[Paris, chez N. de Larmessin, vers 1700].
In-folio de 41 planches reliées en demi-maroquin vert à coins du XIXe siècle, dos à nerfs orné de fleurons dorés. Reliure signée Capé en queue du dos. Non rogné.
428 x 304 mm.
Précieuse réunion de 41 des célèbres planches des métiers de Larmessin. Lipperheide 1971 ; Colas 1779.
Chaque planche se compose d’un personnage à pleine page revêtu des attributs, ustensiles ou outils caractéristiques de son métier. Larmessin excelle à traduire, avec une grande imagination créative, le monde si divers de la France de l’Ancien Régime. Chacune des estampes, replaçant avec soin le personnage campé dans son contexte, est prétexte pour le dessinateur habile à une composition subtile d’éléments divers et réalistes, rappelant quelque peu la facture d’un Arcimboldo.
Le présent recueil comprend les habits de 41 métiers du XVIIe siècle : Comédien, Vannier, Savetier, Masson, Monnoyeur, Vinaigrié, Imprimeur en Lettres, Meusnier, Ceinturier, Foureur, Rôtisseur, Tabletier, Vitrier, Boucher, Boulanger, Orlogeur, Plumassier, Pescheur, Laboureur, Serrurier, Cabaretier, Plombier, Caffetier, Tailleur, Chapellier, Remouleur Gaigne-Petit, Layettier, Peigné, Sellier, Mallettier Coffrettier, Vigneron, Médecin, Fripier, Bonnetier, Jardinier, Marechal, Charron, Cuisinier, Cartier, Procureur, Parfumeur…
« Les costumes grotesques de Larmessin sont aujourd’hui devenus célèbres, grâce au goût de la fantaisie graphique remise en honneur par les dessinateurs modernes. Publiée d’abord en 1695, la série des Costumes grotesques peut être attribuée à Nicolas II de Larmessin, frère cadet de Nicolas Ier mort en 1694, et père du plus célèbre graveur de la famille, Nicolas III. Les recherches de M. R. A. Weigert (Nouvelles de l’estampe, 1969, n°2) ont permis de distinguer d’une part entre les différents Nicolas de cette famille compliquée, mais aussi entre différentes séries de ces planches exceptionnelles. Le principe – et l’humour- de ces dessins consistait à habiller différents corps de métiers avec les accessoires de chaque profession. Certains s’en écartent en incluant des costumes contemporains ; d’autres sont des imitations allemandes qui témoignent de la vogue que connurent ces fantaisies graphiques. Les succès de l’invention de Larmessin, qui, malgré les antécédents maniéristes de ces compositions factices, est tout à fait originale à la fin du XVIIe siècle, est encore attesté par des retirages, et par l’utilisation décorative qu’on en fait fréquemment aujourd’hui. » (Le Dessin d’humour du XVIe siècle à nos jours. Catalogue d’exposition de la B.n.F., 1971).
Ces planches se trouvent très rarement réunies en recueil. L’exemplaire de la bibliothèque Lipperheide comportait 38 planches.
Superbe recueil, d’excellent tirage, sur le monde si divers des métiers sous le règne de Louis XIV.
Aucun recueil de gravures des Habits des métiers de Larmessin n’est passé sur le marché public international ces trente dernières années.
Provenance : l’exemplaire provient de la collection Yemeniz, avec ex-libris sur la garde.