MOLIERE La critique de l’escole des femmes. Comédie.

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Édition originale rare de « La critique de l’escole des femmes » de Molière.
Exceptionnel exemplaire conservé dans sa première reliure en veau de l’époque, condition rarissime.

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Paris, Guillaume de Luyne, 1663.

In-12 de (5) ff. et 117 pages. Veau granité, dos orné, tranches mouchetées de rouge. Reliure de l’époque.

146 x 83 mm.

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Édition originale rare.

Pièce capitale dans la querelle de L’Escole des femmes, dans laquelle Molière présente sa théorie théâtrale et expose ses idées sur le genre comique.

La Critique est née de la nécessité où il était de répondre à ses détracteurs. […] Molière y parle en son propre nom sous le truchement de ses simulacres, avant de faire sous peu l’apprentissage du « je », […]. La noblesse et la cour y font leur entrée. La Critique annonce et esquisse Le Misanthrope. Dans la Critique, il revendique le droit au plaisir pour le spectateur de Théâtre (Alfred Simon, Molière, une vie).

« Achevé d’imprimer pour la première fois, le 7 aoust 1663.

L’impression ayant été surveillée par Molière, son orthographe est intéressante ; ainsi, dit M.P. Lacroix, il écrit : la plus-part, obcenité, soupé, etc.

L’action se déroule dans le salon d’une femme d’esprit, Uranie. Trois dames (la maîtresse de maison qui défend Molière, Elise, la cousine d’Uranie, et Climène), un chevalier, Dorante, qui est pour ainsi dire Molière lui-même, et un poète, le pédant Lysidas, discutent de l’événement théâtral du jour : L’Ecole des femmes. Climène trouve la pièce offensante pour son goût précieux et son sens moral ; le marquis, qui ne l’a pas vue, la critique et la trouve « du dernier détestable » parce qu’elle a plu au parterre. Quant au poète, il la juge mal faite et, après l’avoir décomposée en « protase », « épitase » et « péripétie », estime qu’elle n’est pas conforme aux règles traditionnelles. Dorante, qui défend l’ouvrage, réplique que les fameuses règles « ne sont que quelques observations que le bon sens a faites sur ce qui peut ôter le plaisir que l’on prend à ces sortes de poèmes… Le même bon sens qui les a faites autrement les fait aisément tous les jours, sans le secours d’Horace et d’Aristote ». La grande règle est de « plaire », plaire à la Cour, mais aussi au parterre, et pour cela il faut « peindre d’après nature ». Mais ce n’est pas tout, encore « faut-il plaisanter. Et c’est une étrange entreprise que de faire rire les honnêtes gens ». Et Dorante de s’en prendre aux pédants, aux précieux, à tous ceux qui, sous un prétexte ou un autre, boudent leur plaisir. Œuvre de circonstance, cette pièce a le mérite de refléter, avec fidélité et mouvement, les divers points de vue qui s’affrontèrent à l’époque, à tel point que l’on peut parler d’une véritable « querelle » de l’Ecole des femmes. Molière nous y fait connaître sa position, développe son esthétique et montre à quel point il possédait l’art d’organiser une pièce et d’occuper une scène. Il reprendra d’ailleurs la structure de la « comédie de salon », qu’il venait ainsi d’inventer, pour son Misanthrope. A l’œuvre du dramaturge il y eut d’innombrables répliques, et la querelle dura toute l’année 1663 (Donneau de Visé : Zélinde ou la Véritable Critique de « l’Ecole des femmes » ; Boursault : Le Portrait du peintre ; etc).

Précieux exemplaire de l’édition originale relié en plein veau décoré de l’époque à grandes marges (hauteur : 146 mm), condition rarissime. Tchémerzine ne cite aucun exemplaire en reliure de l’époque.

De la bibliothèque Gaston Calmann-Lévy.

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Auteur

MOLIERE