RACINE, Jean Œuvres de Racine. Tome Ier (et second).

Prix : 39.000,00 

« Racine le poète du cœur, et d’autant plus sublime qu’il ne l’est que quand il faut l’être ; Racine, le seul poète tragique de son temps dont le génie ait été conduit par le goût. » Voltaire. « Edition originale collective des Œuvres de Jean Racine, la première complète. Elle est plus recherchée que celle de 1687. » (A. J. Guibert CNRS).
Exceptionnel exemplaire réglé entièrement non cartonné et donc de premier tirage (Ref. Le Petit, p. 384), conservé dans sa pure et belle reliure en maroquin janséniste de l’époque.

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A Paris, chez Denys Thierry, m.dc.xcvii (1697). Avec privilège du Roy.

2 tomes en 2 volumes in-12 de : I/ (6) ff. dont 1 frontispice, 468 pp., tache d’encre p. 11 ; II/ (6) ff. dont 1 frontispice, 516 pp. En tout 12 figures à pleine page comprises dans la pagination.

Plein maroquin rouge janséniste, dos à nerfs, titre et tomaison frappés directement en lettres d’or sur les caissons du dos, coupes décorées, large et très belle roulette dorée intérieure, tranches dorées sur marbrures. Superbe reliure en maroquin janséniste de l’époque.

155 x 92 mm.

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« Edition originale de tout premier tirage, avant les corrections, des Œuvres de Jean Racine. Deux éditions moins complètes avaient précédé en 1676 et 1687 ». (Mgr Jean Calvet).

« Edition originale collective des Œuvres de Jean Racine, la première complète. Elle est plus recherchée que celle de 1687. » (A. J. Guibert. Jean Racine. CNRS. 1968)

Relié en beau maroquin d’époque, elle est ainsi de la plus insigne rareté et appartient au petit nombre des chefs-d’œuvre de la littérature et de la bibliophile françaises.

« Condition extrêmement rare », mentionnait Cl. Guérin en 1978, il y a 41 ans.

« Elle fixe le texte définitif de son œuvre » (Tchemerzine, V, p. 360) et est ornée de 2 frontispices et 12 figures par François Chauveau.

Jules le Petit (Bibliographie des éditions originales françaises) la décrit ainsi :

« Cette excellente édition est la dernière qui fut donnée par Racine, et elle a fixé le texte de toutes les éditions postérieures. C’est aussi la première qui soit complète, et dans laquelle on ait fait entrer sous une pagination suivie « Esther » et « Athalie ». Elle n’a pas de préface générale, pas plus que les éditions précédentes, mais seulement des préfaces pour chaque pièce. Déjà, en 1687, les mêmes libraires avaient publié une édition dans laquelle Phèdre avait paru, en suivant la pagination du deuxième volume. Cette édition intermédiaire a moins d’importance que celle de 1697, revue évidemment par Racine, qui y modifia un peu le texte en quelques endroits et y changea légèrement l’orthographe de certains mots. Pourtant celle de 1697 fut imprimée presque entièrement d’après l’autre. Les différences d’orthographe se voient surtout à la fin des mots terminés par la syllabe ui ou uy : dans l’édition de 1687, on écrit, par exemple, « oui, lui, celui, ennui, aujourd’hui », et, dans l’édition de 1697, ces mots sont écrits souvent « ouy, luy, celuy, ennuy, aujourd’huy », etc…

Racine supprima quelques vers dans l’édition de 1697, aux deux premiers actes de la Thébaïde et aux deux derniers de Bajazet. La préface de cette dernière pièce offre des différences avec celle de l’édition précédente, et on y a supprimé une page à la fin. »

« Le tome II de l’édition de 1697 renferme des corrections faites par des cartons après le tirage, en onze endroits, aux pages 146, 163, 172, 273 ; 407, 427-428, 451, 471-472, 503. Cela fait 9 feuillets cartonnés, renfermant seulement des corrections typographiques ou des changements insignifiants de mots fautifs. Ces cartons se distinguent des feuillets primitifs en ce qu’on voit sur tous en bas les mots Tome II, qui ne se trouvent dans le cours du volume qu’au bas du premier feuillet de chaque cahier. »

Précieux exemplaire entièrement non cartonné ne comportant pas la mention Tome II au bas des pages 146, 163, 172, 273, 407, 427-428, 451, 471-472, 503 et donc de premier tirage avant les corrections.

« Dans mille ans d’ici, Racine fera verser des larmes ; il sera l’admiration des hommes dans toutes les contrées de la terre ; il inspirera à l’humanité la commisération, la tendresse. On demandera qui il était, de quel pays, et on l’enviera à la France… ». Diderot.

« Racine et Corneille, avec tout leur génie, ne sont eux-mêmes que des parleurs… mais chez Racine tout est sentiment ; il a su faire parler chacun pour soi, et c’est en cela qu’il est vraiment unique parmi les auteurs dramatiques de sa nation. » Rousseau.

Valeur de l’édition de 1697 reliée en beau maroquin de l’époque.

Les éditions originales de Racine reliées en beau maroquin d’époque apparaissent très rarement sur le marché.

Les ventes publiques de la célèbre bibliothèque Jacques Guérin ne présentaient aucun exemplaire des trois originales collectives de 1676, 1687 et 1697 en telle condition et il faut remonter à la vente de 1984 pour trouver un exemplaire de la réédition non originale de 1702 relié en deux volumes in-12, « maroquin citron doublé de maroquin aux armes de Madame de Chamillart » vendu 480 000 FF (72 000 €) il y a 35 ans. Réf : « Très beaux livres anciens de Jacques Guérin. Paris, 29 mars 1984, n° 81).

Plus proche du présent exemplaire, les deux volumes in-12 des « Œuvres de Racine imprimées en 1676 » (édition incomplète selon Mgr Jean Calvet) reliés comme ici en maroquin d’époque, furent vendus 320 000 F (48 000 €) il y a 38 ans (Réf : Hôtel Drouot, 19 juin 1981, n°203).

Mais la seule comparaison pertinente provient de l’analyse des catalogues du comte de Lignerolles et de Jacques Guérin. En 1894, Lignerolles présentait sous le n°1651 un exemplaire des Œuvres de Racine de 1697 identique au notre et sous le n°1652, l’exemplaire Chamillart imprimé en 1702 et revendu par Jacques Guérin le 29 mars 1984.

Bibliothèque de Feu M. Le Comte de Lignerolles. Paris, mars 1894 :

N°1652. Œuvres de Racine. A Paris, Par la Compagnie des libraires, 1702.

2 vol.in-12, réglés, front et fig., mar citron, fil. à froid, doublés de mar rouge, dent. int, tr. dor.

Cette édition contient les mêmes matières que celle de 1697, mais quelques différences, notamment dans la comédie des Plaideurs dont le texte est remanié en grande partie, et dans la tragédie d’Esther qui et divisée en cinq actes au lieu de trois.

Aux armes et au chiffre de madame de Chamillart.

Vendu 1 800 F or le 29 mai 1894.

Mars 1894

N°1651. Œuvres de Racine. A Paris, Chez Claude Barbin, 1697. Maroquin rouge époque.

2 vol in-12, front et fig. de Chauveau, mar rouge, fil., dos ornés, tr. dor. (Rel anc. non doublée). Superbe exemplaire de cette édition rare et estimée la dernière donnée du vivant de Racine et la première contenant les tragédies d’Esther et d’Athalie. Le tirage n’est pas précisé.

Excellente reliure de Boyet. Parfaite conservation.

De la bibliothèque de J. –Ch. Brunet.

Vendu 4 150 F or le 29 mai 1894.

Et 90 ans plus tard.

Bibliothèque Jacques Guérin – Hôtel Drouot, 29 mai 1984. Ex. Chamillart.

L’exemplaire Lignerolles, décrit ci-dessus sous le n°1652 des Œuvres de Racine ; édition de 1702 aux armes de Chamillart repasse dans la vente publique Jacques Guérin du 29 mai 1984 :

N°81. RACINE (Jean). Œuvres. Paris, Compagnie des libraires, 1702.

2 volumes in-12, maroquin citron, filets à froid chiffre doré aux angles, doublé de maroquin rouge, dentelle intérieure, armoiries, tranches dorées (Reliure de l’époque).

Célèbre exemplaire de Madame de Chamillart, relié à ses armes et à son chiffre. Cette bibliophile raffinée ne possédait qu’un nombre assez restreint de volumes, tout particulièrement des ouvrages de théologie et d’histoire, c’est dire tout l’intérêt de cet exemplaire.

Adjugé 480 000 FF soit 72 000 € le 29 mars 1984, il y a 35 ans.

Rappelons que l’exemplaire de 1697 identique au nôtre relié en maroquin d’époque fut vendu chez Lignerolles plus du double de l’exemplaire Chamillart (voir ci-dessus, n°1651).

Magnifique exemplaire réglé de tout premier tirage des Œuvres de Racine imprimées en 1697 relié en somptueux maroquin rouge janséniste de l’époque orné d’une large et superbe roulette intérieure dorée.

Tchemerzine ne mentionne que deux exemplaires en maroquin ancien dont celui de Jacques-Charles Brunet vendu 4 120 F OR en 1868 soit plus de 400 fois le prix d’un livre de bibliophilie qui à cette époque se négociait à compter de 10 F OR.

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Additional information

Auteur

RACINE, Jean

Éditeur

A Paris, chez Denys Thierry, m.dc.xcvii (1697).