Paris, Charpentier, 1874.
In-8, [4] f. (le 1er blanc), 296 p., maroquin noir, dos à 5 nerfs, auteur, titre et date dorés, double filet doré aux plats, doublure de maroquin brun, bordée d’un jeu de filets multiples dorés, doubles gardes de satin brodé à motif floral vert, et de papier marbré, tranches dorées sur témoins, couv. Conservées. Reliure en maroquin doublé de l’époque signé de Marius Michel.
224 x 150 mm.
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Edition originale : un des 12 exemplaires de tête sur papier de chine (n° 4).
Le plus cher des exemplaires décrits par Carteret : « Claude Lafontaine, 1923, maroquin tête de négre doublé de maroquin brun, couv. (Marius Michel), ex. sur Chine, 2 220 F. ».
« Il existe des couvertures sur papier bleu clair foncé pour les grands papiers avec un second plat, le fleuron de l’imprimerie Claye » (cas du présent exemplaire).
Carteret, Le trésor du bibliophile romantique, 269. Clouzot. Guide du Bibliophile, 121.
L’idée précise de la « Tentation » fut donnée à Flaubert en 1845 par un tableau de Breughel qu’il vit à Gènes. Il l’écrivit en 1848-1849 et renonça à la publier sur l’avis de Louis Bouilher et de Maxime du Camp (Correspondance).
Il y revint à nouveau après avoir publié « Madame Bovary » en 1856 puis réécrivit complètement son œuvre de 1869 à 1872, après « L’éducation sentimentale ».
« La Tentation de Saint Antoine » à laquelle Flaubert songea pendant 30 ans est certainement son œuvre la plus significative qui illustre le mieux sa conception de l’art.
Ce roman lui a permis de se livrer à ces « éperdûments de style », à ces « gueulades lyriques » où il voyait le plus sûr moyen de se donner les voluptés d’esprit qu’il souhaitait.
Rédigée de 1849 à 1874 elle permet de suivre les progrès de la méthode de Flaubert et l’affermissement de son style.
Cette œuvre, la plus chère à l’écrivain, a été avant toute chose, pour lui, le moyen de rassembler ses rêves sur le vieille Orient et le voyage qui marqua sa vie.
« Revue de toutes les anciennes formes religieuses, cortège de tous les hérésiarques, défilé des idoles les plus étranges, apparition d’Hélène et de la reine de Saba, pullulement d’animaux fantastiques comme pouvait le recréer une imagination exaltée qui s’excitait dans son exaltation et qui était douée d’une merveilleuse puissance de se traduire visiblement ».
Provenance : Raymond Claude-Lafontaine, bibliophile et secrétaire de la Société normande du livre illustré (mention dorée au bas de la doublure). Exemplaire cité par Carteret (vente en 1923). Ex‑libris monogrammé MB.
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