Chine, Pékin, 1696.
In-folio de (52) pp. Trace d’une petite galerie de vers anciennement restaurée. L’ensemble est monté sous forme de dépliant « à l’accordéon » (Leperello). Cachet rouge en tête du volume.
L’album est protégé par deux plats en bois massif. Il est conservé dans sa rare reliure du XVIIIe siècle, identique à celle de la Bibliothèque Nationale, Département des Estampes. Pièce de titre en papier sur le plat supérieur.
348 x 282 mm.
Edition originale de cet album commandité par l’empereur chinois Kangxi en 1696, comportant ses poèmes et ses sceaux.
Il y eut plusieurs tirages de cette édition et le présent exemplaire ne présente pas le tout premier tirage des bois.
Il s’agit d’un ouvrage majeur de la littérature illustrée de la dynastie Qing (1644-1912) que le savant Yao Shi commenta de la façon suivante : « Que ceux qui verront cet album ne le regardent pas à la légère ».
L’ouvrage présente 46 poèmes composés et calligraphiés par l’Empereur de Chine, Kangxi 康熙.
Cet empereur, contemporain de Louis XIV, régna de 1662 à 1722. C’était un souverain tolérant qui laissa la Chine ouverte aux influences bouddhistes et chrétiennes en utilisant les connaissances mathématiques, géographiques et astronomiques des Jésuites.
L’album est orné de 46 superbes gravures sur bois de grand format (24 x 24 cm) qui illustrent chacun des poèmes de l’empereur.
Elles représentent les travaux des champs et la vie quotidienne des paysans chinois au XVIIe siècle.
Ces gravures furent réalisées à partir de peintures sur soie de Jiao Bingzhen.
Après avoir commandité la publication du présent album réunissant ses poèmes, Kangxi ordonna la gravure de répliques fidèles sur des planches de bois des superbes peintures sur soie de Jiao Bingzhen, 焦秉貞 (1689-1726), afin de les diffuser sous forme d’imprimé.
A cette époque, la sériciculture n’était plus la technique secrète jalousement gardée.
Les peintures originales sur soie sont aujourd’hui perdues, et le présent ouvrage est une reproduction xylographique ordonnée par l’empereur Kangxi en 1696.
Les poèmes de l’empereur, imprimés dans l’espace laissé vide au-dessus des gravures, furent traduits par Bernhard Fuehrer, célèbre sinologue de l’université de Londres.
Les 46 illustrations sont les suivantes:
Première partie: Les travaux des champs :
1. Le trempage des semences ; 2. Le labour ; 3. Le hersage ; 4. Le hersage en profondeur ; 5. Le nivellement ; 6. Les semailles des pousses ; 7. La poussée des jeunes plants ; 8. L’amendement ; 9. L’extraction des jeunes plants ; 10. Le repiquage ; 11. Le premier sarclage ; 12. Le deuxième sarclage ; 13. Le troisième sarclage ; 14. L’irrigation ; 15. La moisson ; 16. La mise en meules sur l’aire ; 17. Le battage ; 18. Le pillonage ; 19. Le criblage ; 20. Le vannage ; 21. Le passage à la meule ; 22. L’engrangement ; 23. L’offrande aux esprits.
Deuxième partie: Les travaux de la soie :
24. Le bain des graines ; 25. Le deuxième sommeil ; 26. Le troisième sommeil ; 27. Le grand réveil ; 28. Le filage ; 29. La répartition des claies ; 30. La cueillette des feuilles de mûrier ; 31. La montée sur les litières ; 32. Le chauffage des claies ; 33. Le délitage ; 34. Le triage des cocons ; 35. L’enfouissement des cocons ; 36. Le trempage de la soie ; 37. Les papillons ; 38. L’offrande de remerciement ; 39. La trame ; 40. Le tissage ; 41. Le travelage ; 42. La chaine ; 43. La teinture ; 44. Le tissage à ramages ; 45. La coupe de la soie ; 46. La confection des vêtements.
Précieux exemplaire de ce superbe ouvrage commandité par l’empereur chinois en 1696, conservé dans sa rare reliure du XVIIIe siècle constituée de deux plats de bois massif.
Nous avons pu localiser 3 exemplaires de ce rare ouvrage : à la B.n.F. (Département des estampes), Oxford Library et Amsterdam.