Genève, Barrillot & fils, [1748].
2 tomes reliés en un volume in-4. Basane marbrée, dos à nerfs orné de fers dorés, tranches rouges. Reliure de l’époque.
261 x 201 mm.
Édition originale de l’un des textes fondamentaux de la pensée politique du Siècle des Lumières. Elle a été imprimée à Genève dans les derniers jours du mois d’octobre 1748.
« Il existe sous la même rubrique : à Genève, chez Barillot et fils, une seconde édition également sans date, dont le titre est le même que ci-dessus, sauf que le nom de Barillot est orthographié avec un r seulement. »
(Le Petit, Bibliographie des principales Éditions originales).
Œuvre maîtresse de Montesquieu, ce traité de science politique est le fruit des observations recueillies par l’auteur lors de son voyage en Europe entre 1728 et 1731 sur les constitutions des pays qu’il visita et les mœurs de leurs habitants. Montesquieu y analyse les différents types de gouvernement (république, monarchie et despotisme) et les lois politiques, économiques, sociales et religieuses qui les régissent.
Distinguant, selon les degrés de liberté qu’ils comportent, trois formes de gouvernement, la république (démocratie et aristocratie), la monarchie et le despotisme, Montesquieu fonde la science politique moderne en analysant la forme de chaque gouvernement pour découvrir les lois propres, c’est-à-dire fondamentales, à chacun, et en déduire les lois positives que chacun de ces gouvernements doit adopter (En français dans le texte, n°138).
L’ouvrage fut mis à l’Index le 29 novembre 1751 et fut condamné par la Sorbonne.
Rare exemplaire à l’état définitif, avec la totalité des cartons.
Ces cartons remplacent « beaucoup de passages qui furent modifiés, soit par ordre de la censure, soit du fait de l’auteur » (Le Petit). Les cartons se trouvent aux pages 23-24, 27-28, 29-30, 37-38, 45-46, 47-48, 85-86, 87-88, 185-186, 227-228, 261-262 du tome I et aux pages 267-268, 273-274, 425-426 et 427-428 du tome II.
Exemplaire avec l’errata, comportant 47 corrections, placé en tête du tome I. On connaît quatre états de cet errata établi dès janvier 1749. Celui-ci est le plus complet. « Il est également le plus élégant des quatre : surmonté d’une composition topographique aérée, dépourvu de toute abréviation, il s’étend sur trois pages ; il est aussi fort correct » (Catherine Volpilhac-Auger, p. 47).
L’un des beaux exemplaires connus conservé – fait rare – dans une reliure de l’époque non restaurée. En mai 2007, l’exemplaire de second état relié en veau au chiffre dorsal du duc de Belle Isle, d’une hauteur identique – 250 mm, fut vendu 95 000 €.