FLAUBERT Salammbô

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Salammbô de Flaubert dédicacé à son ami intime Théophile Gautier
Édition originale de Salammbô de Flaubert, précieux exemplaire dédicacé par l’auteur à son ami intime Théophile Gautier, l’inspirateur de ce roman.

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FLAUBERT, Gustave. Salammbô. Paris, Michel Lévy frères, 1863.

In-8 de (1) f.bl., (2) ff., 474 pp., (1) f. Relié en demi-chagrin citron à coins de l’époque, dos à nerfs finement orné de motifs dorés, tranches marbrées. Reliure de l’époque.

218 x 144 mm.

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Édition originale de cette vaste épopée au souffle lyrique et passionné. Vicaire, III, 724 ; Rahir, La Bibliothèque de l’amateur, 428 ; Bulletin Morgand et Fatout, n°1321 ; Catalogue de Backer, n°2044 ; Carteret, I, 266 ; Talvart, VI, p. 4 ; Clouzot, p. 121.

« C’est devant celui-là que les trompettes de l’enthousiasme public devraient sonner sans relâche, parce que celui-là est réellement l’honneur de la Gloire de la France ». Emile Zola.

« Il a été tiré 25 exemplaires sur papier de Hollande, chiffre que nous avons pu constater sur deux ou trois exemplaires dédicacés par Flaubert, notamment sur celui des frères Goncourt. » (Carteret).

« Il a été tiré des exemplaires sur hollande sans justification de tirage, 25 probablement ainsi qu’en fait foi ce passage d’une lettre datée du 13 septembre 1862 aux frères Goncourt : ‘J’ai obtenu une édition in-8 et 25 ex. sur papier de hollande pour les têtes couronnées’… La première édition a été tirée selon Baudelaire à 2000 ex. qui furent enlevés en deux jours ». (Talvart).

Pour Salammbô comme pour L’Education sentimentale, Flaubert ne reçut donc de l’éditeur qu’un nombre très réduit de grand papier.

A la fin des années 50, après la rédaction de Madame Bovary, Flaubert s’installe à Paris et fréquente des hommes de lettres, tels que Sainte-Beuve, Baudelaire, les Goncourt, Feydeau, Gautier, … Ce dernier auquel Flaubert dédicaça cet exemplaire était un ami intime de l’écrivain.

C’est sans doute dès son voyage en Orient avec Maxime du Camp en 1849-1851, que Flaubert eut l’idée d’évoquer d’une manière réaliste, les civilisations disparues. Il semble que la rencontre d’une jeune femme à Rome en 1851, sur laquelle il s’exprime dans ses carnets, avec une vive émotion, lui ait donné l’apparence physique de Salammbô. Mais la conception globale de l’œuvre ne devait s’affiner toutefois qu’à l’issue de conversations beaucoup plus tardives avec Théophile Gautier. Lectures, prises de notes et séances d’écritures commencent en 1857 et reprennent à Croisset, après un séjour de Flaubert à Carthage d’avril à juin 1858. C’est en fait la publication du ‘Roman de la momie’ de Gautier, en avril 1858, qui poussa Flaubert à entreprendre sans tarder son fameux voyage à Carthage au printemps 1858, d’où sortira Salammbô.

« Avec « Le roman de la momie », Théophile Gautier a inventé le roman archéologique – et surtout une forme de récit où la précision de la description compte davantage que l’anecdote. Les amours de Tahoser, Égyptienne de l’époque de Moïse, ne sont en effet qu’un prétexte à reconstitution à partir des documents de l’archéologie égyptienne. L’auteur porte visiblement moins d’intérêt à ses personnages et à leur passion qu’au décor et le décor, inspiré des peintures égyptiennes, il le décrit avec la précision de qui cherche un effet de l’art, et non du romanesque. Par là, Théophile Gautier apparaît comme l’inspirateur d’un formalisme dont le chef-d’œuvre allait être, quatre ans plus tard, en 1862, la Salammbô de Gustave Flaubert. »

Dès la publication, le roman connut un succès considérable auprès du public : les deux mille volumes furent enlevés en deux jours.

Théophile Gautier ne tarit d’ailleurs pas d’éloges sur le nouveau roman de son ami intime, dès sa publication: « Depuis longtemps on attendait avec une impatience bien légitime, Salammbô, le nouveau roman de M. Gustave Flaubert… C’est une hardiesse périlleuse, après une œuvre réussie, de dérouter si complètement le public que l’a fait M. Gustave Flaubert par son roman punique… La lecture de Salammbô est une des plus violentes sensations intellectuelles qu’on puisse éprouver. Dès les premières pages, on est transporté dans un monde étrange, inconnu, surchauffé de soleil, bariolé de couleurs éclatantes, étincelant de pierreries, au milieu d’une atmosphère vertigineuse, où se mêlent aux émanations des parfums les vapeurs du sang… Cette réduction au trait d’un tableau ardemment coloré n’en donne sans doute qu’une idée bien incomplète, mais elle en indique les masses principales, et peut faire du moins comprendre cette gigantesque composition si en dehors des habitudes littéraires de l’époque… Son volume restera comme un des plus hauts monuments littéraires de ce siècle. Résumons, en une phrase qui dira toute notre pensée, notre opinion sur Salammbô. Ce n’est pas un livre d’histoire, ce n’est pas un roman : c’est un poème épique ! » (Théophile Gautier, extrait de Salammbô par Gustave Flaubert paru dans Le Moniteur universel du 22 décembre 1862)

Précieux exemplaire portant cet envoi autographe signé de Flaubert sur le faux-titre : « A mon cher et aimable ami Théophile Gautier. Gust. Flaubert. »

Cette provenance est du plus haut intérêt puisque c’est la publication du ‘Roman de la momie’ de Gautier, en avril 1858, qui poussa Flaubert à entreprendre sans tarder son fameux voyage à Carthage (avril-juin 1858), d’où sortira ‘Salammbô’.

L’autre exemplaire connu de l’édition originale de Salammbô également dédicacé par l’auteur à Théophile Gautier et répertorié dans la bibliographie d’Auguste Lambiotte (Les Exemplaires en grand papier de Salammbô, n°3) tendrait à prouver l’antériorité de notre exemplaire puisqu’il semble difficile d’imaginer que Flaubert aurait pu dédicacer tout d’abord un exemplaire sur Hollande à son ami Gautier, puis un second exemplaire sur papier ordinaire dans un second temps. L’existence de ces deux exemplaires dédicacés à Gautier semble donc signifier que Flaubert eut d’abord en sa possession un exemplaire sur papier ordinaire, qu’il s’empressa d’offrir à son ami inspirateur du roman, et que lorsque l’éditeur lui remit les 25 exemplaires sur Hollande, il tint à en offrir un nouvel exemplaire plus luxueux à son ami.

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FLAUBERT