Paris, Au Bureau du Journal pour Rire, s.d. [1854].
Grand in-4 oblong de (1) f. de titre et 24 lithographies numérotées. Relié en demi-percaline ocre, dos lisse, pièce de titre en maroquin vert. Reliure du XIXe siècle.
258 x 330 mm.
Premier tirage de cette suite de 24 lithographies réalisées d’après les dessins de Gustave Doré.
Rahir, Bibliothèque, p. 404 ; Exposition rétrospective Gustave Doré, p. 9.
L’ensemble des planches, gravées par Vayron, comporte une légende pleine d’humour et d’ironie rapportant les personnages représentés à des animaux. On y trouve: les Lions, les Petits Lions, Lions adultes (alias Lions sots), les Lionnes, les Rats (d’opéra), les Rats (d’égout), les Rats peintres (alias les rapins), etc. Ces personnages caricaturés composent la Ménagerie parisienne selon Gustave Doré.
« Le potache journaliste ouvrait tout grands ses jeunes yeux provinciaux sur le Paris d’alors : bientôt libéré du collège, il musarde dans les rues du Quartier Latin (jadis si gai et bon enfant !), s’attarde boulevard des Italiens, s’installe chez Tortoni et au café Anglais, fréquente l’Opéra aussi bien que les bals publics. Il en rapporte de charmants et verveux albums : ‘les Différents Publics de Paris’ et ‘la Ménagerie parisienne’, auxquels nous consacrons plusieurs vitrines révélatrices des mœurs aimables et parfois cocasses qui précédèrent le Second Empire. Tour à tour amusé et impitoyable, Doré nous montre le bourgeois solennel à la vaste redingote et aux lourdes breloques d’or, la mère de famille empesée sous ses falbalas, la jeune fille aux yeux demi-baissés, le gandin ridicule et faraud, la lorette avenante, les beaux équipages, les figures stupides ou gourmées des loges, les vanités épanouies dans les salons, les drôleries d’une partie de campagne à Robinson. Quelle verve comique, quelle bonne humeur dans la satire, et comme il devait rire au milieu de ses modèles ! Son ‘public’ riait aussi, et sans se fâcher, puisque les éditeurs se disputaient la collaboration du jeune mémorialiste.
Dans ces albums, on sent encore l’influence de Cham, de Grandville, de Gavarni, et comment en serait-il autrement ? » (Londres – 174 illustrations de Gustave Doré).
« Gustave Doré (1832-1883) est sans doute l’un des plus prodigieux artistes du XIXe siècle. À quinze ans à peine, il entame une carrière de caricaturiste puis d’illustrateur professionnel – qui lui vaudra une célébrité internationale – avant d’embrasser tous les domaines de la création : dessin, peinture, aquarelle, gravure, sculpture.
L’immense talent de Doré s’investit aussi dans les différents genres, de la satire à l’histoire, livrant tour à tour des tableaux gigantesques et des toiles plus intimes, des aquarelles flamboyantes, des lavis virtuoses, des plumes incisives, des gravures, des illustrations fantasques, ou encore des sculptures baroques, cocasses, monumentales, énigmatiques… »
Musée d’Orsay, Exposition « Gustave Doré, L’Imaginaire au pouvoir. »
Plaisant exemplaire dénué de rousseurs.
De la bibliothèque Maurice Gras avec ex libris sur le contreplat.