“A M. Emile Henriot, en témoignage de mon admiration et de mon amitié. C. de Gaulle. 4.7.56.”
L’édition originale des Mémoires de guerre de Charles de Gaulle,
précieux exemplaire offert et dédicacé par l’auteur à Emile Henriot.
Paris, 1954-1956-1959.
En Français dans le texte, 398.
Gaulle, Charles de. Mémoires de guerre. L’Appel (1940-1942)- L’Unité (1942-1944)- Le Salut (1944-1946).
Paris, Librairie Plon, 1954-1956-1959.
3 volumes in-8 de : I/ (4) ff., 680 pp., (2) ff., 1 carte dépliante ; II/ (4) ff., 712 pp., (2) ff., 1 carte dépliante ; III/ (5) ff., 653 pp., (1) f., 1 carte dépliante. Reliés en demi-maroquin rouge à coins, filet doré soulignant la séparation, dos à nerfs ornés de filets à froid, titre doré, tête dorée, non rognés, couvertures et dos conservés. Reliure signée A. & R. Maylander.
225 X 140 mm.
édition originale des ‘mémoires de guerre’ du général de Gaulle, dont les deux premiers tomes font partie des exemplaires tirés sur alfa réservés aux anciens de la France Libre et aux membres des associations combattantes et résistantes de la guerre, celui-ci numéroté 1923.
Le troisième tome imprimé sur bouffant spécial fut réservé pour Émile Henriot avec son étiquette.
« Le 22 octobre 1954 paraissait ‘L’Appel’, premier volume des ‘Mémoires de guerre’ du général de Gaulle. Une fois de plus, l’homme du 18 Juin créait l’événement. Ayant quitté le pouvoir en janvier 1946 pour ne pas cautionner un gouvernement d’assemblée, il avait tenté sans succès d’y revenir par la voie des élections. Retranché à Colombey, il y poursuivait une amère traversée du désert.‘L’Appel’, loin de toute contestation politique, le remettait au premier plan. Retentissement national. Unanimité littéraire dans l’admiration. Cent mille exemplaires vendus en un mois et bientôt une diffusion mondiale : quatre ans plus tard, l’ouvrage était publié dans tous les pays non communistes d’Europe sauf la Grèce, ainsi qu’en U.R.S.S., aux États-Unis, en Amérique latine, à Beyrouth, en Israël et à Hong Kong. Le deuxième tome, sorti en 1956, eut un égal succès ; le troisième, publié alors que de Gaulle était revenu au pouvoir, fut discuté mais, dès 1961, la vente cumulée des trois volumes en France dépassait le million d’exemplaires.
Grande œuvre littéraire, les ‘Mémoires de guerre’ ont comblé un vide historique. Aux Français des années 1950, abreuvés de littérature résistante, mais peu instruits de l’épopée de la France libre, ils ont révélé, documents à l’appui, le déroulement de la plus grande aventure collective française du siècle et la lutte acharnée menée par un rebelle hors du commun pour faire remonter la France de l’abîme et l’imposer comme puissance victorieuse.
La réécriture de l’histoire par un de ses acteurs n’en diminue pas, pour l’essentiel, la véracité. Elle joignait à la chronique un message implicite : non seulement le maître d’énergie a entendu rappeler aux Français ce qu’ils lui devaient, mais il a souhaité les rassembler autour de la meilleure image d’eux-mêmes et les inciter à un avenir digne d’une grande nation. En cela, l’œuvre historique était également politique. Elle l’aura été doublement, car le succès des ‘Mémoires de guerre’ aura été une étape sur la voie du retour au pouvoir du général de Gaulle. »
(Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Préface des Mémoires de guerre de De Gaulle dans la collection La Pléiade).
Charles de Gaulle expose dans cet ouvrage l’épopée de la France Libre au cours de la Seconde Guerre mondiale et décrit son déroulement avec beaucoup de minutie.
Il inclut pour étayer ses propos des documents en annexe tels que de nombreux télégrammes échangés pendant la guerre entre diverses personnalités politiques et militaires, ou des cartes des diverses opérations militaires entreprises par la France.
« Les ‘Mémoires de guerre’ sont un beau succès de librairie. La vente atteint rapidement les 100 000. Quand paraîtra le troisième tome, 150 000 exemplaires de l’ouvrage complet garniront les bibliothèques privées et publiques. A ce jour, il en aurait été vendu en tout 750 000, et l’ouvrage a été traduit en vingt-deux langues, parmi lesquelles le chinois, le finnois, le turc.
La presse, d’emblée, a été admirative. ‘Chez de Gaulle écrivain, on trouve le même esprit et la même discipline qui animait l’homme d’action, la même flamme…’ (Marcel Arland, Nouvelle revue française). ‘La lecture de ces Mémoires achève de convaincre qu’un grand homme est presque toujours un grand écrivain’ (Georges Duhamel, Nouvelles littéraires). ‘Il est prestigieux dans ses raccourcis… avec des traits à la Tacite, à la Retz, à la Saint-Simon’ (Emile Henriot, Le Monde)…
Les ‘Mémoires de guerre’ sont aussitôt devenus un grand classique du genre et l’écrit contemporain le plus propre à entretenir dans les nouvelles générations le sens de la patrie. » (En Français dans le texte, 398).
Alors que l’année 2010 marque les 120 ans de la naissance du général de Gaulle, les 70 ans de l’Appel du 18 juin 1940 et les 40 ans de la mort du général de Gaulle, elle marque également les 10 ans de l’entrée des Mémoires du général dans la Bibliothèque de la Pléiade.
Précieux exemplaire de présent portant sur les faux-titres de chacun des trois tomes un respectueux envoi autographe signé du Général de Gaulle à Emile Henriot:
”A M. Emile Henriot, dont j’admire fort le talent avec le témoignage de ma haute considération. C. de Gaulle. 18 octobre 1954” (tome 1) / « A M. Emile Henriot, en témoignage de mon admiration et de mon amitié. C. de Gaulle. 4.7.56 » (tome 2) / « En gratitude et en admiration. C. de Gaulle. 7.11.59 » (tome 3).
L’exemplaire est en outre truffé de deux lettres autographes du Général de Gaulle (chacune d’1 feuillet in-8) datées du 13 novembre 1954 et du 29 juin 1956, dans lesquelles il adresse ses remerciements a Emile Henriot, son “ cher Maitre”, pour ses articles parus dans le Monde concernant les deux premiers tomes de Ses Mémoires.
L’exemplaire contient également dans le tome 2 le brouillon de la lettre de remerciement qu’Emile Henriot adresse au Général le 9 juin 1956, après avoir reçu un exemplaire de ce même tome.
Emile Henriot (1889-1961) est un poète, romancier, essayiste et critique littéraire français. Journaliste au Temps entre les deux guerres, il devient le critique littéraire du Monde, héritier du Temps à la Libération. Il fut élu à l’Académie française en 1945.
Au sujet de l’appel du 18 juin, Emile Henriot a écrit : « Un homme seul avait parlé, et il avait parlé au nom de la France… Aussi bien, voilà l’homme tout d’une pièce, comme il s’est voulu, durci en lui-même, appelé à répondre de tout, conscient de ce que l’on peut dans la solitude si l’on est pourvu d’une âme opiniâtre… Alors que dans la France humiliée, un vote changeait la forme des institutions, le refus de cette humiliation, le refus de consentir à la défaite, la certitude qu’une bataille perdue n’est pas la guerre perdue et que l’espoir restait ouvert, faisaient entrer dans l’Histoire un homme de quarante-neuf ans que le destin jetait hors de toutes les séries ».
Précieux exemplaire, grand de marges car non rogné, offert et dédicacé par De Gaulle a Émile Henriot.