HEGEMON, Philibert La Colombière et maison rustique de Philibert Hegemon, de Chalon sur Saone : contenant une description des douze Mois, & quatre Saisons de l’année : Avec enseignement de ce que le Laboureur doist faire par chacun mois. L’Abeille Françoise du mesme autheur. Ses Fables Morales, & autres Poësies. Et les Louanges de la vie Rustique, extraites des Œuvres de G. de Saluste, Sieur du Bartas.

Vendu

Édition originale fort rare de « La Colombière et maison rustique » de Philibert Hegemon
« Ce petit volume sur la France rurale est fort rare » (Weiss). « Recueil peu commun, narré avec art et écrit avec simplicité » (Brunet).

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UGS : LCS-13728 Catégories : ,

Paris, chez Jamet Mettayer, Imprimeur du Roy, près les boucheries de saincte Genevieve, 1583.

In-8 de (4) ff., 75 et (1) f. de marque. Quelques mouillures marginales, un peu court de marge avec atteinte au titre courant à qq. ff. Plein vélin souple, dos lisse, découpe sans manque de texte à la marge inférieure du titre. Reliure de l’époque.

141 x 96 mm.

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Édition originale rarissime de l’un des quelques textes traitant de la vie rurale dans la France du XVIe siècle. Goujet, Bibl. fr. XIII, p. 410 ; Haag. Fr. protest., sub v° ; J. Guillemin, P. G poète chalonnais (1535-1595), Dijon, s.d. ; Laura Rovero, P.G. Les Fables morales, 1987 ; Picot, Livres du baron Rothschild, 2nd supp., t. IV, n°2935.

Deux exemplaires seulement sont répertoriés sur le marché public depuis le début des relevés il y a 40 ans, mais aucun en reliure de l’époque. L’exemplaire « Marcel Jeanson » était relié en maroquin du XIXe siècle et le volume de la bibliothèque Lescat était un simple exemplaire de travail relié sous le Consulat.

« Ce petit volume est fort rare. Mercier de Saint-Léger, dans ses notes manuscrites sur Duverdier, dit qu’il n’existe pas à la bibliothèque du roi ; et il est probable que l’abbé Goujet n’en connaissait que le titre, puisqu’il n’en donne aucun extrait dans sa Bibliothèque française, où Hégémon a un article très court, t. 13, p. 410 » (Weiss).

« Recueil peu commun, dans lequel on remarque vingt-deux fables narrées avec un certain art, et décrites avec une simplicité qui n’est pas sans charme. Le surnom d’Hégémon qu’a pris Philibert Guyde est la traduction en grec de son nom propre » (Brunet, II, 1834).

Le présent volume renferme en outre un très beau texte de Du Bartas sur la vie champêtre. « Les louanges de la vie rustique de Du Bartas débutent au f. 34 ». (Tchemerzine, V, 698).

« Philibert Guide, surnommé Hégémon par traduction grecque de son nom, homme de loi, est né à Chalon-sur-Saône, le 22 mars 1535 et mort à Mâcon le 29 novembre 1595. Il succède à son père comme procureur du roi au baillage de Chalon. Il semble s’être rangé sur le tard au calvinisme et serait mort au retour d’un voyage à Genève. Père de 17 enfants. Il a chanté les saisons et les mois, et les travaux du laboureur : le thème des occupations et plaisirs champêtres paraît avoir été l’objet d’une véritable mode vers l’année 1583 » (Verdun – Léon Saulnier. Les lettres du XVIe siècle).

Ce volume comprend des enseignements aux laboureurs, ainsi que les 22 fables qui ont assuré la renommée de l’auteur. Philibert Guide (1535-1595) est l’un des poètes qui participa au renouvellement du genre littéraire de la fable au XVIe siècle.

Les Fables de « Philibert Guide » ont fait l’objet d’une étude récente dans le « Bulletin de l’Association sur l’humanisme, la réforme et la renaissance » paru en 1980, par Gianni Mombello, intitulée – « La Fable des XVè et XVIè  siècles : Un genre littéraire humaniste en train de se populariser » : « Nous mentionnerons deux recueils de fables en vers qui ont paru comme sections indépendantes dans des œuvres d’écrivains régionaux. Il s’agit des vingt deux ‘Fables morales’ que Philibert Guide (1535-1595) poète de Chalon-sur-Saône a publiées, en 1583 dans ‘La Colombière et maison rustique’ et des trente-six ‘Dizains et sonnets mythologiques’ imprimés à la suite du ‘Colloque des vrays Amans’ du poète forézien Etienne Valancier (c. 1545 – après 1584). Les ‘Fables’ de Philibert Guide, dont on connaît deux différents tirages de 1583 et une réédition plus tardive (après 1586) n’ont plus été imprimées depuis de XVIe siècle. Une de mes anciennes étudiantes, Mademoiselle Laura Rovero, qui en prépare l’édition m’assure que la source principale de ce recueil est le ‘Plutarque’ d’Amyot. »

Outre son style simple et charmant, ce volume est prisé pour sa description des travaux des champs, des bois et de la campagne sous le règne du roi Henri III (1574-1589). Paraît à cette époque une littérature à la fois pratique et idyllique, dédiée à – ou écrite par – des gentilshommes campagnards qui surveillaient ou exécutaient personnellement tous les travaux relatifs aux champs, aux vergers, à l’élevage. Elle vantait le style de vie de ces seigneurs bien installés dans leurs domaines champêtres ; et elle prodiguait des conseils nés d’expériences singulières, de ce qui ne s’enseigne pas, comme le dit Giovanni Maria Bonardo dans ‘La Minera del mondo’ (Venezia, 1585) dont le troisième livre est consacré aux végétaux, et dans ‘Le Ricchezze delle’agricoltura’ (Venezia, 1584). Littérature répandue surtout en Italie ; mais la France, elle aussi, est riche en ouvrages de ce genre. Notons ‘Le Plaisir des champs divisé… selon les quatre saisons’ (Paris, 1583) de Claude Gauchet ; et la même année, à Paris également, ‘La Colombière et maison rustique’ de Hegemon (pseudonyme de Philibert Guide), traitant particulièrement de l’élevage des colombes. Le cadre idyllique des activités rustiques, qu’évoquait le ‘De Laudibus provinciae’ (Parisiis, 1551) de Pierre Quiqueran, natif de Beaujeu, réapparaît chez l’auteur anonyme du livre ‘De l’utilité et repos d’esprit en l’agriculture’ (Paris, 1565) – noble campagnard désireux de préserver son anonymat – de même que chez Jean Du Choul (‘Dialogue de la ville et des champs’, Lyon, 1565) ou chez Davy Brossard qui, dans ‘L’Art et science d’agriculture’ (Lyon, 1608), souhaite anoblir cette activité et l’élever au niveau d’un art. Les conseils pratiques sont fondés sur l’expérience directe des auteurs, comme cela se voit dans le ‘Théâtre d’agriculture et mesnage des champs’ (Paris, 1600) du noble français Olivier de Serres. Celui-ci fait un tableau de l’économie productrice de cette époque, y compris celle des zones boisées. La forêt fournit des bûches et des fagots pour le chauffage, de la verdure pour l’alimentation du bétail, des fruits et des végétaux comestibles pour les humains (châtaignes, champignons, arbouses, myrtilles, etc.) ; à cet inventaire sont joints les conseils pratiques de sylviculture.

Ces productions littéraires du XVIe siècle sur le monde des campagnes sont devenues rares et de plus en plus convoitées.

Précieux volume conservé dans sa première reliure en vélin souple de l’époque.

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Auteur

HEGEMON, Philibert