La Haye, Pierre de Hondt, 1728-1739.
6 volumes in-folio de: I/ (8) pp. dont 1 frontispice grave à pleine page, viii, 558 pp., (77) pp. de table, 72 gravures à pleine page ou double-page ; II/ (4) ff. dont 1 page de dédicace gravée, 579 pp., saut dans la numérotation sans manque pp.355-358, 462-465, 38 gravures à pleine page ou double-page ; III/ (10) pp., 590 pp., saut arrière dans la numérotation sans manque pp.395-292, 572-575, 17 gravures à pleine page ou double-page ; IV/ (2) pp., 632 pp., 58 pp., 50 pp., 16 gravures à pleine page ou double-page ; V/ (12) pp. dont 1 frontispice gravé à pleine page, 378 pp., (2) pp., 32 gravures à pleine page ou double-page ; VI/ (4) pp., 530 pp. (512 pp. et saut en arrière dans la numérotation sans manque 507-530), (28) pp, 38 gravures à pleine page ou double-page. Soit un total de 215 gravures hors-texte.
Plein maroquin rouge, triple filet doré avec fleuron d’angle autour des plats, dos à nerfs ornés de motifs floraux dorés, roulette dorée sur les coupes, roulette dorée intérieure, tranches dorées. Reliure de l’époque.
405 x 257 mm.
Édition originale et premier tirage de l’un des plus rares et des beaux livres illustrés du début du XVIIIe siècle, orné de 2 frontispices, 6 fleurons, 3 vignettes et 213 superbes estampes à pleine ou double page dessinés et gravés par Bernard Picart, Hoët, Houbraken, Carrache, Von Leiden, Bourdon, Folkema, Beauvais, Bleyswych et Raphaël.
Cohen 940; Reynaud 492; Brunet, V, 150.
« Les planches, au nombre de 212, qui font partie de ce livre, et dont plusieurs sont fort belles, ont été gravées de 1705 à 1720, et elles ont paru séparément, avant qu’on songeât à les insérer dans les Discours de Saurin, mentionne Brunet (Manuel du Libraire et de l’amateur, V, 150).
Il poursuit ainsi : « Saurin a écrit les Discours des deux premiers volumes ; la suite de l’Ancien Testament est de Roques, pasteur de Bâle, et c’est Beausobre fils qui est auteur du Nouveau Testament. Les exemplaires ont été tirés sur quatre sortes de papier, dont la qualité est indiquée au bas des titres de chaque volume ; le papier ordinaire ou médian, se vend de 80 à 100 fr. – Le papier royal, de 120 à 150 fr. — Le papier super-royal (qui a la réputation de contenir de bonnes épreuves, quoique cela ne soit vrai que pour quelques exemplaires), de 150 à 200 fr — Le papier impérial, de 200 à 250 fr ».
Complet des frontispices par Bernard Picard (t. I) et Gérard Hoet (t. V), des vignettes par Gérard Hoet (1648-1733) et Arnold Houbraken (1660-1719) répétées sur les titres, des vignettes de dédicace, des très nombreux culs-de-lampe de grandeur variée (surtout aux tomes I et Il), des lettrines et des 212 grandes gravures hors texte (26 sur doubles pages) légendées en hébreu, anglais, allemand, latin, français et néerlandais, gravées d’après les dessins de Carrache, Philippe de Champagne, Raphaël, Charles Le Brun, Houbraken, Bernard Picart, Carlo Maratta etc. par les meilleurs graveurs français et hollandais de l’époque. Plusieurs in texto émaillent également les volumes et le tome 1 contient même une gravure à pleine page. Le tome I contient la dédicace au roi de Grande-Bretagne et le tome V, celle à Monseigneur le Prince royal. Les pp. 111-112 sont reliées en double in fine (i.e. carton ?), le tome VI comporte les pp. 507-512 titrées « Table des passages l’écriture sainte » les pp. 507-530 titrées « Preuves des citations du sixième volume ». Tous les tomes ont un «Avis au relieur», ceux des t. I et V l’étant sur un feuillet imprimé à part relié in fine (complet). Le tome I avait déjà été imprimé à Amsterdam, chez Henri du Sauzet, en 1720. Les planches ont été gravées de 1705 à 1720, ce qui explique la participation de Houbraken mort en 1719, et ont alors paru séparément ou parfois en recueil.
Jacques Saurin (Nîmes 1677-1730 La Haye), prédicateur protestant d’origine française, fut pasteur à Londres et, à partir de 1705, à La Haye. Il est l’auteur des deux premiers tomes, continués pour l’Ancien Testament par Roques, pasteur à Bâle, et pour le Nouveau Testament par Charles-Louis de Beausobre (1690-1753), pasteur de l’Église réformée de la communauté française à Buchholz, Hambourg, Altona et Berlin.
Précieux et superbe exemplaire relié en maroquin de l’époque provenant de la Bibliothèque de Montesquieu au château de la Brède et portant le cachet de sa bibliothèque sur les titres.
La provenance de ce précieux exemplaire de la célèbre Bible protestante est d’autant plus passionnante lorsque l’on se souvient de la ferveur catholique de Montesquieu à la fin de sa vie. Ainsi, l’Année littéraire, à moins de distance d’un mois de l’époque de la mort de Montesquieu résumait fidèlement les faits en ces termes : « La Religion est devenue l’espoir unique de Montesquieu, et son dernier asyle. Il lui a soumis son cœur, son esprit et ses ouvrages ; il a demandé qu’on retranchât de ses livres tout ce qui pouvait blesser le chrétien et le catholique. Il s’est confessé et a reçu les sacrements de l’Église. M. le curé de Saint-Sulpice l’a exhorté avec cette sagesse, cette douceur et cette onction qui caractérisent le pasteur tendre et éclairé. Les pères Castel et Routh, jésuites, ont eu aussi l’honneur de recueillir les derniers soupirs de ce grand homme. »
Ex libris de P. Brunet.