ISOCRATE. Orationes omnes [Graece], quarum nomina in sequenti invenies pagina. Addita variae lectionis annotationes.

Prix : 15.000,00 

Les Œuvres d’Isocrate imprimées en grec en 1540 reliées à l’époque pour Marcus Függer (1529-1597), rival de Giovanni Batista Grimaldi.

Fort rare édition imprimée en grec à Francfort vers l’année 1540.

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UGS : LCS-18052 Catégories : ,

Francfort, s.n., [1540].

In-8 (157 x 96 mm) de (28) ff., 349 ff. dont le premier blanc, (3) ff. Veau fauve, triple filet à froid encadrant les plats, fer doré représentant un aigle bicéphale au centre, fleurons d’angle, dos à nerfs, pièce de titre manuscrite sur vélin, titre à l’encre sur la tranche. Reliure parisienne de l’époque.

163 x 100 mm.

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Fort rare édition imprimée en grec à Francfort vers l’année 1540.

L’aisance de son père, qui possédait une fabrique de flûtes permit à Isocrate de recevoir une éducation soignée. Il eut ainsi comme maître Gorgias et probablement Teisias, Théramène et Prodicos de Téos, sophistes et rhéteurs renommés. Grâce à son étonnante longévité, Isocrate partagea l’histoire de sa ville durant un siècle, de l’époque de l’hégémonie sous Périclès jusqu’au début du déclin politique et économique qui accompagna la guerre du Péloponnèse. Puis il assista aux vains efforts d’Athènes pour regagner son pouvoir grâce à la Deuxième Confédération et, finalement, à la perte de son autonomie sous Philippe II de Macédoine. Initiateur du panhellénisme, Isocrate vit en la personne de Philippe l’incarnation de cette idée, et il se laissa mourir, selon une tradition, le lendemain de la bataille de Chéronée, lorsque Philippe détruisit l’image de cet idéal pacifique.

Ses pensées politiques s’expriment, au cours des années 380 d’abord, dans son chef‑d’œuvre, le Panégyrique, un appel à la coopération entre Sparte et Athènes, sous l’hégémonie de celle-ci, au sein d’un programme panhellénique pour résister au roi de Perse. Ainsi Isocrate lance et développe l’idée de l’unité politique et culturelle des Grecs.

Trois discours marquent sa distance par rapport à la démocratie radicale d’Athènes : dans A Nicoclès, roi de Salamine de Chypre, il expose les devoirs d’un monarque, devoirs qu’il croit remplis par le père de Nicoclès Evagoras, dont il fait l’éloge dans le discours homonyme en y inaugurant un genre littéraire nouveau, l’ « enkomion », l’éloge en prose ; dans Nicolclès, il expose les devoirs des citoyens ; dans Bousiris, un autre « enkomion », il se réfère au roi égyptien mythique qui portait ce nom. Dans ses discours, l’attachement d’Isocrate à un idéal monarchique apparaît toujours plus clairement. Voyant ses idées panhelléniques menacées par la montée de Thèves, alliée des démocrates athéniens, il l’attaque dans le Plataïque, puis dans Archidamos, il soutient la Sparte oligarchique. Au milieu des années 350, il prend position sur la politique intérieure de sa cité avec l’Aréopagitique et le discours Sur la paix : il s’oppose à la démocratie radicale et propose un renforcement du pouvoir de l’Aréopage, instance aristocratique et conservatrice composée d’anciens magistrats. Enfin, dans Philippe, il revient l’idée du panhellénisme avec, cette fois, Philippe de Macédoine comme unificateur de la Grèce ; il s’oppose ainsi à la politique étroitement patriotique de Démosthène et sert la propagande du parti promacédonien.

Une des célèbres reliures parisiennes de la Renaissance réalisée pour Marcus Fugger (1529-1597).

Élégant exemplaire relié à Paris pour Marcus Fugger (1529-1597). Issu d’une des plus riches familles européennes, Marcus Fugger, fils d’Anton Fugger, banquier attitré de Charles Quint, « fut lui-même banquier de la ville d’Augsbourg et conseiller de Rodolphe II. Son goût pour les livres et les splendides reliures à décor en a fait le rival de Mahieu, de Grolier et de Battista Grimaldi. Quant aux reliures de sa bibliothèque, elles sont en veau fauve glacé, d’une exécution parfaite : dos à nerfs, et sobre décor sur les plats, rehaussés de fleurons d’angles, et d’un fer central caractéristique. Une partie de la collection passée dans la famille des princes d’Öttingen-Wallerstein, fut dispersé en vente publique à Munich dans les années 1930 (Catalogue IV, Munich, 1935, n° 185). Les exemplaires arborent en guise d’ex-libris, tantôt ses initiales, tantôt, comme c’est le cas ici, sa signature autographe au contreplat.

En l’espèce, il s’agit de l’ « association exceptionnelle d’un texte majeur de l’histoire européenne et de l’une des provenances les plus enviables de la Renaissance. »

L’exemplaire jumeau – Venise, Valgrisi 1545 – relié pour Giovanni Battista Grimaldi fut vendu 750 000 FF (115 000 €) le 3 mai 1987 il y a 34 ans (Réf : Livres Précieux, n° 37).

Provenance : Marcus Fugger (1529-1597, vente du 11 mai 1934, lot 251, avec son nom complet calligraphié à l’encre brune au contre plat) – bibliothèque Detting-Wallerstein (cachet humide au premier titre).

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ISOCRATE.