À Leyde, Ian Maire, 1637.
In-4 de 78 pp., (1) f., 413 pp., (1) p. d’avertissement et (18) ff., le dernier blanc. Plein veau fauve, double filet doré encadrant les plats, dos à nerfs orné, tranches mouchetées, infimes restaurations. Élégante reliure parisienne de l’époque.
207 x 155 mm.
Précieuse édition originale du chef-d’œuvre de Descartes.
Tchemerzine, II, 776 ; PMM, 129 ; Horblit, One hundred book famous in science, 24 ; En Français dans le texte n°90 ; Dibner, Heralds, 81 (“The Dioptrique contains the earliest statement of Willebrord Snell’s law of refraction”) ; Norman Library, 621.
Après la condamnation de Galilée en 1633, Descartes avait pris la résolution de ne laisser imprimer aucun ouvrage de son vivant. De la Hollande où l’avait conduit son aspiration à la solitude et à l’isolement, le philosophe continue cependant à correspondre avec ses proches. C’est aux instances de ceux-ci qu’il cède en publiant en 1637 une anthologie de ses recherches à laquelle il laissa le sens d’une démarche toute singulière et toute personnelle.
Après avoir pensé confier son ouvrage aux Elzevier puis à un imprimeur parisien, Descartes finit par traiter avec le libraire imprimeur Jean Maire établi à Leyde, moyennant la rémunération de 200 exemplaires d’auteur.
Œuvre fondamentale rédigée en français afin d’être plus intelligible et accessible Le Discours de la Méthode marque une étape considérable dans la progression de la pensée occidentale au XVIIe siècle.
« Le Discours de la Méthode » est suivi de 3 mémoires scientifiques, « La Dioptrique », « La Géométrie » et « Les Météores », abondamment illustrés de figures sur bois.
Descartes y mentionne par ailleurs les découvertes de Harvey sur la circulation sanguine (Exercitadio anatomica de motu cordis et sanguinis, 1628). Il s’agit de la première discussion sur ce sujet par un philosophe français.
Le Discours de la Méthode est divisé en six parties. Descartes en donne lui-même un aperçu au début de l’ouvrage : « En la première, on trouvera diverses considérations touchant les sciences. En la seconde, les principales règles de la méthode que l’auteur a cherchée. En la 3, quelques unes de celles de la Morale qu’il a tirée de cette Méthode. En la 4, les raisons par lesquelles il prouve l’existence de Dieu & de l’âme humaine, qui sont les fondements de sa Métaphysique. En la 5, l’ordre des questions de Physique qu’il a cherchées & particulièrement l’explication du mouvement du cœur & de quelques autres difficultés qui appartiennent à la Médecine, puis aussi la différence qui est entre nostre âme & celle des bestes. Et en la dernière, quelles choses il croit estre requises pour aller plus avant en la recherche de la Nature qu’il n’a esté & quelles raisons l’ont fait escrire. » L’auteur livre aussi dans la première partie sa biographie jusqu’en 1619.
Comme la plupart des livres scientifiques importants, le Discours de la Méthode a vu son prix fortement progresser depuis une vingtaine d’années.
La condition idéale pour le marché international est bien sur la reliure de l’époque.
Trois exemplaires en vélin d’époque, sans provenance significative, sont apparus sur le marché ces dernières années : le premier fut vendu 180 000 €, « Exemplaire Beguin décrit avec des “trous de vers restaurés dans la marge de plusieurs dizaines de feuillets et quelques piqûres” ; Paris, 2006 » ; le second 247 000 €, « exemplaire vendu par Christie’s London le 2 juin 2004, lot n° 54 décrit “a little light browning, a few spot” » ; le troisième proposé, il y a déjà 12 ans à New-York, fut alors adjugé 200 000 €.
Précieux exemplaire revêtu d’une élégante reliure parisienne de l’époque.