Paris, Gilles Corrozet, 1555.
3 parties en 1 volume in-4 de (12) ff., 211 ff,, (1) f. de privilège, 1 carte dépliante, 45 gravures sur bois dans le texte. Vélin souple à recouvrement, dos lisse avec le titre à l’encre, titre manuscrit sur la tranche inférieure, restes d’attaches. Reliure de l’époque.
227 x 158 mm.
Troisième édition augmentée de cet ouvrage recherché, fruit des voyages en Orient du naturaliste Pierre Belon (1517-1564).
Brunet, I, 762 ; Nissen ZBI 304 ; Nissen, Botanische, 132.
« Livre recherché » (Graesse, Trésor de livres rares, I, 331).
« Livre orné de nombreuses figures sur bois dans le texte, se rapportant pour la plupart à l’histoire naturelle ; quelques-unes représentent des costumes orientaux. Toutes les éditions de cet ouvrage sont très recherchées. » (Bibliothèque de Backer, n°2782).
Il eut une grande influence sur l’histoire, la géographie et l’histoire naturelle du Proche et du Moyen-Orient.
Belon parcourut le Levant de 1546 à 1549, et il en rapporta un grand nombre d’observations nouvelles sur l’histoire naturelle et sur les mœurs et les coutumes des populations des régions traversées (avec leurs costumes).
Ce voyage lui permit de visiter la Grèce, où il découvrit le mont Athos, la Turquie, l’Égypte où il explora Alexandrie et Le Caire, la Judée, l’Arabie et la Palestine. Son récit comporte ainsi des descriptions inédites de monuments antiques ou des villes où il séjourne.
Il s’agit de l’un des premiers voyages naturalistes de l’histoire.
Curieux de tout, Belon collecte de nombreuses observations en histoire naturelle mais aussi en archéologie et sur la vie des peuples qu’il côtoie. Il revient en France en 1549 et obtient du roi Henri II une pension de 200 écus qui lui permet de poursuivre ses recherches.
C’est l’ouvrage le plus documenté et le plus détaillé à cette date, en français, sur ces régions.
Le Cardinal de Tournon, protecteur éclairé des sciences et des lettres, eut à cœur d’être le mécène de Pierre Belon et s’il ne lui a pas inspiré l’idée de son grand voyage en Orient, il en fournit au moins généreusement les frais.
Ce qui engagea Belon à entreprendre sa pérégrination, ce fut le désir de voir de près les plantes et les substances médicamenteuses dont il avait lu l’histoire dans les livres.
Ce voyage en Orient, qui ne devait d’abord avoir pour but que l’étude des drogues, devint par ses résultats, une véritable expédition scientifique.
« Belon visita successivement la Grèce, l’île de Crète, Constantinople, l’île de Lemnos, l’île de Thasos, le mont Athos, la Thrace, la Macédoine, l’Asie Mineure, les îles de Chio, de Mételin, de Samos, de Rhodes. Là il s’embarqua pour Alexandrie, vit Le Caire, parcourut la basse Egypte ; de là il entra en Palestine, en passant par l’Isthme de Suez et le mont Sinaï. Il visita Jérusalem, le mont Liban, Alep, Damas, Antioche, Tarsus, et revint à Constantinople par l’Anatolie. A Rome il rencontra son généreux protecteur le cardinal de Tournon.
L’intrépide voyageur fit plus qu’il n’avait promis : non seulement il enrichit l’histoire naturelle d’un grand nombre d’observations entièrement neuves, mais il fit encore connaitre les ruines, les antiquités et l’état religieux et moral des contrées qu’il avait parcourues. Belon consigna les résultats de son voyage dans un ouvrage fort remarquable ». Michaud.
« His [Observations] was the most documented account of the Levant which had appeared up to that time. Of importance is his description of Cairo after 30 years of Turkish occupation » (Blackmer 115).
L’illustration se compose d’un titre gravé, de nombreuses lettrines, bandeaux et culs-de-lampe et de 45 gravures sur bois dans le texte représentant des arbres, des animaux variés (y compris une girafe…), une vue des alentours du château d’Abydus en Turquie et une grande vue de la ville d’Alexandrie, des plantes, des costumes…
Cette édition renferme en outre un portrait de Belon à l’âge de 36 ans et une grande carte dépliante du mont Sinaï qui ne sont pas dans l’édition de 1553. Cette carte manque à la plupart des exemplaires.
Précieux exemplaire conservé dans son authentique reliure en vélin souple de l’époque.
Provenance : sur le feuillet de titre, plusieurs ex-libris manuscrits « de Marest Dalge », probablement Antoine de Marest (mort en 1672), seigneur d’Alge et avocat général de la Cour des Aides de Normandie. L’exemplaire comporte aussi les ex-libris gravés de deux membres de la famille de Mareste, avec armes de la famille et leur devise parlante « A Dieu seul je Mareste » — ex libris manuscrit « ex-libris monasterii B.M. de bono nuntio 1718 ».
