Paris, in casa del autore, 1588.
In-folio de (16) ff., 338 ff. 194 planches gravées dont 20 sur double page. Dernière planche légèrement tachée, pâle mouillure dans la marge inférieure des ff. 58 à 63. Plein maroquin rouge, plats ornés d’un décor à la Du Seuil, dos à nerfs orné insolé, coupes décorées, roulette intérieure, tranches dorées. Reliure de la fin du XVIIe siècle.
320 x 210 mm.
Édition originale de l’important traité illustré d’Augustin Ramelli, l’ingénieur italien du roi Henri III, dédiée à ce monarque. Brunet, IV, 1095 ; Mortimer, French, 452 ; Dibner, Heralds of Science, 173 ; Norman 1777.
Le duc d’Anjou, futur Henri III, le sauva en payant sa rançon lorsqu’il fut dangereusement blessé et fait prisonnier au siège de La Rochelle en 1573. Devenu roi, Henri III fixa Ramelli près de lui en le gratifiant d’une pension considérable.
Ce traité fondamental de mécanique est ainsi dédié à Henri III et Ramelli exprime toute sa gratitude pour la faveur royale dans sa dédicace. L’auteur se plaint également dans son adresse au lecteur, du piratage de ses dessins publiés à son insu et inutilisés. Pour pallier ces problèmes Ramelli planifia lui-même et supervisa une mise en page rigoureuse destinée à écarter toute mutilation. L’ouvrage fut imprimé aux frais de l’auteur, dans sa propre maison (« In casa del autore »).
Ceci explique le caractère artisanal de l’impression et le fait que certains exemplaires privilégiés possèdent quelques estampes montées et collées à l’époque par Ramelli et son équipe d’imprimeurs.
Tel est le cas du présent exemplaire, l’un des plus purs et beau passé sur le marché depuis longtemps, avec les gravures I-V et CXXVIII montées à l’époque par Ramelli « In Casa del autore ».
« Cet ouvrage, écrit en italien et en français, est rare et recherché » (Brunet).
“His machines became part of the common stock of mechanical knowledge and his mechanical treatise remained a primary influence for at least two centuries” (Norman).
L’illustration, absolument remarquable, comprend 194 grandes estampes, dont 20 sur double page.
D’un intérêt capital dans l’histoire de l’ingénierie, elles décrivent d’extraordinaires machines hydrauliques ou de guerre, représentées en action, telles ces machines destinées à élever l’eau, à traîner de lourdes charges, à lancer des traits et des grenades enflammées, balistes et catapultes. Certaines des gravures représentent également plusieurs machines ingénieuses à usage domestique, telles que la célèbre « roue à livres », des moulins à eau, des fontaines, des automates. On y remarque l’application de l’axe coudé, de la pompe aspirante et foulante, de la vis d’Archimède et de la fontaine de Héron. Y figure même, moins la vapeur, notre bateau à aubes ainsi qu’une scierie mécanique.
“The engravings are among the best in technological illustration”. Dibner.
Ce bel ouvrage, imprimé en français et en italien, est également illustré d’un titre inséré dans un encadrement architectural grave et d’un portrait de l’auteur par Léonard Gaultier. Toutes ces illustrations sont elles aussi présentées dans des encadrements gravés.
Le plus important traité illustré de technique du XVIe siècle. Exemplaire de grande beauté intérieure, très pur, l’un des rarissimes reliés en maroquin ancien orné d’un décor à la Du Seuil au dos quelque peu insolé.