LA MER DES HISTOIRES (contenant les Fables d’Esope et l’histoire de France).

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La Mer des Histoires, l'histoire de France jusqu'à la mort de Louis XI
Le plus bel incunable historique et littéraire lyonnais de l’histoire de l’Imprimerie française achevé d’imprimer le 23 août 1491, illustré de 256 gravures sur bois. La Mer des Hystoires contenant les fables d’Esope et l’histoire de France jusqu’à la mort du roi Louis XI en 1483.

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Lyon, Jean Dupré ; achevé d’imprimer le 20 août 1491 pour le premier volume ; le 23 août 1491 pour le second volume.

Deux parties reliées en 1 volume grand in-folio. Partie 1 : 214 ff. sign. a10, a-z8, aa8, bb6, cc6 ; Partie 2 : 253 ff. sign. A-V, AA-GG8, HH6 II-LL8 óó8 ; soit 467 feuillets ; incomplet de 7 ff. comme la plupart des rarissimes exemplaires répertoriés : a1 (titre du premier volume), 3 ff. de texte (d4, d5 et DD1) et les 3 derniers ff. de table, déchirure au feuillet f1 ; court en tête. Plein veau havane granité, roulette dorée entourant les plats, dos à nerfs richement orné, pièces de titre et de tomaison de maroquin rouge, coupes décorées, tranches rouges. Reliure de la fin du XVIIIe siècle.

311 x 237 mm.

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Première et célèbre édition lyonnaise incunable de « La Mer des Hystoires », l’un des plus beaux et ambitieux incunables historiques et littéraires de langue française achevé d’imprimer le 23 août 1491 par le premier imprimeur français ayant exercé dans la capitale des Gaules, et seconde édition de ce texte parue après celle donnée par Pierre le Rouge à Paris en 1488.

« Ces deux éditions incunables comptent parmi les plus belles de l’histoire de l’Imprimerie française avec celles données par Guy Marchant ou Antoine Verard ».

« La Mer des Hystoires » est une adaptation originale en langue française d’un texte latin décrivant l’histoire universelle puis l’histoire de France des origines jusqu’à la mort du roi Louis XI.

« Elle est complétée d’un dictionnaire géographique, d’une description de la Terre sainte, des fables d’Esope et d’une généalogie des rois de France allant jusqu’à la mort de Louis XI et suivie d’une deuxième partie intitulée Le Martirologe des sainctz. L’illustration comprend de grandes lettres historiées, dont un spectaculaire L calligraphique, grande initiale gravée sur bois ornée d’entrelacs et agrémentée de personnages, d’animaux et de grotesques, pour les pages de titre. Parmi les grandes planches créées spécialement pour ces éditions incunables figurent un célèbre baptême de Clovis juxtaposé à une bataille de Tolbiac et des chaînes généalogiques. Figurent également des images présentant des scènes de la vie quotidienne ou des épisodes de la vie de la Vierge, des gravures en largeur (un passage de la mer Rouge), de petites figures propres aux livres d’heures (Annonciation, Visitation, Nativité…), de grandes initiales fleuronnées pour les débuts de chapitres et force bordures peuplées de rinceaux, d’oiseaux et d’animaux fantastiques. La plupart des bois sont passés ensuite dans le fonds du libraire Antoine Vérard ». (N. Petit, Les Incunables : livres imprimés au XVe siècle).

Claudin (Histoire de l’Imprimerie française) consacre 23 pages entières à la description et à la reproduction des bois de ces deux premières éditions incunables : « En juillet 1487 paraissait le premier volume de ‘La Mer des Histoires’, livre illustré d’allure majestueuse, tout rempli de grandes et petites figures sur bois, avec des bordures artistement dessinées, des ornements d’une conception vraiment originale et des initiales rappelant à la fois les caprices de la plume des calligraphes et les fantaisies du pinceau des enlumineurs. Sept mois après paraissait le second volume tout étincelant d’art français. »

Les cartes du monde et de la Palestine sont les premières à figurer dans un livre français imprimé. C’est dans ce précieux ouvrage que figurent également les bois si célèbres représentant le « Baptême de Clovis » et la « Bataille de Tolbiac », considérés comme « l’une des plus précieuses productions de la gravure sur bois au XVe siècle ». G. Duplessis.

L’originalité et la profusion de cette ornementation dénote le désir du graveur de perpétuer la richesse de décor des enlumineurs dans le livre imprimé. Elle provoque l’admiration louangeuse de Claudin : « Tout le monde est d’accord sur le mérite artistique de ‘La Mer des Hystoires’ qui passe pour être le plus bel ouvrage français illustré du XVe siècle. C’est un véritable chef-d’œuvre. L’art du miniaturiste a passé ainsi d’un seul coup dans le domaine du livre imprimé ».

Cette première édition lyonnaise imprimée par Jean du Pré en 1491 est illustrée de 256 gravures sur bois, plusieurs répétées, dont 54 à pleine page, 6 avec encadrement à toute page, et 196 de dimensions plus modestes.

L’exemplaire est enrichi de notes manuscrites du XVe et XVIe siècle dont un poème du célèbre Jacques Gohorry (1520-1576) : La puissance damour (fini par : Ainsi tu peux enflammer, // Amour, de tes étincelles, // Le ciel, l’enfer et la mer, // Et les choses plus rebelles. Donc, à bon droit, nous humains, Adorerons ta puissance, Vu que les dieux souverains Te rendent obéissance) // et une recette manuscrite pour le traitement de la gravelle : « Pour faire vuyder la gravelle sans faire aucun grief au corps : Prenez racine de percil, racine de fenoil et racine d’ache assez largement… et puis mectez toutes lesdites racines bouillir en ung grant pot avecques eau de fontaine… y meptre du miel purifié sur le feu… et puys passer leau par ung linge neuf et la boire au matin… Et si la gravelle estoit trop forte et ne vuydast il faut droyt y meptre bouillir avecques lesdites herbes du saxifrage ». XVIe siècle.

Provenance : Jehan Daverton (Jean d’Averton écuyer, sieur de Belin et d’Averton près de Laval, marié à Marguerite de Laval (f. HH5v0) XV-XVIe siècle ; Ambroys Ledru (f. a10v0), XVIe siècle; « Ex-libris Rivault » (au dernier feuillet) XVII-XVIIIe siècle ; Ex-libris Paul Harth (XXe siècle).

Cette édition incunable lyonnaise de « La Mer des Hystoires » l’une des plus belles issues des presses européennes du XVe siècle, est plus rare que les deux autres éditions incunables du même texte issues des presses de Pierre le Rouge en 1488 et d’Antoine Verard en 1500. Aucun exemplaire complet de cette première édition lyonnaise de 1491 n’est répertorié sur le marché public depuis un siècle.

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