S.l.n.d. [1642].
Album in-folio de 1 frontispice et 22 gravures sur bois (sur 23, manque la planche appelée « Bragato ») montées sur des feuilles de papier vergé dans des fenêtres. Les gravures mesurent 145 x 95 mm.
Reliure du XXe siècle en cartonnage de papier marbré.
304 x 207 mm.
Très rare et splendide suite de gravures dédiée aux costumes typiques du carnaval de Venise.
Colas 317 et Lipperheide, 3168 (23 planches). Manque à Cicognara, Ruggieri et Vinet.
Porter des masques extravagants était une tradition du carnaval de Venise, et visait en quelque sorte à créer une certaine égalité entre les classes sociales.
Ces déguisements pouvaient correspondre à des personnages tels que l’homme sauvage ou le démon, ou à des caricatures de gens ordinaires : paysans, maîtres, poètes ou musiciens.
Francesco Bertelli était un écrivain, éditeur et typographe installé à Padoue dans la première moitié du XVIIe siècle.
« Il contribua à exporter l’idée de Venise comme une ville des plaisirs, regorgeant de courtisanes et de caractères de la commedia dell’arte. Dans le volume de plusieurs dizaines de gravures qu’il publia en 1642 et dont nous conservons des versions différentes, ‘Il Carnevale Italiano Mascherato…’, il a fait la somme des masques variés qui participaient habituellement au carnaval de Venise. C’est le premier véritable répertoire rassemblant les costumes qu’on y rencontrait. Douze planches proviennent du recueil de son père Pietro (Diversarum nationum habitus) paru en 1591 sur les costumes de diverses nations, d’autres s’inspirent des livres de costumes de Ferdinando Bertelli en 1563, de Cesare Vecellio en 1590 et de Giacomo Franco en 1610. Les personnages représentés, parfois seuls, souvent en couples ou en trio, constituent les types de masques auxquels on se réfère en général quand on cherche à imaginer comment on se déguisait au milieu du XVIIe siècle. Marquées par l’esprit des collections de costumes et accompagnées dans certaines versions de deux lignes de commentaires, les gravures de Francesco Bertelli montrent des personnages en pied qui semblent souvent se donner en spectacle. Nulle part n’y figure encore la bautta même si parfois semble s’ébaucher un ‘volto’. Des planches de Bertelli ont à leur tour été insérées dans certains volumes de l’Itinéraire d’Italie d’Andrea et Frans Schott, connu aussi sous le nom de Francesco Scoto, qui fut utilisé par les pèlerins et par de nombreux voyageurs au fil de ses multiples rééditions de 1600 à 1761. C’est dire combien elles constituent un creuset de la diffusion des images du carnaval auprès d’un large public. On possède des recueils de gravures de comédiens italiens du XVIe siècle, mais peu d’autres représentations gravées et a fortiori peintes du carnaval de Venise au XVIIe siècle. » (G. Bertrand, Histoire du carnaval de Venise).
Précieux exemplaire de cet illustré d’une grande rareté consacré aux costumes du carnaval de Venise au XVIIe siècle.
Very rare: only 3 copies have appeared at auction in at least 30 years, most recently at Christie’s New York, 12th June 2009.
Plate counts vary from copy to copy, from 23 in the Colas and Lipperheide copies to the Correr Museum copy in Venice, which appears to be the most complete with 28 plates.
Voir l’article de Lina Padoan Urban (« Il Carnavale Veniziano, nelle Maschere incise da Francesco Bertelli, » in Il Polifilo, Milano, 1986) qui tente de determiner la composition de cette suite et ses différents tirages.