Paris, Augustin Courbé, 1649.
In-4 de (10) ff., 328 pp., petite galerie de vers dans la marge blanche des pp. 143 à 150 et 293 à 308. Vélin souple de l’époque, dos lisse avec le titre inscrit à l’encre en tête. Reliure de l’époque.
168 x 220 mm.
Rare édition originale de ce recueil de poésies de Georges de Scudéry, dédié au duc de Richelieu. Tchemerzine, V, 775 ; Brunet, V, 250.
« Un exemplaire relié en veau fauve a été vendu seul 37 fr. 50 c. Giraud » (Brunet), prix considérable pour l’époque.
Ce recueil poétique esquisse le parcours et les amitiés de l’auteur, on y trouve ainsi des textes dédiés à des lieux qui lui sont chers ou des vers inspirés de personnalités de l’époque telles que Mlle de Clermont D’Antragues, Me la Marquises de Rambouillet, feu Mr le Marquis de Pisani, Mr le Duc de Richelieu…
« Lorsqu’en 1649 Georges de Scudéry fait imprimer ses ‘Poésies Diverses’, il donne la production de sa pleine maturité poétique : par les thèmes traités ainsi que par la maîtrise de la versification, il donne la preuve d’une longue expérience de vie et d’écriture poétique. La sensibilité du poète et sa constante attention aux goûts raffinés de son public font de ce recueil un des mieux réussis de son époque et placent l’auteur, au jugement de ses contemporains, et quoi que Boileau en dise par la suite, parmi les versificateurs les meilleurs de la première moitié du siècle. » (Travaux de Littérature. Libr. Droz).
Plusieurs des poésies contenues dans ce Recueil obtinrent un vif succès, notamment l’Amour tyrannique.
Georges de Scudéry (1601-1667) quitta à trente ans l’état militaire pour se consacrer à la littérature. Il revient à Paris où il entame une carrière littéraire, mais ses prétentions ne sont pas moindres :
Il est peu de beaux arts ou je ne fusse instruit ; En prose comme en vers mon nom fit quelque bruit Et par plus d’un chemin je parvins à la gloire.
« Scudéry a beaucoup plus que Voiture le sens de la poésie. On doit le ranger, avec Colletet et Théophile parmi les derniers ronsardisants qui gardent un souffle de vrai lyrisme (…). La situation de Scudéry, que Chapelain nommait l’Apollon du Marais était alors assez brillante, pour que ce matamore des lettres se crût autorise à déclencher la plus fameuse des querelles littéraires ; la querelle du Cid. Compatriote et ami du rouennais Corneille, ayant débuté en même temps au théâtre, il avait d’abor salué l’astre naissant “Le soleil s’est levé, disparaissez, étoiles.” Mais après le succès éclatant du Cid, “l’astre lui fait mal aux yeux”, dira Corneille, Scudéry lance ses ‘Observations sur le Cid’. Richelieu six mois plus tard, fait arbitrer l’affaire Corneille Scudéry par l’académie. Chapelain rédige ‘les Sentiments de l’Académie sur le Cid’, jugement mesquin, qui évitait de faire trop pencher la balance en faveur de l’un des adversaires. » (Dictionnaire des lettres françaises. Le XVIIe siècle, p. 1665).
Précieux exemplaire d’une grande pureté conservé dans son vélin souple de l’époque.
Provenance : de la bibliothèque P. Bourgeois. D. M. M avec ex libris gravé, autre ex libris formé d’initiales entrelacées non identifié.