ZOLA, Émile. La Terre. Les Rougon-Macquart. Histoire naturelle et sociale d’une famille sous le Second Empire. Paris, G. Charpentier et Cie, 1887.
In-8 de (2) ff., 519 pp. Relié en demi-maroquin brun à coins, dos à nerfs finement orné, tête dorée sur témoins, couvertures jaunes imprimées conservées. Reliure de l’époque.
182 x 122 mm.
Édition originale de ce célèbre roman d’Émile Zola consacré aux paysans. Vicaire, VII, 1212 ; Carteret, II, 486.
Précieux exemplaire n°57, l’un des 275 sur papier de Hollande, après 30 tirés sur Japon. « Publié à 3fr. 50, il a été tiré, en outre, 275 exemplaires numérotés sur papier hollande (7 fr.). »
La Terre est le quinzième volume de la série des Rougon-Macquart, une large fresque littéraire écrite entre 1871 et 1893. Publié en 1887, ce féroce portrait du monde paysan mettant en scène Jean Macquart (fils d’Antoine Macquart et de Joséphine Gévaudan), souleva de vives protestations, même parmi les disciples de l’auteur. On trouva qu’il calomniait les paysans, et que l’indécence, cette fois, passait les bornes. Les adversaires du naturalisme tirèrent à boulets rouges. Un renfort, sur lequel il n’avait pas compté, leur vint d’un groupe de jeunes écrivains, qui publièrent un manifeste pour renier Zola en tant que leur maître. Ces soi-disant disciples étaient : J.-H. Rosny, Lucien Descaves, Paul Bonnetain, Paul Marguerite et Gustave Guiches.
« En faisant le tableau des mœurs de la paysannerie, Emile Zola s’est ingénié à ne mettre en lumière que les turpitudes, les crimes et la foncière abjection. Etant ainsi possédé de l’esprit de système, il ne pouvait que trahir la vérité. Il faut ajouter toutefois que son évocation de la Beauce est d’une singulière puissance. »
« Je veux faire le poème vivant de la terre, mais sans symbole, humainement. J’entends par là que je veux peindre d’abord, en bas, l’amour du paysan pour la terre, la passion du plus de terre possible, la passion d’en avoir beaucoup, parce qu’elle est à ses yeux la forme matérielle de la richesse, puis en m’élevant, l’amour de la terre nourricière, la terre d’où nous tirons tout notre être, notre substance, notre vie ; et où nous finissons par retourner… » Emile Zola.
Bel exemplaire, grand de marges car non rogné, relié à l’époque avec ses couvertures jaunes imprimées.