S.l., 1744.
Petit in-8 étroit de (1) f.bl., 1 titre gravé dans un joli cartouche surmonté des armoiries du comte de Clermont avec les emblèmes maçonniques, 40 pp. contenant la Dédicace de Naudot, suivi de « Recueil de chansons nouvelles de la Maçonnerie »51 pp., (1) p., suivi de « Chansons notées pour l’ordre de la Félicité » 16 pp.
Maroquin olive, large roulette dorée autour des plats, guirlande dans les angles, armoiries au centre, dos lisse orné, roulette intérieure et sur les coupes dorées, doublures et gardes de moire jaune, tranches dorées. Reliure de l’époque. Etui.
178 x 90 mm.
« The dedication copy for the Comte de Clermont, one of the most eccentric personages of the Ancien Regime: destined at the age of nine for the church and endowed with enormously rich benefices, he took up a military career without renouncing these, became nominal commander-in-chief of the French armies, but was relieved of his command after a disastrous campaign against the Prussians in 1758. He had literary ambitions, maintained a kind of salon and engineered his election to the Académie which gave rise to much ridicule. In 1744 he was made Grand Master of the French Free Masons, but soon abandoned this dignity to his dancing master Lacorne (Dict. de Biogr. franç.). He amassed a not inconsiderable library (sold by Prault in 1771) employing no less than five different versions of his arms on his bindings ; that on the above binding is reproduced by Olivier, Hermal (pl. 2633, No. 2) from it. – The British Union Catalogue of Early Music identifies the author with Jean-Jacques Naudot, a flute virtuoso who published several compositions for that instrument, although Eitner (VII, 151) doubts their identity. The Hirsch copy (III, 952) also with Clermont’s arms, lacks the last 8pp. of part II. – A delightful volume.” (Martin Breslauer)
Edition originale de ce recueil ainsi constitué.
Bulletin Morgand et Fatout, 4266.
C’est en 1737 que paraissait la première édition du recueil ‘Chansons notées de la très vénérable Confrérie des Francs Maçons, précédées de quelques pièces de poésie convenables au sujet et d’une Marche, le tout recueilli et mis en ordre par Frère Naudot’.
Superbe recueil entièrement gravé, texte et musique, sur grand papier de Hollande.
Le catalogue de l’Union Britannique de la musique identifie l’auteur avec Jean-Jacques Naudot, un virtuose de la flûte qui publia plusieurs compositions pour cet instrument, bien qu’Eitner (VII, 151) doutât de son identité.
Certaines de ces chansons sont la transposition de celles des Constitutions d’Anderson, avec des musiques soit arrangées, soit originales.
La question de savoir si ces musiques sont de la composition de Naudot, de Lansa, ou même d’autres, ne semble pas encore tranchée. Lansa publia en effet vers 1744 les Chansons originaires des Francs-Maçons, en s’attribuant dans la préface la paternité de la musique et (en collaboration avec la Tierce) des textes.
Après tout, Naudot ne prétend pas avoir fait autre chose que recueillir et mettre en ordre les chansons qu’il publie – à l’exception de la Marche, seule partition d’ailleurs où il fait figurer son nom.
Nous avons en tout cas pu identifier que parmi les chansons du recueil certaines utilisent des airs préexistants.
Bel exemplaire de dédicace aux armes de Louis de Bourbon-Condé, comte de Clermont (1709-1771), placées dans un support comprenant des emblèmes maçonniques. Le comte de Clermont fut l’un des personnages les plus excentriques de l’Ancien Régime.
Destiné à l’âge de 9 ans à une carrière militaire, sans renoncer à ses biens, il devint Commandant en Chef des Armées Françaises, mais fut destitué de son commandement après une campagne désastreuse contre les Prussiens en 1758. Il avait des ambitions littéraires, entretenant un genre de salon et présentant sa candidature à l’Académie des Francs-Maçons français, il abandonna bientôt cette dignité à son Maître de danse, Maître Lacorne.
Exemplaire cité par Olivier. (Pl. 2633, fer 2).
Provenance : J. Hennessy (1929, n° 196). A figuré au catalogue Breslauer, 104, n° 85, année 1980.