Paris, Antoine, de Sommaville, 1636.
Soit 2 ouvrages reliés en 1 volume in-12 de : I/ (8) ff., 309 pp., sauts dans la pagination p. 220 et 298 sans manque ; II/ (6) ff., 284 pp., saut dans la pagination p. 227. Plein vélin souple de l’époque, dos lisse avec le titre manuscrit en tête. Reliure de l’époque.
170 x 116 mm.
Edition originale de la plus grande rareté de ce recueil de Lettres nouvelles d’Urbain Chevreau (1613-1701), dont aucun exemplaire n’est apparu sur le marché public national et international depuis un demi-siècle.
« On apprécierait mal Urbain Chevreau si on ne le jugeait que d’après ses pièces de théâtre, ouvrage de sa jeunesse. C’était un homme fort instruit, qui avait dépensé 60 000 fr. au moins pour se former une bibliothèque, plus remarquable par le choix des livres que par leur nombre. » (Brunet, I, 1841).
« Natif de Loudun et auteur de plusieurs livres, et entre autres d’une histoire universelle dont on a fait plusieurs éditions, Chevreau mourut dans le lieu de sa naissance le 15 février 1701, à l’âge de 87 ans. Voyez son éloge dans le Journal de Trévoux. Joly, sur le témoignage du père Jacob, parle de ‘Lettres nouvelles’ de Chevreau qui auraient été imprimées chez Sommaville en 1646, in-8. Le père Jacob est le seul qui parle de ce volume. » (Dictionnaire historique et critique de Pierre Bayle, V, p. 131).
« Il s’appliqua dès sa première jeunesse avec beaucoup d’ardeur à l’étude, et comme il avait de grandes dispositions pour les Belles Lettres, il y fit des progrès considérables, qui lui méritèrent un rang distingué parmi les Sçavans. Son amour pour la liberté ne lui permit pas de s’engager dans aucun genre de vie, où elle pût être gênée. Il ne voulut point entrer dans l’Eglise & refusa un Canonicat qui lui fut donné. Il refusa aussi de se marier & vécut toujours dans le célibat. Une bonne partie de sa vie s’est passée à voyager. Il alla au commencement de 1653 à Stockholm, où il fut secrétaire des Commandemens de la Reine de Suède Christine. Il était à Loudun en juillet 1656. Il y resta jusqu’à la fin de l’année 1662. Il était au commencement de 1663 à Cassel, & au mois de février 1664 à Coppenhague, où le roi de Danemarc l’avait engagé à venir. Il était en 1665 à Zell & à Hanover. Chevreau, après bien des courses, revint en France, & on a de ses Lettres écrites de Paris en 1678. Après son retour il fut fait Précepteur de M. le Duc du Maine, & il a été depuis Secrétaire de ses Commandemens. Plusieurs années avant sa mort il se retira dans sa Patrie, pour y vaquer en repos aux exercices de la piété Chrétienne ; & c’est là qu’il est décédé le 15 février 1701. Il avait fait bâtir une fort belle Maison, et avait formé une Bibliothèque qui lui revenait à plus de soixante mille livres, & qui sans être des plus nombreuses, était très considérable par le choix des livres. Cette Bibliothèque était son lieu de délices, & il ne se plaisait nulle part ailleurs autant qu’avec ses livres. Les fleurs partageaient aussi son affection et il se faisait un plaisir de les cultiver ». (Mémoires pour servir l’histoire des hommes illustres…, pp. 343-350)
Un second ouvrage de Chevreau, une traduction en français des Lettres de Joseph Hall, a été relié à la suite.
Précieux exemplaire portant un ex-dono manuscrit de l’auteur sur la page de titre : « Pour M. Hercules de Salis Capitaine au Regiment des Gardes Suisses par son très humble et très obéissant serviteur Chevreau ».
Très bel exemplaire à très grandes marges conservé dans sa belle reliure de l’époque en vélin souple.
Nos recherches ne nous ont permis de localiser des exemplaires que dans 4 Institutions publiques françaises : Valognes, Aix-en-Provence, B.n.F. et Le Mans.