A Paris, chez Paulus-Du-Mesnil, 1739.
2 volumes in-12 de : I/ (1) f. bl., viii pp., (2) ff. de table, 456 pp., (12) ff., 8 pl. dépliantes; II/ (18) ff. 386 pp., (1) f. bl. Reliés en plein veau brun marbré, dos à nerfs richement ornés, coupes décorées, tranches rouges. Mouillures dans les marges de certains ff. du second volume sans atteinte au texte. Reliure de l’époque.
165 x 95 mm.
Édition originale rarissime du premier traité de gastronomie de Menon. Vicaire, 588.
Ce traité a paru anonyme, mais le nom de son auteur, Menon, se trouve au privilège placé à la fin de tome premier : Ce privilège, Menon l’a cédé, le 26 août 1738, à la dame veuve Prudhomme qui l’a elle-même cédé à Michel-Etienne David et à Pauls du Mesnil.
Les huit planches qui se trouvent toutes dans la première partie du tome I représentent des tables dressées pour 24, 16, 50, 30, 14, 18, 20, et 80 couverts.
« Aucun auteur culinaire n’a obtenu plus de réédition de ses œuvres. Ses écrits sont sans conteste ceux que l’on consulte le plus souvent ». (Michaud)
On ne sait rien sur la vie de ce cuisinier. « Marin avait créé une cuisine raffinée, destinée aux soupers galants, aux réceptions royales, dit Cécile Eluard. Menon va donner un livre de recettes pratiques, faciles à exécuter, et poursuivre l’effort de simplification amorcé par Nicolas de Bonnefons au XVIIe siècle. C’est ce qui fit son succès ». Il est également l’auteur de deux traités pour les praticiens et d’un important recueil, Les Soupers de la Cour, qui doivent beaucoup au cuisinier Marin, même si Menon ne l’avoue pas.
Guégan trouve la cuisine de Menon banale, il y a même relevé quelques recettes franchement mauvaises comme celle des macaronis qu’il faut cuire dans du bouillon gras pendant des heures, jusqu’à ce qu’il épaississe et qu’il ne reste plus de liquide ! En revanche, il s’extasie sur ses recettes de pâtisseries qui sont parmi les plus remarquables du XVIIIe siècle.
Menon expose son but dans la préface : « Les Maîtres-d’Hôtel trouveront dans le commencement du premier Volume des Menus pour tous les mois de l’année ; ils apprendront les ragoûts qui sont de saison, & ce qu’ils doivent ordonner ; ils trouveront dans ce Traité, par le moyen de la table alphabétique, tous les ragoûts qu’ils souhaiteront, la façon de les faire, & les fournitures qu’ils doivent donner au Cuisinier ».
Bel exemplaire conservé dans sa reliure décorée en veau de l’époque.
Nos recherches ne nous ont permis d’en localiser que 3 exemplaires dans les Institutions publiques françaises : Grenoble, Aix-en-Provence et Toulouse.