Paris, chez Guillaume Desprez, 1670.
In-12 de (41) ff. pour le titre, la préface, les approbations, la table, l’extrait du privilège et l’avertissement, 365 pp., (10) ff. pour la table. Quelques annotations manuscrites au crayon en marge du texte. Veau brun granité, dos à nerfs orné de fleurons dorés, roulette dorée sur les coupes, tranches mouchetées. Reliure de l’époque.
149 x 82 mm.
Edition originale de l’œuvre majeure de Pascal. Tchemerzine, V, p. 70.
« Pascal reste unique, non pas tant parce qu’il est ‘une des plus fortes intelligences qui aient paru’ (Paul Valéry), mais par sa fougue, par son élan, par cette agressivité qui empoigne l’âme du lecteur, par ces découvertes, ces surprises qu’il lui réserve, qui l’étonnent, qui le confondent et lui font découvrir, en lui, non seulement des abîmes, mais les moyens ou plutôt l’unique moyen de les franchir ».
Selon le témoignage d’Etienne Périer, neveu de Pascal, ce serait en 1652 que Pascal aurait conçu la première idée de son Apologie de la religion chrétienne. En 1658, à la demande des Messieurs de Port-Royal, il donna une conférence présentant le plan de son ouvrage mais plusieurs années de maladie ne lui permirent pas de réaliser son dessein et ce sont des notes éparses que ses proches durent réunir à son décès.
« Comme l’on savait le dessein qu’avait Pascal de travailler sur la religion, l’on eut un très grand soin, après sa mort, de recueillir tous les écrits qu’il avait faits sur cette matière. On les trouva tous ensemble enfilés en divers liasses, mais sans aucun ordre, sans aucune suite… Et tout cela était si imparfait, et si mal écrit, qu’on a eu toutes les peines du monde à les déchiffrer » dit Etienne Périer dans sa préface. Les amis de Pascal, Roannez, Brienne et Etienne Périer s’en tinrent finalement à l’édition des fragments, en les disposant dans un certain ordre, groupant celles des pensées qui avaient quelque affinité par le sujet, se contentant de les ‘éclaircir et embellir’. Le résultat de ce travail fut l’édition de 1670.
Les exemplaires en maroquin de l’époque sont rares (un seul exemplaire passé sur le marché public ces dernières années, vendu 230 000 € par Sotheby’s en 2001) ; les exemplaires en veau de l’époque sont maintenant recherchés et leur prix oscille en fonction de leur état de conservation entre 20 000 € et 60 000 $ (Christie’s Paris, veau d’époque, 44 600 € le 20 juin 2002, lot 125).
Précieux exemplaire conservé dans sa reliure strictement d’époque en veau brun granité.
Provenance : ex-libris armorié sur le contreplat (nom gratté), de la bibliothèque Jean Siegler (ex-libris sur la garde).
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