Hambourg, s.n., 1782.
2 tomes en 2 volumes in-8 de : I/ xiv pp., (1) f., 366 pp., (1) f. d’errata ; II/ 237 pp., ff. du premier cahier intervertis, cachet humide d’une bibliothèque religieuse répété sur le titre, la p. 121 et en dernière page de chaque volume.
Conservé non rogné dans ses brochures d’attente de papier dominoté, étiquettes avec titre aux dos, boite de plexiglass. Brochures de l’époque.
217 x 142 mm.
Edition originale du virulent ouvrage de Mirabeau écrit pendant sa détention au donjon de Vincennes et s’élevant contre le despotisme.
Graesse, IV, 535 ; Einaudi 3932 ; Cioranescu 45191 ; Conlon 82 ; Bûcher 573.
Mirabeau (1749-1791) est le fils de l’économiste Victor Riquetti de Mirabeau. Homme politique français, il est l’un des personnages les plus marquants de la Révolution et l’orateur de plus brillant de l’assemblée constituante. Il a des relations très difficiles avec son père et mène une vie de débauche où il accumule de nombreuses dettes. Pour le soustraire à ces dernières, il sera enfermé par lettres de cachet en prison sur demande de son père à plusieurs reprises.
Mirabeau rédigea les Lettres de cachet dans le donjon de Vincennes où il resta enfermé pendant 3 ans et demi, au même moment que le Marquis de Sade. Œuvre éloquente où il flétrit énergiquement les abus du pouvoir arbitraire, Les Lettres de cachet sont un véritable réquisitoire débutant par une histoire du droit pénal français ; Mirabeau poursuit par l’organisation de l’administration pénitentiaire à la fin de l’Ancien Régime, qu’il dénonce violemment.
« ‘Des Lettres de cachet’ n’est pas seulement une éloquente protestation contre le despotisme, un plaidoyer chaleureux en faveur de la liberté individuelle, mais encore un véritable travail d’érudition rempli d’exemples historiques, et qui suppose d’immenses lectures ». (Barbier).
« C’est par l’histoire et par la raison que Mirabeau combat les détentions arbitraires » (P. Negrin).
« Des Lettres de cachet mérite de grands éloges. Les principes du droit naturel, base de toute société et de toute civilisation, y sont exposés et développés avec autant de force que de netteté. Mirabeau s’y montre déjà grand publiciste et l’écrivain y fait pressentir l’orateur ». (A. de Montor).
« Cet ouvrage, nouvelle dénonciation du pouvoir arbitraire, plaidoyer en faveur de la liberté individuelle, défense de la justice et de l’humanité contre le despotisme, eut un tel retentissement à l’époque, que Vergennes demanda à la Prusse d’arrêter la publication de cet écrit licencieux, de le saisir et de détruire le manuscrit… » (H. Aureole, Bibliographie sur Mirabeau).
Superbe exemplaire conservé tel que paru, à toutes marges car non rogné, dans ses brochures d’attente de papier dominoté.
L’un des plus grands exemplaires connus (hauteur : 217 mm).
Le second volume est considéré comme rare car il aurait été détruit par les autorités prussiennes, à la requête du gouvernement français.
Provenance : l’exemplaire provient de la bibliothèque de Mr. Bidault, Gentilhomme du Comte d’Artois, futur Charles X.