Paris, chez l’Auteur, 1665.
In-8 de (3) ff. bl., 1 frontispice gravé, (16) pp. y compris 4 pp. de table des matières, 140 pp., 1 titre gravé et 67 planches numérotées de 1 à 67 dont 1 sur double-page et 1 avec une pièce mobile. Les planches 6 et 7 sont répétées deux fois. Relié en plein maroquin rouge de l’époque, encadrement à la Du Seuil sur les plats avec fleurons aux angles, dos à nerfs orné de fleurons dorés, coupes décorées, roulette intérieure dorée, tranches dorées. Reliure de l’époque.
207 x 130 mm.
Édition originale et premier tirage de ce manuel de la perspective écrit et illustré par Abraham bosse. Cicognara, 816 ; Brunet, I, 1127.
« Si les traités d’architecture du XVIIe et surtout du XVIIIe siècle ont bien recours au tracé des ombres, avec un éternel soleil à 45°, ils ne comportent pas de chapitre réservé aux méthodes de construction de ce tracé. Au XVIIe siècle, l’ouvrage le plus complet sur ce sujet reste le ‘Traité des pratiques géométrales et perspectives’ d’Abraham Bosse de 1665. » (J. Sakarovitch, Epures d’architecture, p. 83).
« Le premier ouvrage dans lequel nous trouvons quelques règles pour la construction des bas-reliefs est le ‘Traité des pratiques géométrales et perspectives’ du célèbre graveur Abraham Bosse, professeur de perspective à l’Académie royale de Peinture et de Sculpture. L’auteur dit que ‘ceux qui se mêlent de faire des bas-reliefs, sans savoir la perspective, y font de grandes méprises, ne discernant pas les parties que l’œil en doit ou ne doit pas voir ; que les vrais bas-reliefs ne doivent être considérés ou vus que d’un seul endroit, ainsi qu’un tableau de plate peinture, et doivent avoir peu de relief. […] La règle de construction que donne Bosse, à la suite de ces observations, ne diffère pas de celle qui dérive naturellement des usages de ‘l’échelle fuyante’ dans la perspective ordinaire. Aussi, l’auteur l’intitule en ces termes : ‘Faire les échelles perspectives pour les bas-reliefs’. Bosse possédait, on le sait, des connaissances mathématiques qui lui permettaient de traiter avec intelligence toutes les questions de la perspective et de la coupe des pierres ; cependant il tenait à honneur de n’être que le propagateur des conceptions de Desargues, et de n’enseigner dans ses propres ouvrages, ainsi que dans ses Leçons à l’Académie de Peinture et de Sculpture, que les méthodes de ce savant géomètre, digne contemporain et ami de Descartes, de Fermat et de Pascal. On peut donc penser que les principes de construction des bas-reliefs sont empruntés de Desargues ; d’autant plus que Bosse nous apprend qu’il possédait encore de ses ouvrages en manuscrit. C’est là un nouveau service rendu aux beaux-arts par l’habile géomètre, à qui sont dues, parmi tant d’autres conceptions heureuses, des méthodes faciles pour la perspective linéaire, et surtout les principes de la perspective aérienne, pour la dégradation des couleurs et le fort et le faible dans le tracé des contours, selon leur éloignement sur l’échelle fuyante ; véritables règles de la peinture ». (Comptes rendus des séances de l’Académie des sciences, 1853, p. 891).
« La lettre du Poussin à Bosse, qui forme une des curiosités de ce livre, n’y figure que pour faire pièce à Lebrun, qui s’armait contre lui du livre de Léonard de Vinci qu’il ne connaissait pas ». (Le magasin pittoresque, p. 227).
Abraham Bosse, dans son Traité des pratiques géométrales et perspectives (1665), donne des règles de bas-relief qu’il dit tenir de son ami le géomètre et ingénieur Desargues.
« Livre recherché comme tout ce qui émane du célèbre artiste Abraham Bosse. On remarque dans ce volume le frontispice, la gravure de l’épître dédicatoire à M. de Croismare et une foule de petites figures toutes burinées habilement par Bosse ». (Catalogue Arthur Dinaux, 217).
Le présent traité est illustré en premier tirage d’un frontispice, d’une dédicace et d’un titre gravés et de 67 planches hors texte dont une sur double-page et une agrémentée d’une partie mobile, le tout entièrement dessine et grave par Abraham Bosse.
Très bel exemplaire, à belles marges, revêtu d’un élégant maroquin rouge de l’époque orné d’un décor à la Du Seuil.