Heidelberg, Jacobus Milius, 1582.
(17) ff., (1) f.bl., 495 pp., (1) p. et 6 planches dépliantes.
[Précédé de :]
I – Peucer, Caspar. Elementa doctrinae de Circulis coelestibus et primo motu, recognita et correcta.
Wittenb., Joh. Crato, 1576.
(8) ff., 304 pp. (saut dans la pagination sans manque), 8 planches dépliantes.
Soit deux ouvrages d’astronomie reliés en 1 volume in-8, plein vélin ivoire à recouvrement, traces de liens, dos lisse peint à l’époque avec auteur, titre et marques de bibliothèque calligraphiés à l’encre noire, tranches jaspées. Reliure de l’époque.
155 x 98 mm.
II/ Précieuse et rarissime édition originale de « l’Epitome Astronomiae », l’œuvre majeure du maître de Johannes Kepler (1571-1630), l’astronome Michael Maestlin (1550-1631).
Caspar, Kepler S. 4/ ; Houzeau/L. 2747 ; Zinner 3041 ; vgl. Admas M 85 ff u. STC 585.
« Michael Maestlin (aussi appelé Mästlin, Möstlin ou Moestlin), né le 30 septembre 1550 à Göppingen en Bade-Wurtemberg, mort le 20 octobre 1631 à Tübingen, est un astronome et mathématicien allemand, connu pour être le mentor de Johannes Kepler ».
Maestlin a étudié la théologie, les mathématiques et l’astronomie au Tübinger Stift à Tübingen, une ville du Wurtemberg. Il a obtenu la maîtrise en 1571 et est devenu en 1576 un diacre luthérien à Backnang, tout en continuant ses études dans cette ville. En 1580, il est devenu professeur de mathématiques à l’université d’Heidelberg, puis à celle de Tübingen de 1583 jusqu’à sa mort.
C’est en 1582 qu’il publie son fameux « Epitome astronomiae », véritable introduction populaire à l’astronomie qui influença tant Kepler, alors son étudiant.
« Johannes Kepler… absolvierte zwar in Tübingen die Theologie, fand aber an den astronomischen Vorlesungen von Michael Mästlin (Göppingen 1550 – Tübingen 1631 ; Prof. math. Heidelberg u. Tübingen) mehr Geschmack als an der damaligen Orthodoxie (Wolf i, 24).
Kepler rejoint en 1589 l’université de Tübingen, où il reçoit une formation très complète. « Son professeur d’astronomie, Michael Mästlin, lui enseigne le système de Copernic, dont il est un prudent défenseur. »
Devenu grâce à Maestlin un partisan convaincu de l’héliocentrisme, Kepler explique dans un premier ouvrage, le Prodomus… mysterium cosmographicum, publié en 1596, pourquoi le système de Ptolémée doit, selon lui, céder la place à la représentation copernicienne du monde. Mais, hanté par les idées pythagoriciennes, il croit l’Univers construit selon une architecture géométrique. Aussi élabore-t-il un ingénieux modèle géométrique du système de Copernic, dans lequel l’orbe de chaque planète occupe une sphère circonscrite à un polyèdre régulier et inscrite dans un autre. En fait, il a la conviction que le nombre de planètes, leurs distances au Soleil et leurs vitesses de révolution ne sont pas le fruit du hasard. Une étude systématique du mouvement de la planète Mars, après de laborieux calculs qu’il contrôle grâce aux observations précises de Tycho Brahe, le conduit à renoncer à l’hypothèse d’un mouvement circulaire – admise depuis Aristote- au profit d’une orbite elliptique. Ce travail amène Kepler à la découverte des deux premières lois qui vont immortaliser son nom. Il les publie en 1609 dans son Astronomia nova. La première énonce que chaque planète décrit dans le sens direct une ellipse dont le Soleil occupe un des foyers ; la seconde que les aires décrites par le rayon vecteur allant du centre de la planète au centre du Soleil sont proportionnelles aux temps employés à les décrire. Kepler s’efforce ensuite de démontrer l’existence d’un rapport harmonique entre la plus grande et la plus petite vitesse des planètes. Il découvre ainsi la troisième loi fondamentale du mouvement des planètes, qu’il publie en 1619 dans son Harmonices mundi : les carrés des périodes de révolution des planètes sont proportionnels aux cubes des grands axes de leurs orbites.
Cette édition originale est ornée de nombreuses gravures sur bois astronomiques et mathématiques dont une avec des parties mobiles.
I / En tête du volume fut reliée à l’époque l’édition rare de Caspar Peucer : « Elementa doctrinae de Circulis coelestibus et primo motu ».
I. Houzeau / L. 2556 ; Zinner 2743 ; vgl. Adams P 936 u. STC 689.
« C’est le premier livre d’une certaine valeur écrit dans les idées de Copernic. Les ouvrages de Peucer sont inscrits à l’Index Librorum Prohibitorum » (H.L.)
Caspar Peucer (1525-1602), astronome et mathématicien, fut l’ami de Melanchton.
Les « Elementa doctrinae de circulis coelestibus » constituent sa principale contribution à l’évolution de la science astronomique.
« Cet ouvrage qui eut beaucoup de vogue dans le temps, est rédigé d’après les principes de Copernic ».
Il est orné de nombreuses figures astronomiques avec parties mobiles.
Superbe volume contenant deux textes astronomiques majeurs très rares, fort bien conservé dans son vélin à recouvrement de l’époque.
En dehors de l’Allemagne, nous n’avons pu localiser que deux exemplaires de la rare édition originale du texte de Maestlin dans le monde : Edinburgh University Library et Adler Planetarium aux Etats-Unis.