CHARDIN. Voyages du chevalier Chardin, en Perse, et autres lieux de l’Orient. Enrichis de Figures en Taille-douce, qui représentent les Antiquités & les choses remarquables du Païs. Nouvelle édition, Augmentée du Couronnement de Soliman III. & d’un grand nombre de Passages tirés du Manuscrit de l’Auteur, qui ne se trouvent point dans les Éditions précédentes. À Amsterdam, Aux dépens de la compagnie, 1735.
4 tomes en 4 volumes in-4 de : (6) ff., 1 frontispice, 390 pp., 18 gravures hors texte dont 9 dépl. ; II/ (1) f., 359 pp., 45 gravures hors texte dont 37 dépl. ; III / (2) ff., 437 pp., 15 gravures ; IV/ (2) ff., 324 pp., (15) ff., 1 gravure. Exemplaire relié à l’époque sans les faux-titres et sans le frontispice du tome 4. Veau havane marbré, dos à nerfs finement décorés de fleurons dorés, pièces de titre et de tomaison de maroquin brun et citron, roulette dorée sur les coupes, tranches rouges. Reliure de l’époque.
247 x 194 mm.
Première édition complète des voyages de Chardin en Perse, augmentée de plusieurs passages et du couronnement de Soliman III. Brunet, I, 1802 ; Chadenat, I, 1566 ; Schwab, Bibliographie de la Perse, n°87-88 ; Wilson p.40 ; Atabey 220 ; Diba p. 238.
Le Couronnement de Soliman III confère un intérêt particulier à la présente édition. « Cette relation, dit Boucher de la Richarderie, n’a point été insérée dans les éditions des voyages de Chardin en 1711 et 1723. Elle ne se trouve que dans la dernière édition de ses Voyages, donnée après sa mort en 1735.- Très rare ». (Bibliographie de la Perse).
« Le témoignage unanime des voyageurs qui, depuis Chardin, ont visité et décrit les mêmes contrées, n’a servi qu’à constater la justesse, la profondeur de ses observations, la variété de ses connaissances et sa véracité […] La première édition de ses voyages, publiée à Londres en 1686 in-folio, ne contient que le voyage de Paris à Ispahan ; elle n’a pas été continuée parce que l’auteur partit pour la Hollande où il publia 2 autres éditions, à peu près complètes de son Voyage en Perse. Nous disons à peu près complètes car le libraire Delorme exigea de l’auteur la suppression de certains passages capables de déplaire au clergé romain, et d’empêcher le débit de l’ouvrage en France. Ces passages ont été réintégrés dans l’édition de 1735, 4 volumes in-4 ». (Biographie universelle, VII, 506).
Cette édition est ornée de 79 gravures hors texte dont 51 dépliantes et de 4 vignettes en tête. Le tome 2 présente des tableaux dépliants atteignant jusqu’à 190 cm de longueur et représentant les bas-reliefs d’un temple des ruines de Persépolis.
Chadenat mentionne à propos de cette édition « 79 belles planches repliées : cartes, vues, scènes, etc. ». Il précise qu’il possède « une très belle édition, dans une jolie reliure [en veau jaspé avec un compartiment de veau clair sur les plats], de cet ouvrage estimé ».
Fils d’un joaillier de la place Dauphine à Paris, Chardin partit en 1665 pour les Indes dans le but accessoire d’y faire le commerce des diamants, et surtout entraîné par la passion des voyages. Il traversa la Perse, visita Surate, Ormus, et revint se fixer à Ispahan, où il séjourna 6 années et où le Schah Abbas II le nomma son « marchand ».
« Sa position officielle, ses relations avec les principaux personnages, la connaissance qu’il s’empressa d’acquérir des idiomes du pays, lui permirent de recueillir une multitude de renseignements sur le gouvernement, les mœurs, les antiquités, les monuments et l’histoire de la Perse. Un dessinateur habile, qu’il avait amené, l’accompagnait dans toutes ses explorations, et il put rapporter ainsi des reproductions exactes des monuments, des costumes, des ruines de Persépolis, des armes, des ustensiles, … On a prétendu que l’académicien Charpentier avait aidé Chardin dans la rédaction de son livre. Quoiqu’il en soit, ce qui appartient incontestablement à l’illustre voyageur, ce sont ces matériaux précieux recueillis avec tant d’intelligence et de courage, ces recherches profondes, ces observations, ces renseignements curieux et authentiques sur l’histoire, l’administration, la législation, les mœurs, les sciences, les arts, les usages d’un pays pour ainsi dire inconnu jusqu’alors. Le témoignage unanime des voyageurs, dit Langlès, qui, depuis Chardin, ont visité et décrit les mêmes contrées, n’a servi qu’à constater la justesse, la profondeur de ses observations, la variété de ses connaissances et sa véracité ».
« Ce voyage est un des plus intéressants que l’on ait publiés dans le siècle dernier. Cette édition est encore assez recherchée […] et elle se trouve difficilement » mentionne Brunet.
Bel exemplaire, à belles marges, orné de 79 superbes gravures à pleine page, conservé dans son élégante reliure de l’époque.
Provenance : ex libris manuscrit de la Duchesse de Holstein répété sur les feuillets de titre.