Superbe recueil de 90 estampes à pleine page en premier tirage, entièrement enluminées à l’époque et dues essentiellement aux frères Bonnart, à Mariette et Martin Engelbrecht.
« On décrit sous ce nom des recueils factices d’estampes publiées dans le dernier quart du XVIIe siècle par une famille de graveurs-marchands d’estampes.
Les Bonnart, éditeurs d’estampes de modes, étaient quatre frères, fils de Henry mort vers 1682 : Nicolas, Henry, Robert et Jean-Baptiste.
On ne sait pas si ces frères furent concurrents, mais la manière et le format des gravures publiées par eux ont de grandes analogies qui permirent leur réunion pour former des recueils plus ou moins importants composés d’estampes portant les signatures : Bonnart, R. B. dol. (Robert Bonnart), H.B. (Henry Bonnart), I.B.F. (Jean-Baptiste Bonnart) ; ces planches ont été publiées par cahiers ou séparément de telle façon qu’il est impossible d’en donner une nomenclature exacte, d’autant qu’on y joint habituellement d’autres estampes de même genre publiées par des graveurs-éditeurs comme I.D. de Saint-Jean (grava une centaine de planches), Nicolas Arnoult (environ 150 planches), Lepautre, Nicolas Bazin, Berey, Trouvain, P. Picart, Valleran, Leblond, Berain, Mariette, Lemoine, Chiquet, Larmessin, etc. ».
« Ces réunions d’estampes ont un intérêt considérable pour la connaissance du costume et des modes sous Louis XIV ; elles représentent les grands personnages de la cour, de l’armée, de la magistrature ou de l’église.
Beaucoup sont de vraies estampes de modes et peuvent être citées comme les prototypes des magnifiques suites publiées au XVIIIe siècle. »
Colas, Bibliographie de costumes et de la mode, 379.
Les estampes de Bonnart sont consacrées aux souveraines et princesses européennes en habits d’apparat : La Reine de France, Marie-Leczinska, la Reine, L’Infante d’Espagne, l’Impératrice d’Autriche, la grande Sultane, la Reine du Portugal, la Reine du Danemark, la Reine de Suède, la Princesse Palatine, les Duchesses de Bourbon, de Savoie, du Maine, de Lorraine, d’Orléans, de Vendôme, la Princesse de Conté, la Princesse de Galles, la Duchesse de Bavière, la Reine de Prusse, la Princesse de Galles, la Duchesse de Bavière, la Reine de Prusse, la Princesse de Moscovie…
Certaines des estampes sont consacrées aux actrices du temps : Mademoiselle de Subligny, Danseuse de l’opéra, Mademoiselle des Matines, chanteuse et danseuse à l’opéra, Marinette en habit de Bradamante.
Le recueil s’achève sur une série de 6 estampes d’Engelbrecht figurant divers métiers féminins : brodeuse, dentelière, couturière, tricoteuse, artiste-peintre, cuisinière.
Toutes ces estampes ont été aquarellées à l’époque en brillant coloris et beaucoup sont rehaussées d’or et d’argent.
À l’arrière plan des souveraines européennes se profilent des jardins à la française ou des monuments à l’antique.