Amsterdam, Henrici Hondij, 1623.
Grand in-folio de (11) ff. y compris le titre-frontispice et la planche sur double-page présentant les portraits de Mercator et de Hondius, 374 pp., (18) ff., 156 cartes sur double-page. Texte en latin. Des rousseurs. Veau brun postérieur, filet à froid encadrant les plats, dos à nerfs orné de fleurons dorés.
450 x 300 mm.
Superbe atlas de Mercator imprimé à Amsterdam en 1623 composé d’un titre gravé, d’une planche sur double-page représentant Mercator et Hondius à leur table de travail, de quatre titres gravés et de 156 cartes gravées, le tout aquarellé à l’époque.
Brunet, III, 1644 ; Koeman Me 27 A ; Sabin 47882 ; Graesse, Trésor de livres rares, 494.
Il s’agit en outre du premier véritable “atlas” – terme choisi par Gérard Mercator lui-même pour désigner un recueil de cartes, et qui ne sera adopté que plus tard par l’ensemble des géographes.
Cinquième édition de ce célèbre atlas, « plus complète que les quatre premières » (Brunet).
Toutes les cartes sont sur double-page sauf une (page 160).
« Gérard Mercator (1512-1594) s’appliqua surtout à la philosophie et aux mathématiques, et cela avec tant de zèle, qu’il passait souvent des jours sans manger et des nuits sans dormir, pour donner tout son temps à l’étude. Il s’adonna aussi à la gravure qu’il apprit dans l’atelier de Gemma Frison. Recommandé en 1541 à Charles Quint par le cardinal de Granvelle, auquel il avait présenté un globe terrestre exécuté avec un soin particulier, il fabriqua pour ce prince deux autres globes, supérieurs à tout ce qui avait encore été fait dans ce genre, mais qui furent détruits dans un incendie. Vers 1559, Mercator se fixa à Duisbourg ; peu de temps après il fut nommé cosmographe du duc de Clèves. Vers la fin de sa vie, il s’adonna à la théologie, et publia sur l’Ecriture quelques ouvrages, qui furent mis à l’index.
Mercator a fait faire de grands progrès à la géographie, que lui et son ami Ortelius ont affranchie du joug de Ptolémée. D’un caractère doux et candide, Mercator retarda la publication de ses cartes jusqu’à ce que les derniers exemplaires de celles d’Ortelius, qui avaient paru peu de temps auparavant, eussent été vendus : jusqu’aux travaux de Guillaume de L’Isle et de d’Anville, les cartes de Mercator et d’Ortelius restèrent les plus exactes.
On lui doit aussi un perfectionnement notable dans la construction des cartes marines. Mercator proposa de représenter les parallèles et les méridiens par des lignes droites se coupant à angle droit, ce qui ne saurait s’effectuer qu’en employant une plus grande échelle et allongeant les degrés de latitude ou parallèles à mesure que l’on se rapproche des pôles ; mais il ne put déterminer la loi de cet allongement, qui fut découverte par Wright quelques années plus tard. »
Mercator, le plus grand nom de la cartographie du XVIe siècle, est également considéré comme le plus grand cartographe de tous les temps avec Ptolémée.
Son ami, Abraham Ortelius décrivait d’ailleurs Mercator comme étant « le Ptolémée contemporain ».
Finalement, Mercator ne vécut pas assez longtemps pour voir son ouvrage achevé et imprimé, et c’est son fils Rumold qui se chargea de la publication.
“Contrary to the maps in Abraham Ortelius’s Theatrum orbis terrarium, Antwerp 1570, Mercator’s maps are original. Abraham Ortelius did what most of the atlas-makers of our time are engaged in: the reduction and generalisation of already existing maps. Gerard Mercator, with his sense of scientific word (which should be original and new) checked the current knowledge of the configuration of the earth’s topography against its fundamental sources and drew new maps in his original conception. This method of map-making took more time than it would have by mere copying. But he had not the intention to compete with Ortelius’s best-selling atlas”. Koeman.
Précieux exemplaire à grandes marges, orné de 162 gravures, la plupart sur double-page, entièrement aquarellées à l’époque.
« Un exemplaire avec les cartes coloriées 108 fr. de Sacy » mentionne Brunet, prix considérable pour l’époque.