[ORDRE DE SAINT MICHEL]. Le Livre des Statuts & ordonnances de l’ordre Sainct Michel, estably par le treschrestien Roy de France Loys unzieme de ce nom… Institution de l’office de Prevost et maistre des ceremonies, avec autres statuts & ordonnances sur le faict dudit ordre.

Vendu

Précieux volume imprimé à Paris vers l’année 1550.
Ouvrage sur peau de vélin, relié aux armes et emblèmes de Henri II et Diane de Poitiers.

S. l. [Paris], vers 1550.

In-4 de (40) feuillets (A-K4), le dernier blanc. Plein maroquin fauve souple dit « de Constantinople », aux armes et emblèmes de Henri II, double encadrement de filets dorés et à froid avec fleurs-de-lys dorées aux angles, armes royales accompagnées du croissant de Diane dorées au centre, arcs dorés aux quatre angles intérieurs, carquois dorés au centre de chaque côté en bordure de l’encadrement, dos à cinq nerfs orné de filets à froid et de fleurs-de-lys dorées, tranches dorées, tâches et restaurations d’usage aux coiffes et coins. Reliure armoriée de l’époque.

216 x 154 mm.

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La lutte contre Charles-Quint :

Pour tenter de rassembler la noblesse autour de la monarchie et surtout pour lutter contre l’attrait de l’ordre de la Toison d’or des ducs de Bourgogne, Louis xi avait fondé l’ordre français de Saint-Michel, en avait promulgué les 66 prescriptions au Plessis-lez-Tours lors de son entrevue, le 1er août 1469, à Péronne avec Charles le Téméraire et avait alors créé 36 chevaliers. Après la mort du Téméraire, en 1477, Louis xi, ayant annexé la Bourgogne, la Picardie et l’Artois, compléta ces statuts et les fit à nouveau promulguer. L’ordre prenait la suite des ordres militaires et de chevalerie du Moyen Âge relayés par ceux issus des croisades. Ce réseau de prescriptions légales, sociales, politiques, financières et autres, liait, d’une façon inextricable, les chevaliers à la personne royale. On trouve là une des premières expressions de la toute puissance de la monarchie.

François Ier entreprit de donner une vigueur nouvelle à l’ordre de Saint-Michel après la défaite de Pavie. La présente publication marque la volonté du roi Henri ii, après la mort en 1547 de François Ier et son propre avènement, de mener victorieusement la lutte contre Charles-Quint.

Belle impression en lettres rondes, ornée de grandes lettres décorées à fond clair.

Exemplaire imprimé sur peau de vélin, destiné à un dignitaire de l’Ordre.

Le relevé établi par Van Praet (Catalogue des livres imprimés sur vélin de la Bibliothèque du Roi, v 121-123 et vi, 138 et 171), recense une vingtaine d’exemplaires imprimés ainsi sur peau de vélin dont deux conservés à la B.n.F. et douze dont la trace s’est perdue. Mirjam M. Foot en relève quinze revêtus de leur reliure d’origine.

Reliure de l’atelier du relieur du roi, aux armes d’Henri ii accompagnées des emblèmes de Diane chasseresse. Ces exemplaires de présent, destinés à être offerts par le souverain aux trente-six chevaliers de son ordre, ont été reliés dans l’atelier de reliure royale de Fontainebleau, qui fut dirigé par Gomar Estienne puis, vers 1559, par Claude de Picques.

Les fers aux deux motifs de l’arc et du carquois sont apparus dans le matériel de l’atelier du relieur du roi en 1549 (cf. M.-P. Laffitte et F. Le Bars, Reliures royales de la Renaissance : la Librairie de Fontainebleau 1544 – 1570, 1999, p. 180, n° 90). Une reliure identique sur le même ouvrage se trouve à la Bibliothèque nationale d’Autriche, à Vienne décrite et reproduite dans O. Mazal Europäische Einbandkunst 1970, n° 123. Quelques autres exemplaires sont également reliés aux armes de Henri II, avec des variantes dans la disposition des emblèmes de Diane. Van Praet signale l’exemplaire de la Réserve de la B.n.F. (mais relié en veau et non en maroquin), celui de McCarthy (cat. I, p. 197, n° 1239) et deux exemplaires en possession, en 1803, des De Bure. Le catalogue Gumuchian, XII, n° 38, décrit un exemplaire en veau, où les allusions à Diane se limitent au seul croissant dans les armoiries du roi, ni l’arc ni le carquois n’apparaissant dans la décoration ; le catalogue de la collection Whitney (Hoff, I n° 61, pl. 30), en reproduit un autre en maroquin, avec les arcs et carquois disposés à l’inverse du présent exemple : les carquois à l’intérieur, les arcs à l’extérieur de l’encadrement, disposition qu’on retrouve aussi sur l’exemplaire en maroquin de Biblioteca Casanatense à Rome qui fut donné par Henri II à Giordano Orsini en 1557 à Saint-Germain-en-Laye, le jour où celui-ci fut reçu dans l’ordre (cf. Piccarda Quilici, Legature antiche e di pregio [della Biblioteca Casanatense], 1995, n° 340 et fig. 151). Quant à l’exemplaire de Selden à la Bodleian Library, également en maroquin, il fait alterner arcs et carquois tant aux angles intérieurs du panneau central qu’en bordure de celui-ci (reproduit dans le catalogue de l’exposition Fine Bindings 1500-1700 from Oxford Libraries, Bodleian Library, 1968, n° 36, pl. ix).

Références : Saffroy, I, n° 6230 ; Brunet, III, 1125 ; Van Praet, V, n° 141-142 et Supplément, n°141 ; Foot, I, 182 et III, 96-97 ; A. Parent-Charron « Nouveaux documents sur les relieurs parisiens du xviè siècle », Revue française d’histoire du livre, vol. 36, 1982, pp. 389-408 ; Librairie Pierre Berès, Cat. n° 93 : Six siècles de reliures, 2004, n° 51 ; Hobson & Culot, n° 42.

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[ORDRE DE SAINT MICHEL].