Paris, L. Carteret et Cie, 1901.
In-4 de (1) f. bl., (3) ff., 262 pp., (5) ff., 42 gravures en trois états dont 1 vignette sur la couverture. Relié en plein maroquin havane de l’époque, large cadre de lotus frappé à froid et mosaïqué en couleur encadrant les plats, dos à nerfs orné du même décor, date frappée or en queue du dos, filet à froid sur les coupes, doublures et gardes de soie châtaigne brodée, large roulette intérieure identique à celle des plats, tranches dorées sur témoins. Couvertures illustrées en couleurs et dos conservés. Etui. Reliure de l’époque signée Emile Carayon.
251 x 169 mm.
Superbe édition illustrée du Roman de la momie, tirée à 250 exemplaires seulement.
Exemplaire de tête, l’un des 30 imprimés sur Japon, avec trois états des gravures. Carteret, Trésor du bibliophile – Livres illustrés, III, p. 93 ; Rahir, La bibliothèque de l’amateur, n°1948.
« La fiction imaginée par M. Théophile Gautier est revêtue de toutes somptueuses draperies de sa fantaisie. En sortant ainsi de toutes les données usées et vulgaires, ce roman a un charme tout nouveau et un parfum intense d’antiquité et de poésie qui le feront lire de tous ceux qui recherchent des lectures choisies et des enseignements attrayants. » William Reymond, Bibliothèque universelle et étrangère, IV, 175.
Le Roman de la Momie s’ouvre sur la découverte faite par un groupe d’Européens dans la Vallée des rois égyptienne. Lord Evandale, Dr. Rumphius et Argyropoulos pénètrent dans une tombe pharaonique. Ils y découvrent un sarcophage et sa momie embaumée. C’est l’occasion pour l’auteur de remonter plus de 3500 ans en arrière pour nous présenter l’histoire de cette dernière.
L’illustration se compose de 42 compositions d’Alexandre Lunois gravées au burin et à l’eau-forte par Léon Boisson, dont une vignette sur la couverture, deux vignettes sur le feuillet de justification, et 39 gravures dans le texte dont 19 culs-de-lampe, chacune avec trois états des planches, eau-forte pure, avant la lettre avec remarques et avec la lettre dans le texte.
« Belle publication très cotée. Une des meilleures illustrations de Lunois » (Carteret, IV, p 179).
« Le livre eut un vif succès. Il était épuisé avant la mise en vente, ce qui était assez rare à cette époque. Lunois qui avait déjà un tableau au Luxembourg, connaissait bien l’Egypte, et son illustration, quoique conçue en chambre, comme par certains artistes, est saisissante de vérité. Quant à Boisson, il s’est surpassé. » Carteret, Trésor du bibliophile – Livres illustrés, III, p. 93.
Carteret dit d’Alexandre Lunois « J’ai conservé de Lunois le plus charmant souvenir, celui d’un ami parfait dans tous ses rapports. Artiste de classe, son talent était extrêmement varié, sachant dans les compositions de ses livres représenter à la perfection les sujets les plus divers… ». (Carteret).
Bel exemplaire de ce classique de la littérature française, conservé dans son élégante reliure mosaïquée au style égyptisant, avec les couvertures imprimées en couleurs conservées.
Roger Devauchelle disait d’Emile Carayon que c’est avec « une telle dextérité qu’il éleva son travail à un art véritable ». Béraldi définissait ainsi Carayon : « L’un des premiers relieurs actuels par la netteté exquise et l‘élégance de son travail, par la fraîcheur qu’il conserve au choix des étoffes et des papiers. Il pratique avec une délicatesse extrême le maroquin plein « à la Bradel », le veau fauve en pleine reliure ou en demi ; il est sans rival pour « toucher » au vélin blanc ! C’est un artiste qui, du papier même, fait une belle matière. » (Roger Devauchelle, La reliure en France).
