S.l. [Genève], pour les héritiers d’Eustache Vignon, 1594.
In-8 de (22) ff., 382 pp., (6) ff., 8 planches à pleine page et 1 grande planche dépliante hors texte, restauration dans la marge blanche du feuillet de titre sans atteinte au texte, ff. légèrement piqués. Relié en vélin de l’époque à recouvrement, dos lisse avec le titre manuscrit en long, tranches mouchetées. Reliure de l’époque.
180 x 105 mm.
Très intéressante relation du voyage du bourguignon Jean de Léry, l’un des premiers colonisateurs protestants au Brésil.
Sabin 40151 ; Leclerc 2564 ; Field, An essay towards an Indian Bibliography, n°914 pour l’édition de 1585 ; Brunet, III, 1004 ; Chadenat 1658.
Etudiant en théologie à Genève, Jean de Léry obéit à la suggestion de Calvin, à qui son condisciple parisien Jean de Villegagnon avait demandé de recruter des ministres pour le Brésil où il venait de fonder une colonie protestante à Rio de Janeiro en 1555.
Jean de Lery et ses compagnons quittèrent Genève le 10 septembre 1556 et s’embarquèrent à Honfleur le 19 novembre. Léry séjourna une année au Brésil, durant laquelle il s’efforça de pénétrer au mieux les mœurs et coutumes des autochtones, leurs cérémonies, leur langage, leurs chansons.
« Ses observations sont du plus grand intérêt pour la faune, la flore et les mœurs brésiliennes. Les cérémonies indiennes sont rapportées avec attention et Léry a noté quelques chansons avec leur musique, qui, récemment transcrites pour des instruments modernes, constituent les premiers documents musicaux brésiliens connus ». Catalogue de la collection brésilienne Ferreira das Neves. 1976.
Le chapitre XX contient un document linguistique très curieux « en langage sauvage et français ».
L’illustration, d’un intérêt tout particulier, se compose de 9 planches gravées sur bois à pleine page, dont une dépliante. Ces figures, « très curieuses » (Chadenat) représentent tant des Indiens, hommes ou femmes, que les cérémonies de bienvenue ou de lamentation mortuaire comme de mise à mort des prisonniers pour un banquet cannibale…
L’exemplaire est bien complet de la grande planche dépliante extrêmement rare, qui paraît ici pour la première fois (240 x 194 mm) et qui représente le « Pourtrait du combat entre les sauvages Tououpinambaoults & Margaias Ameriquains ».
En effet, les trois éditions antérieures, publiées entre 1578 et 1585, ne comportaient pas cette gravure hors texte fort recherchée. Les bibliographes sont unanimes à souligner la rareté de cette estampe ; elle manquait ainsi à Garraux, et à l’exemplaire décrit par Chadenat (« la planche hors texte ne s’y trouve pas »). Field précise quant à lui que : « the folding plate is lost in most copies ».
Précieux exemplaire particulièrement grand de marges (hauteur: 180 mm) conservé dans sa première reliure en vélin de l’époque à recouvrement.