Paris, Antoine de Sommaville, 1637.
In-4 de (1) f.bl., (4) ff., 92 pp., (1) f.bl. Conservé dans son vélin souple de l’époque, titre manuscrit à l’encre sur le plat supérieur, dos lisse. Petite tache d’encre au plat supérieur, petite restauration ancienne au plat inférieur sans gravité. Reliure de l’époque.
222 x 162 mm.
Édition originale de cette tragédie de Jean Mairet représentée pour la première fois en 1630 et publiée la même année que le ‘Cid’.
Brunet, III, 1323; Tchemerzine, IV, 328.
Jean de Mairet (1604-1686), auteur dramatique à succès, est né à Besançon le 4 janvier 1604. « En 1616 il fut mis au Collège des Grassins à Paris, où il se fit bientôt remarquer par son génie poétique. A telle enseigne qu’au sortir de ce collège, il réussit à faire jouer la tragédie intitulée ‘Chriséide et Arimant’, œuvre qu’il venait de composer tout d’une haleine en s’inspirant de ‘L’Astrée’ d’Urfé, et qui obtint un vif succès (1620). Changeant un peu sa manière, Mairet donna, l’année suivante (1621), ‘Sylvie’, pièce de concetti qui fut aussi fort applaudie. Quatre ans plus tard, il s’acquit pleinement l’admiration du public avec une tragédie pastorale : ‘La Silvanire, ou la morte vive’ (1625). Ayant gagné les bonnes grâces du duc de Montmorency, grand-amiral de France, Mairet le suivit alors dans son expédition contre les protestants retranchés dans l’île d’Oléron. Pendant cette campagne il fit preuve d’une grande bravoure. Sitôt quitte avec l’armée, il revient de plus belle au théâtre : ‘Les Galanteries du duc d’Ossonne, comédie’ (1627), ‘Virginie, tragi-comédie’ (1628), ‘Marc-Antoine ou la Cléopâtre, tragédie’ (1630). » (Dictionnaire des auteurs, III, 239).
« L’auteur obtint un tel succès qu’il se vit accorder une pension de Richelieu, et l’honneur de figurer parmi les auteurs que le cardinal faisait travailler sous sa férule ».
Jean Mairet prend une part très active dans la « querelle du Cid » où il se révèle un adversaire acharné de Corneille. Il est l’auteur de plusieurs pamphlets contre Corneille, qui lui répond d’ailleurs à plusieurs reprises (Avertissement au Besancennois Mairet en 1637). Il faudra l’intervention personnelle de Richelieu pour que cesse la querelle.
L’année 1637 qui voit la parution du Marcantoine ou la Cleopatre mais également celle du Cid, marque un tournant décisif pour Mairet car le Cid triomphe, et le comte de Bellin, protecteur du théâtre de Mairet, meurt.
Dans la présente tragédie, l’auteur rectifie la personne de Cléopâtre et en fait une femme et mère fidèle et pieuse allant ainsi dans le sens de la volonté affichée par Richelieu de renforcer la morale dans les pièces de théâtre.
Selon Voltaire: « Jean de Mairet ouvrit la carrière dans laquelle entra Rotrou, et ce ne fut qu’en les imitant que Corneille apprit à les surpasser ».
Exemplaire très pur conservé dans son vélin souple de l’époque.