Paris, Didot l’ainé, 1772.
In-4 de xii pp., 397 pp., (2) pp, 33 planches hors texte en couleurs numérotées de 1 à 12 et de 1 à 21, dont 5 dépliantes et 3 avec des rehauts d’or et d’argent. Plein veau fauve granité, double filet à froid autour des plats, dos à nerfs orné, pièce de titre de maroquin rouge, coupes décorées, tranches rouges. Reliure de l’époque.
255 x 200 mm.
Édition originale et première édition européenne du célèbre « Art de la Guerre » du stratège chinois Sun Tzu (544-496 B.C.).
Löwendahl 560 ; Brunet, VI, 8572 ; Sloos, Warfare 3131.
Cette traduction française fut donnée par le Père Joseph Amiot (1718-1793), missionnaire jésuite installé à Pékin.
« Les Chinois comptent six ouvrages classiques sur l’art de la guerre, et tout militaire qui aspire aux grades, doit subir un examen sur chacun de ces livres. Le P. Amiot n’a traduit que les trois premiers, avec quelques fragments du quatrième, parce qu’ils contiennent toute la doctrine des Chinois sur la guerre ». (Biographie générale, II, p. 374).
This is “a work of wide-ranging influence on both Eastern and Western culture, it has been accepted as a definitive work on strategy, military or otherwise”.
“Amiot, a Jesuit, reached Beijing in August 1751 and stayed there until his death in 1794. Over more than forty years studying China’s culture Amiot became largely responsible for much of what the West came to know about China.
Sun Tzu’s ‘Art of War’ is one of the most influential works written on the strategy and tactics of warfare. Sun Tzu (544-496 B.B.) was a Chinese military strategist, revered throughout Asia but virtually unknown in Western culture until Amiot’s translation. In this classic work he treats of management, environment, leadership and creativity, among other topics. Amiot was an important conduit for Western knowledge of the Chinese culture. In addition to the Art of War, he was translator for and confident of the Qianlong Emperor, wrote a biography of Confucius, an authoritative Manchu dictionary and other works of history, science, music and art”.
Il faudra attendre 1910 pour qu’une traduction anglaise complète de cet ouvrage voie le jour.
L’Art de la guerre (孙子兵法 ; pinyin : Sūn Zǐ bīngfǎ ; littéralement : « Méthodes militaires de Maître Sun ») est un court traité de stratégie militaire chinois, datant de la période des Printemps et Automnes. Attribué au stratège Sun Zi (孙子 ; pinyin : Sūn Zǐ, littéralement : « Maître Sun » ; souvent appelé « Sun Tzu » en Occident), le texte s’articule autour de treize chapitres consacrés à l’analyse rationnelle des différentes dimensions de la guerre et qui dégagent les principes de la poursuite intelligente d’une guerre victorieuse : fondée sur une stratégie indirecte, toute d’économie, de ruse, de connaissance de l’adversaire, d’action psychologique, destinée à ne laisser au choc que le rôle de coup de grâce asséné à un ennemi désemparé.
La conception implicite de la guerre, telle qu’envisagée par Sun Zi, s’inscrit dans un monde où celle-ci se pratique au sein d’une même société, la Chine impériale, avec des buts limités et dans le cadre de règles généralement acceptées, avant les invasions barbares qui détermineront la stratégie défensive de la Chine derrière sa Grande muraille.
Premier des classiques militaires chinois dans la renommée vient peut-être de la date de composition, L’Art de la guerre est l’élément fondamental d’un riche corpus de réflexion stratégique compilé en 1078, à l’instigation de l’empereur Shenzong de la dynastie Song (宋神宗 ; pinyin : Sòng Shénzōng ; littéralement : « Ancêtre spirituel des Song »), sous le titre des Sept classiques de l’art militaire.
L’Art de la guerre a exercé une influence considérable sur les traditions militaires chinoises et japonaises, et il est toujours enseigné en Chine, à Taïwan et dans l’ensemble des écoles militaires du monde sinisé ; il constitue le fondement de la pensée stratégique contemporaine en Asie.
L’œuvre est traduite en 1772 par le père jésuite français Joseph-+Marie Amiot et connaît un grand succès avant de tomber dans l’oubli.
La traduction en anglais par Lionel Giles en 1910, puis la victoire de Mao Zedong en 1949, ramènent l’attention sur ce manuel de stratégie indirecte.
L’Art de la guerre devient un canon de la pensée stratégique occidentale, à son tour profondément influencée par ce traité qui analyse, avec une avance considérable, la guerre comme une affaire d’importance vitale pour les États, pouvant en tant que telle se prêter à une analyse rigoureuse et dont la paix dicte le sens.
Il est orné de 33 planches dessinées et gravées pour la plupart par Philibert Boutrois dont 5 dépliantes. Elles dépeignent des formations de combat, des armures, des arcs, épées, bannières, des exercices militaires,…
Précieux exemplaire dont l’ensemble des 33 planches ont été finement enluminées à l’époque, certaines présentant des rehauts d’or ou d’argent.
Exemplaire d’une parfaite fraicheur aux couleurs très vives conservé dans son élégante reliure de l’époque.
Un fac simile de cet ouvrage a été édité par la B.n.F. en 2012