BOURSAULT, Edme. Le Mort vivant, comédie. Dédiée à Monseigneur le Duc de Guise. A Paris, chez N. Pépingué, 1662.
In-12 de (2) ff.bl., (4) ff., 51 pp., (1) p., (2) ff.bl. Relié en plein maroquin vert janséniste, dos à nerfs, filet doré sur les coupes, roulette intérieure dorée, tranches dorées. Trautz-Bauzonnet.
154 x 92 mm.
Édition originale fort rare de l’une des toutes premières comédies de Boursault, dédiée au Duc de Guise. Cioranescu, I, 15912.
« Le théâtre de Boursault, ennemi de Molière et de Boileau, donne une foule de détails précieux pour l’histoire littéraire du temps surtout dans le ‘Portrait du peintre’, la ‘Satire des satires’, etc. » (Paul Lacroix, Catal. De Soleinne). » (De Backer n°955).
« Boursault (1638-1701) est un de ces auteurs dramatiques qui, au XVIIe siècle, eurent de la vogue à défaut de gloire, et dont quelques productions sont encore estimées aujourd’hui. Lorsqu’il vint à Paris en 1651, il ne savait encore que le patois de sa province : quelques années après, il était devenu un écrivain assez remarquable pour qu’on le chargeât de composer un livre destiné à l’éducation du Dauphin. Boursault plaisait par les qualités du cœur aussi bien que par celles de l’esprit ; son caractère franc et ouvert lui fit beaucoup d’amis. Il fut lié avec la plupart des gens de lettres ses contemporains, si l’on en excepte Molière ».
Très jeune auteur, il assuma avec Donneau de Visé la tâche périlleuse de soutenir la polémique contre Molière. Le Mort vivant l’une des toutes premières comédies de Boursault est en effet publiée et jouée en 1662, la même année que L’Ecole des femmes de Molière représentée avec succès le 26 décembre 1662. Molière a ses ennemis naturels, les comédiens de l’Hôtel de Bourgogne auxquels son succès est nuisible. Il répond aussi aux attaques des gens du monde et des poètes par La Critique de l’Ecole des femmes jouée le 1er juin 1663 dans lequel il met en scène ce jaloux sournois, le poète Lysidas. Les comédiens de l’Hôtel de Bourgogne prenant le parti de Boursault représenteront La contre-critique de l’Ecole des femmes le 19 octobre 1663.
Polémiste spirituel, Boursault savait se défendre lorsqu’il était attaqué. Croyant se reconnaitre dans le personnage de Lysidas, il écrivit Le Portrait du peintre qui lui attira une réponse vengeresse de Molière dans L’Impromptu de Versailles mais aussi de Boileau qui le nomma dans plusieurs de ses satires. Leur querelle cessa à la suite d’un prêt de deux cents louis qu’il alla faire à Boileau se trouvant sans argent aux eaux de Bourbonne ; celui-ci retrancha alors de ses satires le nom de Boursault et vint celui de Pradon à la place.
Comédie-farce en 3 actes, Le Mort vivant révélait déjà le ton futur des comédies à tiroirs de Boursault, nommées alors comédies à épisodes, animées d’un esprit vif, d’un comique franc et d’un style naturel.
Cette édition originale de l’une des toutes premières comédies de Boursault est d’une insigne rareté.
Aucun exemplaire n’est répertorié sur le marché des ventes publiques internationales depuis le début des relevés il y a 35 ans.
Très séduisant exemplaire, frais et à très grandes marges, revêtu d’une fine reliure en maroquin vert janséniste par Trautz-Bauzonnet.
Il provient de la bibliothèque Robert Hoe avec ex libris.