Paris, Calmann Lévy, 1886.
In-8 de (2) ff., vi pp. de préface, (1) f., 110 pp., (1) f., (1) f.bl. Relié en plein maroquin brun janséniste à grain long, dos à nerfs, double filet doré sur les coupes, doublures de reps bordeaux ornées de nombreux filets dorés, gardes de reps bordeaux, tranches dorées, non rogné avec témoins, couvertures conservées. Reliure signée de Canape R. D.
243 x 155 mm.
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Édition originale de ce roman d’Ernest Renan, l’un des 25 exemplaires de tête sur Japon. Vicaire, Manuel de l’amateur, 1032 ; Bibliothèque de Backer, 2129 ; Carteret, II, 258.
« L’Abbesse de Jouarre est la seule pièce de Renan au sujet de laquelle la question d’une représentation ait été sérieusement posée. Son histoire a donc l’intérêt d’une expérience. […] Impossible d’éviter « la couleur locale » ; l’action est un épisode de la Révolution française : il faut bien jouer en costumes du temps et recréer autour des personnages le climat de la Terreur. De fait, même si la fable inventée par Renan n’est pas une histoire vraie, elle est une histoire vraisemblable. Renan insistait volontiers sur ce point qui distingue le quatrième drame des trois précédents. « Je ne connais, écrit-il un jour, aucun récit du temps de la Révolution qui présente la donnée même que j’ai essayé de mettre en action dans l’Abbesse de Jouarre. » Mais, « quant à l’état psychologique des prisons du temps de la Terreur, et au développement que prirent, dans ce milieu terrible, les intrigues amoureuses, je n’ai rien dit qui ne soit tout à fait conforme à l’histoire. Les textes sont innombrables… » Cette fable est l’aventure de Julie Constance de Saint-Florent, abbesse de Jouarre, religieuse sans la foi mais strictement fidèle à ses vœux, aventure en deux époques. Quelques jours après la bataille de Fleurus, le 25 juin 1794, Julie est en prison dans l’ancien Collège du Plessis ; elle revient du Tribunal révolutionnaire ; l’exécution est pour le prochain matin. L’homme qui l’aime et qu’elle aime, le marquis d’Arcy, est dans la même prison et sera, demain, dans la même charrette. Les vœux de l’abbesse les avaient séparés : la mort imminente les délie de tout devoir […] Or, le lendemain matin, le nom de Julie Constance de Saint-Florent n’est pas sur la liste des condamnés qui doivent partir pour l’échafaud […]. » (H. Gouhier, Renan auteur dramatique, pp. 67-87).
Bel exemplaire grand de marges relié en maroquin doublé de reps bordeaux, avec les couvertures orange imprimées conservées.
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