Barcelona, en casa de Sebastian Matevat, Ano 1617.
Petit in-8 de (1) f.bl., (6) ff., 357 ff. et (4) ff. de table, (1) f.bl. Pt. trou ds. la marge blanche p. 86, infime trou de vers ds. la marge blanche inf. des ff. 130 à 138. Plein vélin ivoire à recouvrement, dos à deux nerfs, « Ingenioso Cavallero » calligraphié à l’encre brune, tranches jaspées. Reliure de l’époque.
145 x 97 mm.
« Rarissime édition, la première dont les deux parties aient été imprimées dans la même ville et sous une même date.
Navarette n’en connut que le second volume, et Salva affirme n’avoir jamais vu que son exemplaire de complet ». (Ricardo Hérédia, n° 2518).
Ricardo Hérédia, n°2518 ; Salva, n°2654 ; Palau, 51989 ; Brunet, I, 1749 ; Graesse, II, 106 ; Rahir, Bibliothèque de l’amateur, 360.
L’exemplaire Salva était en reliure très postérieure.
Première édition barcelonaise de la seconde partie de Don Quichotte parue deux ans après l’originale de Madrid.
De tout temps les deux parties de Don Quichotte se sont vendues séparément. Il suffit pour s’en convaincre de consulter Salva, Ricardo Hérédia ou plus simplement Brunet et Deschamps. Cela s’explique par les 10 années qui séparent la publication des deux parties et par leur faible tirage.
La seconde partie de Don Quichotte est bien plus qu’une suite, c’est un livre complet en lui-même « qui est en quelque sorte l’illustration, l’interprétation et la conclusion définitive de la première ». La renommée triomphale de la première partie encouragea Cervantès à produire un nouveau chef-d’œuvre.
Cette édition est décrite dans la collection la plus complète d’œuvres de Cervantès, réunie au XIXe siècle par Ricardo Hérédia, comte de Benahavis, dont la vente eut lieu à Paris en 1892. Celui-ci possédait les 10 premières éditions de la première partie, l’originale de Madrid de la seconde partie, publiée en 1615, 2 exemplaires de la seconde édition imprimée à Bruxelles, en 1616, puis celle de Barcelone de 1617 mais en reliure très postérieure.
« Chef d’œuvre de la littérature mondiale, Don Quichotte a été pensé par son auteur comme un roman de chevalerie capable de se détacher de tous les autres. Après avoir fourbi les vieilles armes de ses ancêtres et s’être fabriqué une visière en carton Alonso Quixano prend comme nom de bataille celui de Don Quichotte de la Manche. Un jour il monte à cheval et part à l’aventure. L’œuvre entière est comme enveloppée d’un sourire immatériel et translucide qui laisse percer secrètement une inépuisable richesse d’humanité et d’expériences réellement vécues. » (Dictionnaire des Oeuvres).
“Within months Don Quichotte and Sancho Panza had become legendary. Don Quichotte is one of those universal books which are read by all ages at all times. » (PMM).
Salva, le bibliographe de Cervantès, considère l’édition originale de 1615 de la seconde partie comme « infiniment plus rare que la première de 1605 ».
Cette première édition de Barcelone de 1617 est aussi rare que l’originale de 1615.
Cette seconde partie est comme nous l’écrivons ci-dessus, l’illustration, l’interprétation et la conclusion de la première.
L’originale de Don Quichotte est, avec celle de Shakespeare, la plus recherchée de la littérature mondiale.
En novembre 1989, à New York, il y a 26 ans, ces deux originales, reliées en maroquin du XIXe siècle, étaient respectivement adjugées $ 1 650 000 et $ 2 000 000.
Un autre exemplaire de l’originale, moins rare, de Shakespeare fut, il y a 15 ans, adjugé plus de 5 000 000 €, sa reliure était usagée.
Quant à la seconde partie seule de Don Quichotte, imprimée à Madrid en 1615, en vélin de l’époque, elle a été adjugée 600 000 € le 7 décembre 2000 par Sotheby’s, il y a 15 ans.
Magnifique exemplaire, de toute pureté, conservé dans sa première reliure en vélin ivoire de l’époque.