LA CONSTITUTION FRANCOISE, présentée au roi par l’Assemblée Nationale le 3 Septembre 1791, acceptée le 13 et le 14.

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La Constitution française
La Constitution de 1791 et l’édition originale de La chaumière indienne, reliées ensemble à l’époque en maroquin rouge orné à la grotesque. Paris, 1791.

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A Paris, de l’Imprimerie de Du Pont, Député de Nemours à l’Assemblée nationale, hôtel de Bretonvilliers, Isle Saint-Louis, 1791.
[Suivi de] : II/ GARNIER, Germain. De la propriété dans ses rapports avec le droit politique. A Paris, chez G. Clavelin, 1792.
[Suivi de] : III/ SAINT-PIERRE, Bernardin de. La Chaumière indienne. A Paris, chez P. Fr. Didot le jeune, quai des Augustins, n°22, 1791.

Soit 3 ouvrages reliés en 1 volume in-18 de : I/ 113 pp., (1) p.bl., (1) f.bl.; II/ (2) ff., xxxvi pp., 208 pp.; III/ xlvii pp., (1) p., 130 pp. Reliés en plein maroquin rouge de l’époque, triple filet doré encadrant les plats, fleurons dorés aux angles, dos lisse orné à la grotesque, pièce de titre de maroquin vert, filet doré sur les coupes, roulette intérieure dorée, gardes et doublures de papier bleu, tranches dorées sur marbrures. Reliure de l’époque.

119 x 77 mm.

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« La première de nos chartes révolutionnaires » reliée à l’époque en plein maroquin rouge orné à la grotesque, suivie de « De la propriété dans ses rapports avec le droit politique » de Garnier et de « La Chaumière indienne » de Bernardin de Saint-Pierre.

Cette édition de la Constitution, donnée par Du Pont de Nemours à Paris, s’ouvre en préambule sur la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et se poursuit par la Lettre du Roi portée à l’Assemblée Nationale par le Ministre de la Justice le 13 septembre 1791, lettre par laquelle il jure fidélité à la Constitution et devient le « roi de tous les Français ». Le volume comporte aussi les Extraits des Procès-verbaux des Séances de l’Assemblée Nationale des 14 et 30 septembre 1791.

« Cette première Constitution, quelles qu’en soient les imperfections, n’en restera pas moins l’un des monuments politiques les plus vénérables de l’histoire de l’humanité ; d’abord parce qu’elle était le pacte social le plus parfait qui jamais eût régi un peuple, ensuite parce qu’elle ouvrait une ère nouvelle, inaugurait l’ère de la justice et de la liberté, et qu’elle a servi en quelque sorte de type ; enfin, parce que les principes qu’elle a consacrés ont pénétré successivement dans la législation de tous les peuples. Le 20 juin 1789, dans la scène à jamais mémorable du Jeu de paume, les députés du tiers état, menacés par toutes les factions de l’ancien régime, avaient solennellement juré de résister jusqu’à la mort, et de ne point se séparer avant d’avoir donné une constitution à la France, c’est-à-dire établi l’ordre, le droit commun, la justice, à la place de l’anarchie, du privilège et de l’arbitraire. Cette Constitution ou du moins la plupart des principes sur lesquels elle devait être fondée, était indiquée dans des cahiers nationaux, où toute la Révolution, d’ailleurs, se trouvait à l’état de germe ».

Député en 1789 aux États généraux par le bailliage de Nemours, Pierre Samuel Du Pont de Nemours (1739-1817) fut d’abord partisan de la Révolution française, et servit en 1790 comme président de l’Assemblée nationale constituante, où il fit de très nombreuses interventions dans les questions économique, financière et fiscale. À la fin de 1791, comme tous les députés de la Constituante, il fit le serment de ne pas se présenter à la Législative. Il se retrouva alors sans travail et Lavoisier lui prêta de l’argent pour acheter l’imprimerie de l’hôtel de Bretonvilliers, ancienne imprimerie de la Ferme générale qui vient d’être supprimée. C’est sur les presses de cette imprimerie que Du Pont de Nemours imprime la présente Constitution en 1791.

II/ Edition originale de cet ouvrage d’économie publie anonymement au lendemain de la révolution française.

Le comte Germain Garnier (1754-1821) était procureur au Châtelet en 1789, lorsque Madame Adélaïde, tante de Louis XVI, l’appela auprès d’elle comme secrétaire. Nommé député suppléant aux Etats-Généraux, il se rangea du côté de l’opposition royaliste, et fit partie du club des Impartiaux, autrement dit club monarchique. Bien qu’il ne se fût pas prononcé ouvertement contre la Révolution, il émigra après le 10 août 1792, pour ne rentrer en France que lorsqu’il n’avait plus rien à craindre.

« Dans cette brochure anonyme, qui fut le début de l’auteur comme économiste, Garnier émet le principe que la propriété est le principe constitutif de tout droit d’élection : cette opinion n’avait alors de mérite que de froisser également et ceux qui, fermes adhérents de la monarchie, trouvaient séditieuse l’idée des droits, et ceux qui précipitaient la révolution vers la démocratie pure ; aujourd’hui elle est jugée. Garnier au reste la développait avec ce style net, calme et mathématiquement élégant qui caractérise l’école de Condillac. » (Biographie universelle, XV, 593).

III/ Edition originale de La chaumière indienne. Rahir, Bibliothèque de l’amateur, 1829 ; Tchemerzine, V, 651 ; Le Petit 572 ; Catalogue de Backer 1267.

« La valeur essentielle du livre réside dans l’art avec lequel Bernardin de Saint-Pierre dépeint une nature riche en couleurs et en perspectives ; en développant le mythe d’une humanité régénérée par la nature, l’auteur illustre un des motifs littéraires propres à toute une époque. » (Dictionnaire des Œuvres, I, 707).

Bel exemplaire réunissant trois textes historiques ou littéraires célèbres publiés au lendemain de la révolution, conservés dans une reliure de l’époque en maroquin rouge au dos lisse orné à la grotesque.

 

Provenance : des Bibliothèques de Guillaume-François-Charles Goupil de Préfeln (avec note manuscrite d’appartenance sur le premier contreplat) et du Baron de Cougny Préfeln avec ex libris gravé. Guillaume-François-Charles Goupil de Préfeln (1727-1801) était député du tiers état d’Alençon à l’Assemblée constituante et de l’Orne au Conseil des Anciens en 1795, et juge au tribunal de cassation en 1800.

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