A Parme, imprimé par Bodoni, 1808.
1 volume in-folio de : 1 portrait-frontispice, (2) ff., ix pp., (1) p.bl., (1) f.bl., (2) ff., 9 pp., (1) f.bl., 15 planches hors-texte dont 2 sur double-page. Pleine reliure en maroquin rouge, large guirlande dorée autour des plats portant en leur centre les armes dorées de l’Empereur Napoléon 1er, dos lisse très orné et mosaïqué portant le titre doré sur une pièce de maroquin vert, roulette dorée sur les coupes, tranches dorées. Reliure mosaïquée de l’époque.
396 x 266 mm.
Édition originale fort rare tirée à très petit nombre sur papier fort impérial de Hollande décrivant un projet de fontaine publique en l’honneur de Napoléon 1er.
La dédicace imprimée est destinée à la princesse de Lucques et Piombino (Elisa Bacciochi).
Texte en italien et en français. Portrait de l’auteur dessiné et gravé par Boucheron et 15 planches hors texte gravées par Boucheron d’après les dessins du sculpteur Comolli, dont 2 sur double-page.
« Parmi les monumens qui commandent le plus vivement notre reconnaissance pour ceux qui les ont élevés, on doit placer au premier rang les fontaines publiques. Mais les monumens de ce genre, dont les anciens ne nous ont laissés que peu de modèles, sont restés dans une telle imperfection, malgré le besoin qui les a fait par-tout multiplier, que l’art de la Sculpture en compterait à peine deux à Rome pour l’élégance et la beauté. Tous les autres semblent être l’œuvre de maçons et n’offrent aucune trace du siècle de Périclès.
Sur toutes les places publiques l’œil est fatigué des masses de pierre entassées les unes sur les autres, du milieu desquelles on a fait jaillir péniblement quelques gouttes d’eau. Ici, c’est une montagne ; là, c’est une pyramide quadrangulaire ; ailleurs, ce sont des tombeaux, des obélisques, des colonnes, des urnes etc. etc. Tantôt, des groupes de fleuves ont été adossés contre des murailles ; tantôt, on a élevé des Neptunes qui, loin de dominer sur l’élément des tempêtes, voyaient à peine un filet d’eau couler à leurs pieds… »
Précieux et remarquable exemplaire imprimé sur grand papier impérial offert à l’Empereur Napoléon Bonaparte.
Napoléon Bonaparte, deuxième fils de Charles-Marie et de Marie-Laetitia Ramolino, naquit à Ajaccio le 15 août 1769 ; promu sous-lieutenant en 1785, il monta rapidement en grade et était déjà général de division en 1795 ; le 9 mars 1796, il épousait Marie-Joséphine-Rose Tascher de la Pagerie, veuve du vicomte de Beauharnais, quelques jours après avoir été nommé commandant en chef de l’armée d’Italie ; ayant renversé le Directoire par le coup d’état du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799), il se fit nommer premier consul pour dix ans (24 décembre 1799), puis consul à vie le 2 août 1802 ; il fut proclamé empereur des Français par le sénat en 1804, et fut sacré à Notre-Dame sous le nom de Napoléon 1er par le pape Pie VII, le 2 décembre de la même année ; en 1805, ayant érigé en royaume la république cisalpine, il se fit couronner roi d’Italie à Milan ; un an après en 1806, il prit le titre de protecteur de la Confédération du Rhin.
Les campagnes toujours victorieuses de Napoléon contre les puissances de l’Europe coalisée, valurent à la France un agrandissement exagéré ; les pays voisins étaient gouvernés par des frères de l’empereur qui épousa le 2 avril 1810, l’archiduchesse Marie-Louise-Léopoldine-Françoise-Thérèse-Josèphe-Lucie d’Autriche, fille de l’empereur François 1er et, après avoir fait casser pour cause de stérilité son mariage avec l’impératrice Joséphine le 16 décembre 1809. Mais l’ambition de Napoléon causa sa perte et les armées de l’Europe soulevée tout entière contre lui envahirent la France et le forcèrent à abdiquer à Fontainebleau le II avril 1814 en faveur de son fils et à accepter l’île d’Elbe en toute souveraineté (3 mai 1814). Les fautes de la Restauration l’incitèrent à rentrer en France (1er mars 1815) ; il reprit le pouvoir après un retour triomphal (20 mars), mais il fut aussitôt mis hors la loi par l’Europe ; battu à Waterloo le 18 juin 1815, Napoléon, après un règne de Cent jours, abdiqua une seconde fois en faveur de son fils le 22 juin 1815, se rendit à Rochefort et chercha un refuge sur le navire anglais « le Bellérophon ». Le cabinet anglais, abusant de la situation, le considéra comme prisonnier et le fit transporter à l’île de Sainte-Hélène (17 octobre 1815) où il mourut le 5 mai 1821.
L’empereur n’avait ni le goût, ni le temps de former une collection ; il possédait toutefois une bibliothèque, mais elle ne comprenait que des ouvrages purement classiques. Ces livres portaient sur les plats l’aigle de l’Empire, que Napoléon avait substitué aux armes des Bonaparte qui étaient : de gueules à deux barres d’or, accompagnées de deux étoiles du même.