Paris, Charles-Antoine Jombert, 1772.
In-4 de (2) ff., 170 pp., (1) f., 1 grand plan et 1 tableau dépliants, 3 planches hors texte. Plein veau fauve marbré, dos lisse richement orné, pièce de titre de maroquin rouge, étiquette de bibliothèque en queue, coupes décorées, tranches jaspées. Reliure de l’époque.
254 x 196 mm.
Edition originale recherchée de cette expédition scientifique en Californie, ornée de 3 planches et complet du grand plan dépliant de Mexico. Sabin 12003; Cowan II, p. 114; Hill 278; Howes C299; Palau 67059; Streeter Sale 2443.
« Chappe d’Auteroche naquit à Mauriac en Auvergne le 2 mars 1722, d’une famille noble, embrassa l’état ecclésiastique, et se livra à l’étude de l’astronomie. En 1760, il fut choisi par l’académie des sciences, dont il était membre, pour aller à Tobolsk observer le fameux passage de Vénus sous le disque du soleil, fixé au 6 juin de l’année 1761. Il se rendit par terre à St-Pétersbourg, et partit pour la Sibérie, où il n’arriva qu’après avoir éprouvé tous les maux inséparables d’un voyage fait dans un tel climat, au milieu de la plus rigoureuse saison. Arrivé dans les derniers jours d’avril 1761, il observa le 5 une éclipse de soleil qui lui donna la différence du méridien de Tobolsk à celui de Paris. Chappe avait fait construire un petit observatoire, et fait tous les préparatifs nécessaires… L’abbé Chappe put voir Vénus entrant sous le soleil, et faire les observations qui étaient le but et le prix de ce long et pénible voyage. Elles furent consignées dans un ‘Mémoire du passage de Vénus sur le soleil, avec des observations sur l’astronomie et la déclinaison de la boussole faites à Tobolsk, en Sibérie, en 1761’, St-Pétersbourg, 1762, in-4. Il revint en France deux ans après en être parti, et publia : ‘Voyage en Sibérie fait en 1761’, Paris, 1768. Cette relation, pleine de faits et de détails curieux, mais dans laquelle l’auteur avait fait quelques observations peu favorables à la Russie, fut très accueillie en France, et obtint l’honneur d’être réfutée ou critiquée par l’impératrice Catherine II elle-même dans une brochure intitulée : ‘Antidote ou Réfutation du mauvais livre superbement imprimé intitulé : ‘Voyage en Sibérie…’’. Le même phénomène qui lui avait fait braver les neiges et les glaces du Nord l’engagea, six ans après, dans un autre voyage où il eut à supporter les ardeurs d’un climat brûlant. La Californie, presqu’ile inculte et peu habitée, ayant été jugée l’un des lieux de la terre les plus propres à l’observation du passage de Vénus de l’an 1769, l’académie des sciences obtint du roi la permission d’y envoyer un de ses membres. Chappe fut choisi pour cette mission, et il se rendit en Californie, accompagné de MM. Dol et Medina, officiers de marine et astronomes du roi d’Espagne. Quelque temps après son arrivée en Californie, il fut attaqué d’une maladie contagieuse, et mourut le 1er août 1769, satisfait, en expirant, d’avoir rempli la mission pour laquelle il avait quitté sa patrie. Son zèle pour la science était si grand, qu’il lui coûta la vie. Lorsqu’on espérait sa guérison, les efforts qu’il fit pour observer une éclipse de lune augmentèrent son mal et le conduisirent au tombeau. Ses observations furent publiées à Paris en 1772, par C.-F. Cassini, sous le titre de ‘Voyage en Californie, pour l’observation du passage de Vénus…’, Paris, 1772, in-4. »
L’ouvrage est illustré d’un grand plan dépliant de la ville de Mexico, de 2 planches d’histoire naturelle et d’un diagramme montrant le transit de Vénus.
Bel exemplaire de cette importante relation de voyage scientifique, conservé dans son élégante reliure de l’époque au dos lisse finement orné.
Provenance : de la bibliothèque des Comtes de Peren (avec ex libris).