STAËL De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations

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« De l’influence des passions » de Mme de Staël
Édition originale du premier grand texte de Madame de Staël. Exemplaire d’une grande pureté conservé dans son cartonnage rose d’origine. Lausanne, 1796.

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STAËL, Madame de. De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations. Lausanne, Jean Mourer et Hignou, 1796.

In-8 de 376 pp. Relié à l’époque sans le f. d’errata, les corrections mentionnées sur ce f. ayant été corrigées à l’encre noire chez l’éditeur. Corrections manuscrites dans le texte. Conservé dans son cartonnage rose d’origine, dos lisse portant une étiquette avec le titre manuscrit, tranches mouchetées. Quelques légères traces d’usure sans gravité. Reliure de l’époque.

196 x 120 mm.

Édition originale du premier ouvrage important de Madame de Staël qui allait fonder sa réputation littéraire. Escoffier, Le Mouvement romantique, 80 ; Schazmann, 22 ; Longchamp, 29.

« Voici un des grands livres de ce qu’on a appelé la littérature de l’an III. Malgré le titre, l’auteur n’a pas traité la partie annoncée sur ‘le bonheur des nations’. Mais celle qui concerne le ‘bonheur des individus’ est avant tout une confession sincère de Mme de Staël. Elle a essayé de s’abstraire et d’écrire un ‘Traité des Passions’, mais il faut retenir son aveu : ‘Il m’en a coûté de prononcer qu’aimer avec passion n’était pas le vrai bonheur’. En tous cas, avant son manifeste littéraire (‘De la Littérature’) où l’on a voulu voir l’annonce des temps nouveaux, on trouve dans ‘l’Influence des Passions’ l’analyse de ce qui va devenir ‘l’état d’âme’ romantique. ‘L’amour quand il est une passion porte toujours à la mélancolie… Celui qui veut mettre le suicide au nombre de ses résolutions peut entrer dans la carrière des passions… IL y a une conviction intime au-dedans de soi que tout ce qui succède à l’amour est du néant… ; et cette conviction fait penser à la mort dans les plus heureux moments de l’amour’. On sent, comme on l’a fort bien dit, ‘que Chateaubriand va paraitre et que Lamartine est né’. Ce traité est la conjonction, sur le plan théorique, de ‘Werther’ et de la ‘Nouvelle Héloïse’. » (Escoffier)

Mme de Staël avait tout juste trente ans lorsqu’elle publia cet important ouvrage, le premier de ceux qui allaient fonder sa réputation littéraire. Elle y met en avant le sentiment amoureux sous sa forme émotionnelle, son association avec la mort, surtout la mort volontaire… L’ouvrage devait compter deux parties ; celle-ci, sur le bonheur des individus, et la seconde, sur le bonheur des Nations, qui ne fut jamais composée.

« A peine l’ouvrage venait-il d’être publié que Mme de Staël décidait d’y apporter quelques indispensables modifications d’élocution, lesquelles entrainèrent pour l’éditeur la constitution de six cartons, en sorte que son édition se trouve représentée en deux ‘états’ différents ». Le présent exemplaire est mixte car il présente à la fois des remarques de premier état mais aussi 6 des 9 cartons (pp. 27, 47, 61, 62, 91 et 92) que l’auteur, le livre à peine sorti, avait décidé d’insérer pour améliorer le style de certains passages. Notre exemplaire présente en outre la particularité d’avoir été relié sans le f. d’errata ajouté à la fin, mais avec l’ensemble des fautes signalées dans ce f. minutieusement corrigées à la main à l’époque.

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Exemplaire d’une grande pureté conservé dans son cartonnage rose d’origine.

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STAËL