Saint-Pierre, de l’Imprimerie de Pierre Richard, 1767.
Relié à la suite : Supplément au code de la Martinique.
Saint-Pierre, Pierre Richard, 1772.
2 parties reliées en 1 volume in-folio de (4) pp., XX, 552, viii, 152.
Conservé dans son cartonnage de papier bleu marbré d’origine, tranches rouges. Défauts d’usage à la reliure.
313 x 197 mm.
Édition originale fort rare de cet « incunable » martiniquais.
Sabin, 61263 ; Barbier, Dictionnaire des ouvrages anonymes, 623 ; L’Imprimerie hors l’Europe, p. 143 ; Dampierre, p. 198 ; Leclerc, Bibliotheca Americana, 1436.
Recueil officiel de la plus haute importance pour l’histoire de la Martinique et pour l’histoire du droit. Ce Code fut rédigé par Jacques Petit de Viévigne, qui était conseiller honoraire au Conseil supérieur de la Martinique en 1786, sénéchal et juge de l’amirauté de Saint-Pierre de la Martinique.
« Cet ouvrage a été conçu et rédigé suivant un plan méthodique, de manière à servir à l’administrateur et au juge. Pour l’histoire, on a fait une table des documents par ordre chronologique. Mais il est bon d’ajouter que le seul acte antérieur à 1664 contenu dans le « Code » est l’Edit de 1642 portant extension des privilèges concédés à la Compagnie des Isles de l’Amérique […]. C’est la réédition de 1807-1814 de cet ouvrage que l’on rencontre ordinairement, l’édition originale étant fort rare » (Dampierre).
Il est divisé en 8 parties : la première contient les lois sur l’Administration générale, la seconde celles ayant trait à l’Eglise, la troisième à l’armée, la quatrième concernant les finances, la cinquième le commerce, la sixième la marine, la septième traitant de la justice et la dernière de la police.
Le Supplément publié en 1772 est également de la plus grande rareté et se trouve rarement relie a la suite du code.
La Martinique fut occupée en 1635 au nom de la France par Charles Lyénard et Jean Duplessis ; Saint-Pierre fut créée en 1658 et Fort-de-France en 1672. Les anglais s’emparent de l’île le 13 février 1762 ; le traité de Versailles (1767) la rend à la France. Un décret de 1789 déclare les hommes de couleur égaux aux blancs, puis la Convention proclame la liberté des noirs. La guerre civile qui suit l’émancipation ruine les cultures et malgré la résistance de Rochambeau, les anglais s’emparent à nouveau de l’île en 1794. Un traité en novembre 1815 rattachait définitivement la Martinique à la France. C’est dans ce contexte mouvant qu’est édité le Code de la Martinique. Le premier volume paraît l’année même de la ratification du traité de Versailles.
Le Code de la Martinique est la plus ancienne impression connue faite dans cette île.
« L’imprimerie doit remonter à l’année 1729 en Martinique, à cette date le premier brevet d’imprimeur est accordé au sieur Devaux, libraire ; mais on ne connaît aucune impression sortie de cet atelier. Ce n’est qu’en 1767 que nous pouvons citer un livre, qui, jusqu’à nouvelle découverte, est un incunable » (L’Imprimerie hors l’Europe).
« Recueil important et fort rare pour l’histoire de la Martinique ; c’est une des plus anciennes impressions faites dans cette île, quoique le premier brevet d’imprimeur ait été accordé à un sieur Devaux en 1729, on ne connaît aucun livre sorti des presses de cet imprimeur » (Leclerc).
Il est intéressant de lire dans la préface d’une édition postérieure du Code, imprimée à Saint-Pierre en 1807-1814, que cette édition originale de 1767 était déjà devenue introuvable : « Considérant que le Recueil connu sous le nom de ‘Code de la Martinique’ est devenu tellement rare qu’on ne peut plus se le procurer à aucun prix ; que cependant cette collection, la seule de son genre existante, est devenue indispensable pour le maniement des affaires, tant publiques que privées, dans cette colonie… ».
Intéressant exemplaire conservé dans son état d’origine, dans son cartonnage de papier bleu marbré, sans aucune restauration. Tiré à petit nombre à des milliers de kilomètres de la métropole, dans un climat peu propice à la conservation des livres, ce volume est parvenu jusqu’à nous dans sa stricte condition de l’époque.
Provenance : cachet de la Bibliothèque du Château de Saint-Marcel (B. du R.) sur le titre.