DUMAS, Alexandre La Comtesse de Charny.

Prix : 15.000,00 

L’édition originale de La Comtesse de Charny que « l’on dévore de bout en bout ».
Edition originale rarissime – l’édition française se poursuivra jusqu’en 1855 – de l’un des remarquables romans historiques d’Alexandre Dumas dont un feuilleton télévisé vient d’être adapté.

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UGS : LCS-17792 Catégorie :

Bruxelles, Méline, 1852-1854.

14 tomes en 5 volumes in-12 de : I/ (2) ff., 273 pp., (2) ff., 268 pp., (2) ff., 270 pp. ; II/ (2) ff., 266 pp., (2) ff., 265 pp., (2) ff., 270 pp. ; III/ (2) ff., 275 pp., (2) ff., 261 pp., (2) ff., 258 pp.; IV/ (2) ff., 266 pp., (2) ff., 253 pp., (2) ff., 245 pp.; V/ (2) ff., 278 pp., (2) ff., 232 pp.

Demi-veau havane marbré à coins, dos lisses ornés, tranches jaunes. Reliure de l’époque réalisée pour la duchesse de Berry avec l’étiquette de la bibliothèque de son château de Brunsee.

149 x 97 mm.

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Edition originale rarissime – l’édition française se poursuivra jusqu’en 1855 – de l’un des remarquables romans historiques d’Alexandre Dumas dont un feuilleton télévisé vient d’être adapté.

Suite à la révolte du peuple du 6 octobre 1789, la famille royale est ramenée de force de Versailles à Paris et installée aux Tuileries. La reine Marie-Antoinette est de plus en plus injuste envers Andrée (la comtesse de Charny) parce qu’elle se rend compte que le mariage arrangé du comte (qu’elle aime passionnément) et de la comtesse de Charny peut devenir un mariage d’amour. Quittant alors le service de la reine, Andrée découvre enfin la joie de connaître son fils Sébastien, fruit de son viol par Gilbert lequel avait enlevé cet enfant à sa naissance.

Connaissant la place de Gilbert en tant que conseiller du roi, Sébastien a donc quitté Villers-Cotterêts, où il faisait ses études, pour Paris dans la crainte de ce qui pourrait arriver à son père et a effectué le trajet en compagnie d’Isidore de Charny, appelé par son frère (le comte de Charny) auprès de la reine, laissant en proie au désespoir sa maîtresse Catherine, fille du fermier Billot, ce héros de la prise de la Bastille devenu député de Villers-Cotterêts.

Le roi, plein d’espérance dans ses partisans qui ont émigrés, essaye de gagner du temps en ayant l’air de coopérer avec l’assemblée constituante tout en organisant sa fuite et celle de sa famille vers Montmédy.
Mais une succession de fatalités fait échouer cette tentative à Varennes où Isidore de Charny meurt, laissant alors seuls la pauvre Catherine et leur fils. Ange Pitou, jeune capitaine de la garde nationale, qui aime depuis longtemps Catherine, les prendra tous les deux sous sa protection, Billot ne pouvant pardonner à sa fille d’avoir été déshonorée par un noble.

La famille royale est donc arrêtée le 21 juin 1791 et ramenée à Paris au milieu de la haine et des injures populaires. Une fois la reine en sûreté, le comte de Charny repousse son amour trop exigeant et partage avec la comtesse de Charny un bonheur complet, compatissant à ses malheurs passés.
La commune et le peuple réclament la déchéance du roi mais l’assemblée royaliste constitutionnelle rechigne à l’accorder. Le roi et la reine, par leurs manœuvres, leur espoir de restaurer la monarchie d’antan, leur persistance à refuser de s’entendre avec les hommes qui auraient pu sauver leurs personnes à défaut de sauver la royauté (Lafayette, Mirabeau, Barnave…), vont être plus ou moins responsables des événements qui vont aboutir à leur chute.

En effet, le massacre de patriotes sur le champ de mars le 17 juillet 1791 (au cours duquel Billot blessé grièvement est sauvé par Pitou), le serment de respecter la constitution par Louis XVI, l’arrivée au pouvoir de la nouvelle assemblée législative (le roi ne conservant qu’un droit de veto suspensif qu’il utilise d’ailleurs à mauvais escient), les soulèvements royalistes vendéens et du midi, la déclaration de guerre à l’Autriche et les premiers revers de l’armée en avril 1792, les insurrections populaires du 21 juin puis du 10 août 1792 (au cours de laquelle meurt le comte de Charny qui, par devoir, était revenu protéger la reine en danger), l’emprisonnement de la famille royale au Temple, le massacre des prêtres et des nobles dans les prisons (dont la comtesse de Charny) le 02 septembre 1792 et la proclamation de la république par la convention le 22 septembre 1792 sont autant de faits qui amènent le procès du roi Louis XVI et son exécution le 21 janvier 1793.

C’est alors que Joseph Balsamo (ou baron Zannone), dont on a vu les manigances visant à l’instauration de la république, prévoyant la montée en puissance de Robespierre et ses conséquences, conseille à Billot et à Gilbert (membres de sa secte des Illuminés) de s’exiler en Amérique. Quant à Ange Pitou, à force d’abnégation, son amour pour Catherine aura enfin sa récompense puisqu’ils s’épouseront en février 1794.

Ce dernier volet de la série Mémoires d’un médecin est sans conteste le plus purement historique des quatre volumes.

Dumas le dit d’ailleurs lui-même dans le roman: «…nous ne reviendrons probablement jamais sur cette grande époque à laquelle nous avons déjà emprunté Blanche de Beaulieu et Le chevalier de Maison-Rouge… nous devons donc en exprimer tout ce qu’elle contient». Il avoue du reste s’être inspiré de L’histoire de la Révolution de Michelet. Cependant, malgré cette grande part historique, le talent de conteur de Dumas nous entraîne dans ce récit que l’on dévore de bout en bout.

C’est en fait à partir des événements faisant suite au retour de la famille royale à Paris après son arrestation à Varennes que le destin des personnages que nous avons suivis jusque là dans le détail va être relégué à l’arrière-plan au profit de la narration d’événements historiques. En effet, hormis Marie-Antoinette et Louis XVI dont nous allons suivre de près les sentiments et tourments au cours des différents épisodes de l’histoire de la révolution française, les autres personnages comme le comte et la comtesse de Charny, Ange Pitou, Billot, Gilbert et même Balsamo n’apparaissent plus que comme représentatifs d’une idée ou d’un groupe social ou pour terminer leur carrière dans le roman par la mort, l’exil ou l’accomplissement de leurs désirs.

Joseph Balsamo réapparaît donc dans ce volume sous le nom du baron Zannone. Dumas le confirme dans son rôle de manipulateur des individus et même des foules (il est à l’origine de l’échec de la conspiration Favras, de la mort prématurée de Mirabeau, de la montée de Robespierre, des insurrections populaires…), mais à un certain moment les événements échappent à son contrôle et dépassent ses objectifs (exécution du roi, arrivée du régime de la Terreur…).

A plusieurs reprises, Marie-Antoinette nous est montrée comme « l’instrument » dont s’est servi Balsamo pour déclencher cette révolution et l’avènement de la République.

Le personnage de Gilbert en tant que conseiller du roi apparaît souvent dans ses tentatives de conciliation entre l’assemblée, le roi et la reine, en essayant de les sauver malgré eux et malgré Joseph Balsamo.

Billot lui, de fermier plutôt modéré dans ses actes devient au fur et à mesure des événements de plus en plus fanatique et intransigeant envers le roi, les nobles et les prêtres.

Le comte de Charny délaisse l’amour despotique de la reine au profit de celui d’Andrée et malgré la connaissance de son secret ne l’en admire que plus pour son dévouement bien mal récompensé par la reine. Mais c’est quand même en défendant sa reine qu’il mourra… La comtesse, elle, aura connu bien peu de temps le bonheur auprès de celui qu’elle aimait depuis six ans (mais elle repose à son côté grâce à Gilbert, le responsable de tous ses malheurs, qui aura eu ainsi l’occasion de se racheter)…

Quant à Ange Pitou, chacune de ses apparitions est un véritable bonheur… Par son réalisme, son bon sens, sa gentillesse, sa modération, son dévouement, sa noblesse de cœur, c’est un personnage très attachant.

Il est à noter que c’est dans ce roman que Dumas nous raconte comment l’assemblée décide de transformer l’église Sainte Geneviève en Panthéon à l’occasion de la mort de Mirabeau et comment ce dernier en est exclu trois ans plus tard… (lire ce texte de Dumas). Imaginait-il en écrivant cela qu’un jour il aurait l’honneur d’y reposer ?

Signalons enfin que, en 1989, un feuilleton télévisé de Marion Sarraut a été adapté à partir des romans Ange Pitou et La comtesse de Charny.

Précieux et bel exemplaire de la Duchesse de Berry, héroïne de plusieurs romans de Dumas, de cette rarissime édition originale provenant de sa bibliothèque personnelle au Château de Brunsee.

Marie-Caroline-Ferdinande-Louise de Bourbon-Sicile, fille de Ferdinand Ier, roi des Deux‑Siciles et de Marie-Clémentine, archiduchesse d’Autriche, née à Naples le 5 novembre 1798, épousa le 17 juin 1816, Charles-Ferdinand d’Artois, duc de Berry, second fils du futur Charles X, qui fut assassiné le 13 février 1820. La duchesse de Berry, veuve à 22 ans, se consacra a l’éducation de ses deux enfants. Louise-Marie-Thérèse d’Artois et Henri-Charles-Ferdinand-Marie-Dieudonné, duc de Bordeaux, né posthume ; très courageuse, elle essaya en 1832 de fomenter en Vendée un soulèvement légitimiste qui échoua ; trahie le 7 novembre de la même année par le juif converti Deutz, elle fut enfermée dans la citadelle de Blaye où elle mit au monde une fille qu’elle avait eue du comte Hector Lucchesi-Palli, qu’elle avait épousé secrètement en 1831 ; remise en liberté en juin 1833, elle fut tenue à l’écart par la famille royale et se vit enlever la direction de l’éducation de son fils. Elle vécut à Venise et mourut le 17 avril 1870 au château de Brunsee en Styrie.

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Informations complémentaires

Auteur

DUMAS, Alexandre

Éditeur

Bruxelles, Méline, 1852-1854.