Paris, Ernest Panckoucke, [1827-1833].
2 volumes in-4 de (3) ff., 16 pl. de fruits, (1) f., 16 pl. de roses, (1) f., 6 pl. de bouquets, (1) f., 106 pl. de fleurs, soit un total de 144 planches et un volume de Table alphabétique et explicative de 20 pp. Vélin ivoire. Reliure moderne.
350 x 257 mm.
Édition originale et premier tirage. Hunt, Redouté Catalogue 21 ; Stafleu, in ditto, pp. 29-30 ; Nissen 1591 ; Graesse, Trésor de Livres rares, VI, 58 ; Pritzel, 7456 ; Brunet, IV, 47.
« A superb work, one of the finest of all collections of flower prints, showing to full advantage the brilliancy of colour printing » (Dunthorne).
L’un des plus rares et des plus séduisants livres illustrés par Redouté orné de 144 estampes à pleine page imprimées en couleur et terminées à la main. Elles sont gravées par Langlois, Bessin, Chapuy et Victor.
Le choix des plus belles fleurs, édité en 36 livraisons entre mars 1827 et juin 1833, est une sélection des plus belles estampes originales de Redouté. La dernière partie contient la table alphabétique de D. M. Guillemin avec les noms botaniques des plantes et de courtes notes sur leur histoire et leur culture. L’ouvrage fut plusieurs fois réédité.
Pierre Joseph Redouté ; « le Raphaël des fleurs » fut nommé par la reine Marie-Antoinette peintre et dessinateur de son cabinet et son professeur particulier. Redouté, durant les leçons qu’il lui donnait, groupait dans des vases du Japon ou de Sèvres les plus belles fleurs des serres de Versailles, et, sous les yeux de la reine, il en faisait en moins d’une heure une splendide aquarelle.
« Le comte de Chambord possédait, comme lui venant de la duchesse de Berry, cinq ou six de ces aquarelles qui sont des chefs-d’œuvre et surpassent de beaucoup les Van Huysum et les Saint-Jean, quelle que soit leur perfection. En 1792, Redouté fut nommé dessinateur de l’Académie des sciences, et le même titre lui fut confirmé lors de la fondation de l’Institut. A la magie de la couleur et du dessin, il sut joindre un savoir de naturaliste que Van Huysum ne soupçonnait même pas, ces plantes, ces fleurs, dont il faisait avec sa palette de délicates merveilles, il les connaissait aussi bien que Linné ; le peintre chez lui se doublait d’un savant et d’un observateur profond. Préoccupé exclusivement de son art, il ne se mêla aucunement de politique, il fut le professeur de Joséphine et après elle de Marie-Louise, comme il l’avait été de Marie-Antoinette. Il enseigna aussi son art à la duchesse de Berry, à la reine Marie-Amélie, à Madame Adélaïde, et, en dehors des têtes couronnées et des princesses, il eut encore pour élèves un certain nombre de femmes distinguées, telles que Madame Panckoucke, Mademoiselle Arson, Madame Chantereine. En 1822, Louis xviii le nomma professeur d’iconographie végétale au jardin du roi, en remplacement de Van Spaendonck. De 1827 à 1833, Redouté compléta avec bonheur et talent un travail immense dont le titre seul indique assez le caractère et la valeur ; c’est le « Choix des plus belles fleurs prises dans différentes familles du règne végétal, de quelques branches des plus beaux fruits, groupés quelquefois et souvent animés par des insectes et des papillons ». L’énorme succès de cette publication, dont les éditions s’épuisèrent rapidement, décida l’auteur à publier, dès 1835, la « Collection de jolies petites fleurs choisies parmi les plus gracieuses productions de ce genre, tant en Europe que dans les autres parties du monde. »
Précieux exemplaire de ce superbe et rare recueil illustré par le peintre.