HUGO, Victor Lucrèce Borgia, drame

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« Lucrèce Borgia » de Victor Hugo
« Édition originale de l’un des drames les plus célèbres de Victor Hugo.» (Carteret).

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UGS : LCS-11288 Catégorie :

Paris, Eugène Renduel, 1833.

In-8 de xi pp., 1 frontispice, 192 pp. Relié en demi-maroquin rouge à coins, dos lisse orné d’un décor doré. Reliure signée Thierry, successeur de Petit-Simier.

 204 x 126 mm.


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Edition originale de première émission, d’une grande rareté, de « l’un des drames les plus célèbres de Victor Hugo » (Carteret). Vicaire, IV, 278 ; Carteret, I, 404 ; Clouzot, p. 146 ; Talvart, IX, p.23 ; Bulletin Morgand et Fatout, 8304.

L’édition est ornée d’un beau frontispice gravé à l’eau-forte par Célestin Nanteuil tiré sur Chine et contrecollé.

Victor Hugo rejette les règles du théâtre romantique classique. Il aspire à refléter les revendications populaires. Son œuvre est le miroir de son engagement politique : « Le théâtre a de nos jours une importance qui tend à s’accroitre sans cesse avec la civilisation même. Le théâtre est une tribune, le théâtre est une chaire. Le drame a une mission nationale, une mission sociale, une mission humaine. » Hugo se sait responsable : « Le poète aussi a charge d’âmes. Il ne faut pas que la multitude sorte du théâtre sans emporter avec elle quelque moralité austère et profonde ». Il ne veut « développer sur la scène que des choses pleines de leçons et de conseils » car « toute œuvre est une action. »

« ‘Prenez la difformité morale la pus hideuse, la plus repussante, la plus complète ; placez-la où elle ressort le mieux, dans le cœur d’une femme, avec toutes les conditions de beauté physique et de grandeur royale, qui donnent de la saillie au crime : et maintenant mêlez à toute cette difformité morale un sentiment pur, le plus pur que la femme puisse éprouver, le sentiment maternel ; dans votre monstre mettez une mère ; et ce monstre intéressera, et le monstre fera pleurer, et cette créature qui faisait peur fera pitié, et cette âme difforme deviendra presque belle à vos yeux’. Voilà le sujet, d’après l’auteur. » (Dictionnaire des Œuvres, IV, p. 279). Représentée pour la première fois le 2 février 1833, Lucrèce Borgia, jouée au Théâtre de la Porte-Saint-Martin, «chez le peuple», remporte un immense succès devant un public traumatise par prés d’un demi-siècle de révolutions et de guerres. La pièce est jouée avec Mlle Georges et Frédérick Lemaître dans les rôles principaux et « Mlle Juliette » dans celui de la princesse Negroni. A peine quinze jours après cette représentation triomphale, débuta la longue liaison unissant Victor Hugo à Juliette Drouet que seule la mort interrompra. Selon un critique du temps, «l’intérêt de la pièce fut plus fort que tout ; les classiques comme les romantiques voulurent savoir ce qui allait arriver ; il n’y eut plus d’auteur, ni d’acteurs ou de théâtre ; il y eut un fils qui allait être empoisonné par sa mère qui l’adorait… tout fut un entraînement et un emportement ; orchestre, galeries, loges, tout se leva et applaudit des mains et de la voix.» “Le roi s’amuse” ayant été interdit par la censure, Hugo produisit Lucrèce Borgia six semaines après, ce qui était une manière de dire son fait au gouvernement. La pièce, en s’opposant ainsi au pouvoir, s’auréolait d’une dimension politique et dénonçait la duplicité dominant la politique.

Précieux exemplaire de première émission, conserve dans son élégante reliure en demi-maroquin finement décorée par Thierry successeur de Petit Simier. En 1874, Thierry succède à Petit-Simier. Il dirigera seul l’atelier jusqu’en 1908.

Rare édition. Nos recherches ne nous ont permis de localiser que 3 exemplaires de cette première émission dans les Institutions publiques et bibliothèques françaises (Lyon, 2 à la B.n.f.).

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Auteur

HUGO, Victor