Paris, Bibliothèque-Charpentier, 1894-1898.
-Lourdes.
Paris, Bibliothèque-Charpentier, 1894.
In-12 de (2) ff., 598 pp., (1) f.
–Rome.
Paris, Bibliothèque-Charpentier, 1896.
In-12 de (2) ff., 751 pp., (1) p.
–Paris.
Paris, Bibliothèque-Charpentier, 1898.
In-12 de (2) ff., 608 pp. Pt. papier collé en marge des pp. 147 à 157.
Ensemble trois volumes in-8, maroquin lavallière, jeu de filets dorés et listel rouge, citron ou bleu en encadrement, dos ornés de même, doublure de maroquin rouge, citron ou bleu, sertie d’un filet doré, gardes de faille, tranches dorées sur témoins, couvertures jaunes imprimées et dos conservés. Piqûres à la couverture de Rome. Etuis. Semet & Plumelle.
191 x 122 mm.
Exceptionnelle réunion de ces trois titres en éditions originales et en tirage de tête sur papiers de couleurs, tirage non répertorié par les bibliographes.
Carteret, II, 492-493 ; Rahir, La Bibliothèque de l’amateur, 686 ; Dictionnaire des Œuvres, VI, 550.
Lourdes est l’un des 5 exemplaires imprimés sur papier bleu.
Le tirage fut limité à 393 exemplaires : 348 sur papier de Hollande, 40 sur japon et 5 sur papier bleu.
Rome : exemplaire imprimé sur papier de chine couleur jonquille, inconnu des bibliographes.
Le tirage répertorié par les bibliographes fut limité à 330 exemplaires, dont 300 sur papier de Hollande et 30 sur japon. Aucun bibliographe ne mentionne cet exemplaire sur papier de chine couleur jonquille.
Paris : exemplaire imprimé sur papier rouge, inconnu des bibliographes.
Le tirage répertorié par les bibliographes fut limité à 330 exemplaires, dont 300 sur Hollande et 30 sur japon. Aucun bibliographe n’a connaissance de cet exemplaire sur papier rouge.
« Les Trois Villes » sont la trilogie d’Emile Zola (1840-1902) comprenant « Lourdes » (1894), « Rome » (1896), « Paris » (1898). Les Rougon-Macquart ne sont pas achevés que le romancier, qui a effectué un bref séjour à Lourdes en septembre 1891, a l’idée de se battre sur le terrain de ses détracteurs : le renouveau de la foi. Il veut « établir le bilan religieux, philosophique et social du siècle ». La crise que traverse l’abbé Pierre Froment sert de fil conducteur aux trois œuvres.
Pierre est devenu prêtre pour obéir à la volonté de sa mère à la suite de la mort de son père, chimiste célèbre, au cours d’une expérience de laboratoire. Mais il se met à douter. Il part donc à Lourdes avec le pèlerinage annuel, pour retrouver la foi. Il accompagne la jeune Marie de Guersaint, qu’il a aimée des années plus tôt, mais qui a été condamnée à l’immobilité par un mal mystérieux. Marie est miraculeusement guérie. Son mal, en fait, était dû à l’hystérie. Pierre ne retrouve pas la foi. Il ne peut pas non plus retrouver Marie, qui a fait vœu de virginité si elle était guérie. Il doit donc rester prêtre, mais il imagine une religion nouvelle, plus proche des hommes, « faisant à la terre une part plus large, s’accommodant des vérités conquises ». Œuvre de pitié et d’émotion, divisée en cinq journées, les cinq journées que le pèlerinage national consacre à son voyage annuel. « Lourdes » peint les pèlerins, leur foi, le « besoin de surnaturel persistant chez l’homme » malgré les conquêtes de la science, la figure de Bernadette, mais aussi les escroqueries à la guérison, les marchands du temps. C’est l’œuvre d’un homme sincère, s’interrogeant à travers son personnage sur la crise que traverse son époque.
Pierre a écrit un livre, La Rome nouvelle, où il défend cette religion dont il avait eu l’idée dans le train qui le ramenait de Lourdes à Paris, une religion qui retrouverait les vertus du christianisme primitif. Mais son œuvre est frappée d’interdiction par la Congrégation de l’Index. Il vient donc à Rome plaider sa cause devant le Saint-Père, mais il n’est jamais reçu, il se heurte à une Eglise rétrograde et peureuse, il se perd dans les labyrinthes de l’administration et de la hiérarchie.
Revenu à Paris, il retrouve son frère aîné, Guillaume, qu’il avait perdu de vue. Grâce à son aide morale et matérielle, il abandonne l’habit sacerdotal, se marie, a des enfants, retrouve confiance en la vie et en l’avenir, croit en la possibilité d’une nouvelle société fondée sur les progrès de la science. En attendant cet avènement, « Paris » fait un bilan très noir, montre l’homme écrasé par les rouages d’une société énorme, impersonnelle, injuste, prête à exploser. Œuvre touffue, angoissée, c’est une protestation hardie « contre toutes les puissances de mensonge et de servitude » (Jaurès).
Exceptionnel exemplaire réunissant ces trois romans en tirages de tête sur papiers de couleurs, conservés dans de luxueuses reliures uniformes de Semet et Plumelle chacune ornée d’un listel de maroquin assorti à la couleur du papier de l’exemplaire qu’elle renferme.