
Précieux et bel exemplaire, très grand de marges, revêtu à l’époque d’une éclatante reliure en maroquin rouge.
Provenance : des bibliothèques du Comte Greffulhe et de Marchal avec ex libris.