Anvers, chez Arnould s’Conincx, 1608.
1 volume in-4 de (12) ff., 191 pp., 239 pp. mal chiffrées 235, 230, (1) f. Relié en plein maroquin bleu nuit, triple filet doré d’encadrement sur les plats avec fleurons d’angles, dos à nerfs orné de fleurons dorés, filet doré sur les coupes, double filet doré intérieur, tranches dorées. Reliure signée Rivière and Son.
193 x 142 mm.
Edition peu commune citée par Brunet ornée de plusieurs dizaines de gravures sur cuivre de qualité illustrant monuments et villes de Terre Sainte.
Brunet, V, 1543.
Elle contient une dédicace originale de Jean Zuallart « A très Noble et illustre seigneur de Mérode » en date du 1er Août 1607.
Jean Zuallart était d’Ath en Hainaut. Il nous apprend que, se trouvant à Rome en 1585 avec Philippe de Mérode, baron de Frentzen, qu’il avait été chargé d’accompagner dans ses voyages en Italie et en Allemagne, ce dernier lui fit promettre d’aller avec lui partout où il voudrait porter ses pas ; puis ayant obtenu sa parole, il lui proposa de faire le voyage de la terre sainte. Zuallart après quelques objections se rendit aux désirs de son pupille ; et, afin de tirer un plus grand profit de ses courses, il apprit pendant quatre mois à dessiner. Le 29 juin 1586, Zuallart et Mérode se mirent en route avec deux ecclésiastiques, Domenico Danesi, chapelain du pape, Marin Van den Zande, chanoine de Cambray, et d’autres personnes. Après avoir relâché à Tripoli de Syrie, les voyageurs débarquèrent à Jaffa le 25 Août : ils visitèrent Jérusalem et Bethléem ; le 9 septembre reprirent le chemin de l’Europe, et le 25 novembre rentrèrent dans le port de Venise.
On a de Zuallart : 1° Devotissimo viaggio di Gerusalemme, Rome, 1587, in-8, fig. ; ibid., 1595. « J’ai été, dit-il, sollicité et forcé de le traduire et mettre en notre langue vulgaire, plutôt wallone grossière sentant son terroir, que française ». Cette version est intitulée le Très-dévot voyage de Jérusalem, avecq les figures des lieux saints, et plusieurs autres tirées au naturel, Anvers, 1606, in-4. Cette édition contient beaucoup de choses qui ne se trouvent pas dans les précédentes. Elle a été réimprimée dans la même ville en 1608 et en 1626. L’auteur se plaint dans la préface de ce que Castela, religieux de Toulouse, avait en partie copié sa relation italienne et contrefait plusieurs figures. On les retrouve aussi reproduites dans le voyage de Cotovic et dans d’autres.
Précieux exemplaire de Jean-Baptiste Colbert (1619-1683), le grand ministre du roi Louis XIV.
La bibliothèque de Colbert était considérable mais ses livres de Voyages sont rares. Ceux relatifs à la Palestine sont devenus introuvables.
L’exemplaire, absolument non lavé, porte sur le titre la mention manuscrite de l’époque « Bibliotheca Colbertinae » écrite par Baluze, son bibliothécaire.
L’exemplaire, relié en maroquin bleu nuit par Rivière and Son, provient des bibliothèques :
– Jean-Baptiste Colbert,
– Son fils aîné, le marquis de Seignelay, ministre de la marine,
– Jacques-Nicolas Colbert, archevêque de Rouen,
– Charles Eleonor Colbert.
– Sidney Graves Hamilton, avec ex libris.
Brunet mentionne l’adjudication d’un exemplaire en condition semblable de cette édition vendu 23,50 Fr. en 1839, somme conséquente pour l’époque.
Nos recherches ne nous ont permis de localiser que 5 exemplaires dans les Institutions publiques internationales : British Library, Koninklijke Bibliothek, Universiteit Leiden, Universiteit Maastricht, Bayerische Staatsbibliothek.