GAGE, Thomas Nouvelle relation, contenant les voyages de Thomas Gage dans la Nouvelle Espagne, ses diverses aventures; & son retour par le Province de Nicaragua, jusques à la Havane. Avec la description de la ville de Mexique…

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Les voyages de Thomas Gage à la Nouvelle Espagne
La première édition française des voyages de Thomas Gage à la Nouvelle Espagne. Précieux exemplaire relié à l’époque aux armes du duc de La Rochefoucauld. 

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Paris, Gervais Clouzier, 1676.

4 tomes en 4 volumes in-12 de: I/ (13) ff., 246 pp., (2) ff. ; II/ (4) ff., 240 pp. ; III/ (4) ff., 297 pp., (5) pp., (1) f. bl. ; IV/ (4) ff., 153 pp., (5) pp., (1) f. bl. Reliés en veau blond, armes frappées or au centre des plats, dos à nerfs ornés de fleurons dorés, coupes décorées, tranches jaspées. Quelques frottements et taches. Reliure de l’époque.

156 X 92 mm.

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Rare première édition française de cet « ouvrage très recherché » (Chadenat) relatant les voyages de gage en Amérique centrale. Pas dans Chadenat qui cite pourtant 11 exemplaires appartenant à des éditions postérieures ; Sabin, 26303 ; Streit, Bibliotheca Missionum, 2113 ; Leclerc 2390 ; Brunet, II, 1436.

L’auteur, missionnaire anglais, publie ici la relation de ses multiples voyages. Prêtre dominicain au service de l’Espagne, Thomas Gage pense que s’il est normal d’accorder des privilèges aux espagnols venus dans le Nouveau monde, les amérindiens doivent aussi conserver leurs droits. Né en 1603 dans une famille de pieux catholiques, Thomas Gage était destiné à devenir jésuite. Il s’échappe de son couvent et entre chez les dominicains. Il s’embarque d’Espagne avec une mission de dominicains pour les Philippines. Il sera ensuite frère au Mexique pendant une dizaine d’années et écrira ce récit pour encourager Cromwell à tenter la conquête de l’Amérique centrale.

« On doit lui savoir gré d’avoir le premier fait connaître les vastes provinces que les Espagnols exploraient seuls et dont ils défendaient avec soin l’entrée aux autres nations» (Hoefer).

Lors de son long séjour en Amérique centrale, l’auteur côtoie les indigènes et élabore de nombreuses descriptions de leurs coutumes. On sent percer une certaine admiration a travers ses récits:Ils font une armée de mer avec leurs bateaux, avec quoy ils assiègent une ville dans les formes, et la pressent jusques à ce qu’ils l’obligent de se rendre, avec tant de courage et d’adresse qu’il semble qu’ils ayent esté élevez toute leur vie dans les combats de mer. Ils sont aussi extrèmement adroits à la course des taureaux, au jeu des cannes, à courir des chevaux, à dresser un camp, à la musique, à la dance, et aux autres exercices du corps, où ils ne cèdent en rien aux Espagnols. Ils bâtissent des villes et des châteaux de bois qu’ils couvrent de toile peinte, et qu’ils assiègent avec des bateaux où ils combatent les uns contre les autres, avec des fusées, des lances à feu, et autres sortes de feux d’artifice, avec tant de courage et d’adresse, que s’il leur estait permis de mettre en pratique sérieusement ce qu’ils ne font que par jeu, les Espagnols et les Religieux se repentiroient bien-tost de les avoir rendus si habiles en ce mêtier-là.

Le récit de Gage est parmi les meilleurs textes que nous possédons sur la première moitié du XVIIe siècle dans cette région du monde et, si l’on en croit J. Eric S. Thompson, d’une grande exactitude.” (Julian Pitt-Rivers).

L’ouvrage est un passionnant témoignage des us et coutumes des amérindiens au XVIIe siècle alors que l’Espagne, l’Angleterre et la France développent leurs Empires coloniaux. Au XVIIe siècle ces deux derniers peuples étendent leurs possessions ; ils prennent pied aux Antilles, ou la moitié d’Haïti et la Jamaïque sont enlevées aux Espagnols; en même temps les Anglais s’étendent sur la côte de l’Atlantique et jusqu’au pied des Alleghanies, et les Français pénètrent dans le bassin du Mississippi. A travers cet ouvrage, l’auteur veut pousser l’Angleterre à développer son influence en Amérique du Sud. Le texte constitue une preuve poignante de tolérance préfigurant l’esprit des Lumières.

.« Le volume IV contient le Traité sur la langue Poconchi, qui a été retranché dans les autres éditions de cette traduction. » (Leclerc)

« L’édition de 1676 est la seule où se trouve jointe la ‘Brieve instruction pour apprendre la langue indienne, appelée Poconchi Pocoman’ » (Brunet).

Précieux exemplaire de ce récit de voyage recherché, relié à l’époque aux armes du duc de la Rochefoucauld.

Il provient de la bibliothèque du Château de la Roche Guyon avec étiquettes et cote sur les dos ainsi que cachet de la bibliothèque sur les pages de titre.

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Auteur

GAGE, Thomas